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Poésie américaine : vertus et limites d’un concept théorique (CELLAM, Université Rennes 2)

Poésie américaine : vertus et limites d’un concept théorique (CELLAM, Université Rennes 2)

Publié le par Marie Berjon (Source : Milena Arsich)

Journée d’études « Poésie américaine : vertus et limites d’un concept théorique »

Journée organisée par le groupe Phi (CELLAM)

24 juin 2025 – Université Rennes 2

Qu’est-ce que l’« américanité » d’un texte poétique ? Répondre à cette question en invoquant l’ancrage territorial et éditorial d’une œuvre dans le continent américain est à la fois pertinent et trop hâtif. Comme le programme d’agrégation de lettres modernes 2024-2025 le laisse entendre, la « poésie américaine » en tant que construction théorique repose sur une série de choix historiographiques. Lorsqu’elle désigne des œuvres écrites et publiées dans les limites des frontières nord-américaines, elle confère à la production littéraire états-unienne un rang prédominant sur le continent, rendant nécessaire de préciser systématiquement « sud-américaines » et « canadiennes » lorsque l’on souhaite rendre compte des aires culturelles supposément plus circonscrites. Si l’épithète « américaine » implique un biais, qui consiste à penser les écritures états-uniennes en les dissociant d’autres littératures du continent américain, la flexion au singulier (« la poésie américaine ») présuppose, quant à elle, une homogénéité interne de ces écritures. Dans les pratiques de recherche, le risque est alors de minorer la diversité souvent conflictuelle des communautés qui coexistent dans un espace fédéral profondément marqué par la colonisation et l’immigration, tant volontaire que contrainte. 

Dans le cadre de cette journée d’étude, notre ambition est donc d’interroger la notion de la « poésie américaine » en déconstruisant son assimilation à la poésie états-unienne. Cette notion est-elle opérante pour étudier les créations littéraires du continent entier – ce qui implique de penser les convergences entre la poésie du Canada, des États-Unis, de l’Amérique du Sud et de l’Amérique centrale ? Peut-on parler d’une « américanité » commune – ou bien d’américanités nécessairement distinctes, irréductibles à l’universalisation conceptuelle ? Quelle place et quel statut accorder, en ce cas, aux productions nord-américaines, aussi bien « canoniques » que contemporaines ? Est-il pertinent de parler d’un imaginaire culturel panaméricain au vu des asymétries historiques entre les différents pays – à commencer par l’expérience de la décolonisation, qui n’a concerné qu’une partie du continent ?  

                 Programme

Matin : 9h30-11h30

9h15 Accueil

9h30 Mot d’introduction : Milena Arsich

Panel 1 : « Poésie américaine » : approfondissements théoriques d’une notion d’historiographie littéraire. Modératrice : Claudia Desblaches

9h45-10h15 : Cyril Vettorato (Université Paris Cité), « Poésies des Amériques : quelques questions d'histoire littéraire »

10h15-10h30 discussion          

Panel 2 : La poésie nord-américaine, une poésie à l’ouverture transnationale ? Modératrice : Claudia Desblaches

10h30-11h : Vincent Broqua (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis), « Poésie nord-américaine contemporaine : épaissir les frontières »

11h-11h30 : Cécile Brochard (Nantes Université), « An American Sunrise de Joy Harjo : la création poétique d'une archive collective »

11h30-12h : questions et discussion      

Pause déjeuner

Après-midi : 14h-15h30

Panel 3 : Voix des Amériques latines. Modératrice : Gaëlle Debeaux 

14h-14h30 : Benoît Santini (Université Littoral Côte d’Opale), « Gabriela Mistral et le sud de la France »

14h30-15h30 : Entretien de Charline Pluvinet avec Néstor Ponce, poète et professeur émérite de littérature et civilisation hispano-américaine à l’Université Rennes 2, suivi d’une lecture poétique avec des étudiantes du master LGC

15h30-16h : Échanges avec le public et mot de conclusion