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L’humanité à l’épreuve de la guerre. Réflexions sur la narration du conflit et ses alternatives à l’époque contemporaine.

L’humanité à l’épreuve de la guerre. Réflexions sur la narration du conflit et ses alternatives à l’époque contemporaine.

Publié le par Eloïse Bidegorry (Source : Begliuomini Miriam )

Titre du volume : L’humanité à l’épreuve de la guerre. Réflexions sur la narration du conflit et ses alternatives à l’époque contemporaine 
(sous la direction de Pierangela Adinolfi et Miriam Begliuomini, Université de Turin)
Date de publication : 2026
Maison d’édition: Gruppo Editoriale Bonanno (CT)
Collection: Le Sisyphe Heureux

Introduction
Un peu plus d’un quart de siècle s’est écoulé depuis que Gisèle Sapiro analysait « la guerre des écrivains », les attitudes politiques et les logiques littéraires de l’engagement des auteurs pendant la Seconde Guerre mondiale (La guerre des écrivains, Fayard, 1999). Au tournant du nouveau millénaire, la guerre en Europe pouvait être considérée comme un souvenir qui s’éloignait : l’historiographie et la critique pouvaient y revenir avec une réflexion détachée. Les notions sartriennes de « responsabilité » et d’« engagement » semblaient désormais reléguées à la seule vie civile. Vingt-cinq ans plus tard, les crises géopolitiques liées au conflit Russie-Ukraine et à la question Israël-Palestine – des événements qui ne représentent pourtant qu’une fraction de la réalité des conflits mondiaux – ont ramené la guerre au centre de l’attention médiatique et politique occidentale, ravivant les craintes d’une escalade et de conflits à l’échelle mondiale. Ce quart de siècle, avec sa révolution numérique, a également imposé des moyens et des délais très différents pour toute prise de parole. Les réseaux sociaux, avec leur rapidité et leur viralité, sollicitent l’intervention, le commentaire à chaud et le positionnement clair des spécialistes tout comme des intellectuels et des artistes. 

Objectif du volume
Hors des contraintes de l’urgence que le numérique impose, ce volume collectif souhaiterait recueillir les réflexions et analyses d’universitaires provenant de diverses branches (littérature, sociologie, histoire, philosophie, science politique, histoire de la pensée politique), afin d’explorer le thème de la guerre et de ses conséquences à l’époque contemporaine dans une perspective critique et multidisciplinaire. 
L’objectif est non seulement d’examiner comment le thème de la guerre a été et est traité à travers les époques, mais aussi d’en saisir le rôle spécifique dans l’imaginaire individuel et collectif, dans la culture et dans la politique.  Il s’agit d’analyser la manière dont la guerre est représentée, justifiée, thématisée et parfois proposée comme une solution inévitable ou naturelle, au détriment de toute alternative. Le plan « Rearm Europe » n’exploite-t-il pas cette rhétorique TINA («There Is No Alternative» / « Il n’y a pas d’alternative ») qui, depuis les années 1980, présente l’ordre mondial actuel comme la seule réponse possible (Rothé & Mordillat, Seuil, 2011)?
Il s’agira également d’interroger la guerre à partir de son impact sur l’humain, en tant que bouleversement existentiel et anthropologique. Comment la guerre altère-t-elle la perception de soi, de l’autre, du monde ? Comment met-elle à l’épreuve les notions de dignité, de responsabilité et d’éthique ? Si la brutalité du conflit peut entraîner une déshumanisation radicale, tant des victimes que des acteurs, elle peut également, en contrepoint, susciter des formes de résistance morale, de solidarité, et de reconstruction symbolique. Ainsi, une réflexion sur la guerre ne saurait faire l’économie d’une analyse des nouvelles formes d’humanisme face à la violence. 

Axes de réflexion (à titre indicatif)

Les guerres d’hier à aujourd’hui : analyse historique, politologique, communicative
o    Comment la guerre a-t-elle été représentée dans la littérature, les chroniques et les œuvres politiques à partir de l’époque contemporaine ?
o    Le rôle des discours bellicistes dans la formation de l’identité nationale et culturelle.
o    L’évolution de la rhétorique de la guerre au fil des siècles et sa justification à travers les concepts de « justice » , « revanche » et « défense ».
o    Le Colonialisme et les guerres de conquête : la « mission civilisatrice ».
o    La représentation médiatique de la guerre, hier et aujourd’hui (comment les médias européens ou extra-européens construisent-ils la narration de la guerre ? Comment, à l’opposé, suppriment-ils des conflits dévastateurs en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et dans d’autres régions du monde ?).
o    L’implication du concept d’« alternative » et sa négation : comment la rhétorique TINA influence les politiques mondiales et l’imaginaire collectif.

