
César Moro
La tortue équestre
Préfaces de Daniel Lefort et de Philippe Ollé-Laprune
Postface de Marc Cheymol
Traduit de l’espagnol par Michèle Gendreau-Massaloux & Marc Cheymol
La tortue équestre donne forme poétique audacieuse à un thème rebattu dans la lyrique occidentale, depuis les jarchas mozarabes et les troubadours jusqu’à la poésie surréaliste : l’amour, inspiration essentielle de la poésie. Moro dédie son chant d’amour à la figure d’Antonio, jeune militaire qu’il a rencontré lors de son exil au Mexique en 1938. Toutefois, le poème n’est pas lyrique, car il ne fait pas étalage de sentiments, pas plus qu’il n’est narratif, au sens où il raconterait l’histoire d’une relation, de sa naissance à sa déliquescence et à sa fin. Il se veut plutôt cataclysmique parce qu’il est né d’un cataclysme et qu’il vise à en provoquerun autre dans l’esprit et dans la sensibilité du lecteur.
César Moro (1903-1956), de son vrai nom Alfredo Quíspez Asín, est un poète et peintre surréaliste péruvien. Amoureux de la langue et de la littérature françaises, il quitte le Pérou pour s’installer à Paris en 1925, et décide de rejoindre le mouvement surréaliste d’André Breton, en collaborant à la revue Le Surréalisme au Service de la Révolution dans les années 1930-1933. Il revient à Lima en 1933, et fonde la revue surréaliste El uso de la palabra, avec ses amis Emilio Adolfo Westphalen et Manuel Moreno Jimeno. Exilé au Mexique en 1938, il fait la rencontre d’un jeune militaire, Antonio, qui devient son amant et qui lui inspire le présent recueil La tortue équestre, publié à titre posthume en 1957, et les lettres à Antonio, ainsi que le poème, écrit en français, Lettre d’amour.