
Monika est une jeune femme éprise d’idéal qui grandit en Bavière au début du XXᵉ siècle. Esprit curieux et grande lectrice, elle épouse Klaus, comme elle issu de la bourgeoisie juive et passionné de philosophie. Mais les premières années de leur mariage sont loin de ce qu’ils avaient imaginé : autour d’eux gronde la menace nazie, qui s’étend progressivement et envahit leur quotidien. D’abord enclins à minimiser le danger ou à supposer qu’il ne les concernera pas, ils comprennent tardivement, quand Klaus est arrêté, que le piège s’est refermé sur eux aussi.
Cachée à Amsterdam pendant l’hiver 1944 et alors que la guerre n’est pas encore finie, Grete Weil s’inspire de sa vie et transpose en un roman tragique son histoire d’amour brisée par la peste brune. En son centre le personnage de Monika, qui chemine vers la conscience politique et conserve son goût pour la vie en dépit de ce qui brise les existences, nous touche au cœur.
Posant la délicate question de la responsabilité de chacun dans l’Allemagne nazie, Le chemin de la frontière est un livre d’une impressionnante clairvoyance qui n’a été publié en allemand qu’en 2022. Sa traduction en français, quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, est un événement littéraire de premier ordre.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Grete Weil, à la frontière de la fiction et du témoignage", par Jacques Le Rider (14 août 2025)
Il était grand temps de découvrir Grete Weil (1906-1999), une des plus importantes écrivaines allemandes de la Shoah, qui restait pratiquement inconnue en France en dehors du cercle des germanistes. Mais fallait-il commencer par ce roman, Le chemin de la frontière, son premier texte d’envergure, qu’elle ne parvint pas à publier dans les années d’après-guerre et qu’elle se résigna à garder au fond d’un tiroir, même à l’époque où, connue et reconnue, elle aurait certainement pu lui trouver un éditeur ?