La guerre, la littérature, la philosophie et la religion 

o    Comment les écrivain.e.s ont-ils représenté la guerre (reportages, romans, récits, poésie, théâtre) à l'époque contemporaine (fin du XVIIIe s. - aujourd'hui) ?
o    Comment les écrivain.e.s ont-ils/elles raconté la paix à l’époque contemporaine  (fin du XVIIIe s. - aujourd'hui) ? Comment la philosophie politique, mais aussi la littérature, peuvent-elles offrir des visions alternatives à la logique de la guerre et jusqu’à un nouvel humanisme ?
o    L’humanisme dans la littérature, la philosophie et les arts contemporains; humanismes extra-européens; le post-humanisme en tant que réflexion sur l’humain dans les nouveaux contextes technologiques, économiques et sociaux; le transhumanisme, ses ambitions d’amélioration des capacités intellectuelles, physiques et psychiques de l’être humain grâce à l’usage de procédés scientifiques et techniques, ses risques de déshumanisation.  
o    Les angles morts de l’humanisme : contexte colonial, réflexion sur l’humain et le non-humain à l’ère des conflits. Le risque de déshumanisation.
o    Spiritualité, religion et « sainteté laïque » : l’influence de la spiritualité, des religions et des courants philosophiques modernes dans la recherche de solutions pacifiques face à la guerre. Comment ces dimensions peuvent-elles offrir des alternatives à la violence et à la guerre dans un monde sécularisé ?
o    La guerre comme thème central dans les dystopies d’anticipation : analyse d’œuvres littéraires et philosophiques qui explorent la guerre dans des scénarios futurs (guerres climatiques, guerre pour les ressources, nouvelles technologies et cyberguerre).
o    Écrivains et écrivaines : y a-t-il un clivage de genre dans les récits de guerre, hier comme aujourd’hui ?
o    Ethnocentrisme et guerre : comment l'habitus linguistique, culturel, religieux impacte-t-il sur le récit de la guerre ?
o    Narratologie de la guerre : focalisation interne, externe, omnisciente, multiple ?
o    Écrivains et réseaux sociaux à l’ère des conflits : refus et « engagement » des intellectuels en ligne.

 

Remise des propositions 
Les propositions (résumé de 200 mots environ et note bio-bibliographique de 80 mots) sont à remettre à pierangela.adinolfi@unito.it et miriam.begliuomini@unito.it d’ici le 15 octobre 2025, en précisant clairement la thématique abordée et l’approche méthodologique adoptée. Longueur maximale des contributions : 40 000 caractères, espaces compris.
Les contributeurs seront informés des résultats de la sélection le 30 octobre 2025.
La date limite de soumission des articles complets est fixée au 28 février 2026. La publication du volume est prévue pour le premier semestre de l’année 2026.


Langues :  italien et français

Mots-clés : guerre, humanisme, déshumanisation, littérature, écrivains, époque contemporaine, conflits géopolitiques, rhétorique TINA, dystopie, non-violence, capitalisme, pensée politique, paix, médiation internationale, spiritualité, religion.

 


Call for papers 


Titolo del volume : L’humanité à l’épreuve de la guerre. Réflexions sur la narration du conflit et ses alternatives à l’époque contemporaine 
(a cura di Pierangela Adinolfi e Miriam Begliuomini, Università di Torino)
Data di pubblicazione: 2026
Editore: Gruppo Editoriale Bonanno (CT)
Collana: Le Sisyphe Heureux

Introduzione 
È passato poco più di un quarto di secolo da quando Gisèle Sapiro ha analizzato «la guerra degli scrittori», gli atteggiamenti politici e le logiche letterarie dell'impegno degli autori durante la Seconda guerra mondiale (La guerre des écrivains, Fayard, 1999). All'inizio del nuovo millennio, la guerra in Europa poteva ormai essere considerata come un ricordo sempre più lontano: materiale per una riflessione distaccata della storiografia e della critica. I concetti sartriani di «responsabilità» e «impegno» sembravano ormai relegati alla sola vita civile. Venticinque anni dopo, le crisi geopolitiche legate al conflitto Russia-Ucraina e alla questione Israele-Palestina – eventi che tuttavia rappresentano solo una frazione della realtà dei conflitti mondiali – hanno riportato la guerra al centro dell'attenzione mediatica e politica occidentale, riaccendendo i timori di un'escalation e di conflitti su scala mondiale. Questo quarto di secolo, con la sua rivoluzione digitale, ha anche imposto mezzi e tempi molto diversi per qualsiasi presa di posizione. I social network, con la loro rapidità e viralità, sollecitano l'intervento, il commento a caldo e il posizionamento chiaro di specialisti, intellettuali e artisti. 

Obiettivi del volume
Al di fuori dei vincoli dell'urgenza imposta dal digitale, questo volume collettivo desidera raccogliere le riflessioni e le analisi di studiosi provenienti da diversi ambiti (letteratura, sociologia, storia, filosofia, scienze politiche, storia del pensiero politico), al fine di esplorare il tema della guerra nell'età contemporanea in una prospettiva critica e multidisciplinare. 
L'obiettivo non è solo quello di esaminare come il tema della guerra e delle sue conseguenze è stato ed è tuttora trattato, ma anche di coglierne il ruolo specifico nell'immaginario individuale e collettivo, nella cultura e nella politica. Si tratta di analizzare il modo in cui la guerra è stata rappresentata, giustificata, tematizzata e talvolta proposta come una soluzione inevitabile o naturale, a scapito di qualsiasi alternativa. Il piano «Rearm Europe» non sfrutta forse la retorica TINA («There Is No Alternative»/ «Non c'è alternativa») che, dagli anni '80, presenta l'attuale ordine mondiale come l'unica risposta possibile (Rothé & Mordillat, Seuil, 2011)?
Si tratterà anche di interrogarsi sulla guerra a partire dal suo impatto sull'essere umano, in quanto sconvolgimento esistenziale e antropologico. In che modo la guerra altera la percezione di sé, dell'altro, del mondo? In che modo mette alla prova i concetti di dignità, responsabilità ed etica? Se la brutalità del conflitto può portare a una radicale disumanizzazione, sia delle vittime che dei protagonisti, può anche, al contrario, suscitare forme di resistenza morale, solidarietà e ricostruzione simbolica. Pertanto, una riflessione sulla guerra non può prescindere da un'analisi delle nuove forme di umanesimo di fronte alla violenza.

Assi di ricerca (a titolo indicativo)
Le guerre da ieri a oggi: analisi storica, politologica e comunicativa
o    Come è stata rappresentata la guerra nella letteratura, nelle cronache e nelle opere politiche a partire dall’età contemporanea?
o    Il ruolo dei discorsi bellicisti nella formazione dell'identità nazionale e culturale.
o    L'evoluzione della retorica della guerra nel corso dei secoli e la sua giustificazione attraverso i concetti di «giustizia», «rivincita» e «difesa».
o    Il colonialismo e le guerre di conquista: la «missione civilizzatrice».
o    La rappresentazione mediatica della guerra, ieri e oggi (come costruiscono la narrazione della guerra i media europei ed extraeuropei? Come, al contrario, cancellano conflitti devastanti in Africa, Medio Oriente, Asia e altre regioni del mondo?).
o    Il coinvolgimento del concetto di «alternativa» e la sua negazione: come la retorica TINA influenza le politiche mondiali e l'immaginario collettivo.

La guerra, la letteratura, la filosofia e la religione 
o    Come scrittori e scrittrici dell’età contemporanea (fine XVIII sec. - oggi) hanno raccontato la guerra (reportage, romanzi, racconti, poesia, teatro)? 
o    Come scrittori e scrittrici dell’età contemporanea (fine XVIII sec. - oggi) hanno raccontato la pace? In che modo la filosofia politica, ma anche la letteratura, possono offrire visioni alternative alla logica della guerra e arrivare fino a un nuovo umanesimo?
o    L'umanesimo nella letteratura, nella filosofia e nelle arti contemporanee; gli umanesimi extraeuropei; il postumanesimo come riflessione sull'umano nei nuovi contesti tecnologici, economici e sociali; il transumanesimo, le sue ambizioni di migliorare le capacità intellettuali, fisiche e psichiche dell'essere umano attraverso l'uso di processi scientifici e tecnici, i suoi rischi di disumanizzazione. 
o    I punti ciechi dell'umanesimo: contesto coloniale, riflessione sull'umano e sul non umano nell'era dei conflitti. Il rischio di disumanizzazione.
o    Spiritualità, religione e «santità laica»: l'influenza della spiritualità, delle religioni e delle correnti filosofiche moderne nella ricerca di soluzioni pacifiche di fronte alla guerra. In che modo queste dimensioni possono offrire alternative alla violenza e alla guerra in un mondo secolarizzato?
o    La guerra come tema centrale nelle distopie anticipatorie: analisi di opere letterarie e filosofiche che esplorano la guerra in scenari futuri (guerre climatiche, guerre per le risorse, nuove tecnologie e guerra cibernetica).
o    Scrittori e scrittrici: esiste una divisione di genere nei racconti di guerra, ieri come oggi?
o    Etnocentrismo e guerra: in che modo l'habitus linguistico, culturale, religioso influisce sulla narrazione della guerra?
o    Narratologia della guerra: focalizzazione interna, esterna, onnisciente, multipla?
o    Scrittori e social network nell'era dei conflitti: rifiuto e «impegno» degli intellettuali online.


Modalità di partecipazione
Le proposte (riassunto di circa 200 parole e nota bio-bibliografica di 80 parole) devono essere inviate a pierangela.adinolfi@unito.it e miriam.begliuomini@unito.it entro il 15 ottobre 2025, specificando chiaramente il tema trattato e l'approccio metodologico adottato. Lunghezza massima dei contributi: 40.000 caratteri spazi inclusi.
I risultati della selezione saranno comunicati entro il 30 ottobre 2025.
Il termine ultimo per la presentazione degli articoli completi è fissato al 28 febbraio 2026. La pubblicazione del volume è prevista per il primo semestre del 2026.

Lingue: italiano e francese

Parole chiave: guerra, umanesimo, disumanizzazione, letteratura, scrittori, età contemporanea, conflitti geopolitici, retorica TINA, distopia, non violenza, capitalismo, pensiero politico, pace, mediazione internazionale, spiritualità, religione.