
Bande dessinée et Beaux-Arts : patrimoines croisés
Colloque international
Bruxelles, les 20-22 novembre 2025
Organisé par
Laurence Brogniez (Université libre de Bruxelles), Erwin Dejasse (Université libre de Bruxelles - KBR),
Fabrice Preyat (Université libre de Bruxelles), Ivanne Rialland (CHCSC, UVSQ – Université Paris-Saclay),
Hélène Védrine (CELLF, CNRS-Sorbonne Université).
Le programme d’expositions La BD a tous les étages qui s’est tenu tout récemment au Centre Pompidou témoignait de la volonté de faire dialoguer bande dessinée et arts plastiques. En même temps que l’élection d’auteur·rices de bandes dessinées à l’Académie des Beaux-Arts de Paris (Emmanuel Guibert, Catherine Meurisse, Marjane Satrapi), cette éclatante présence de la bande dessinée dans ce grand musée d’art moderne serait un symbole de l’accession de la bande dessinée au rang des « Beaux-Arts ». Cette rencontre n’est toutefois pas un aboutissement contemporain : dès les origines de la bande dessinée et tout au long de son histoire, celle-ci entretient des liens étroits avec les autres arts visuels. Beaux-arts et bande dessinée relèvent-ils d’ailleurs de champs différents ou de pratiques distinctes ? Fécond, traversé de tensions et de malentendus, leur dialogue s’inscrit dans des catégorisations variables selon les aires culturelles, et qui se sont construites et reconfigurées au fil du temps
Le présent colloque souhaite ainsi explorer les interactions de la bande dessinée avec les catégories, les œuvres et l’histoire des Beaux-Arts. Il s’agit de s’interroger sur ce que ces entrelacs nous disent de la bande dessinée, comme objet, comme art et comme pratique. Comment ce dialogue s’inscrit dans la trajectoire des artistes ? Dans les cadres institutionnels ? Quelle lumière projette-t-il sur la bande dessinée comme geste artistique et pratique sociale ?
Axe 1 : Histoire et filiations
Il s’agit d’abord d’inscrire les bandes dessinées dans une histoire des arts, qui s’ancre notamment dans les salons caricaturaux du XIXe siècle. Les filiations entre arts plastiques et bandes dessinées sont-elles revendiquées ? Contestées ? Comment forgent-elles des trajectoires d’artistes ? Dans quelle mesure leur pluralité dessine-t-elle plusieurs généalogies artistiques de la bande dessinée, hier et aujourd’hui ? Comment la bande dessinée invite-t-elle à repenser et à réaménager l’histoire de l’art ?
Axe 2 : Formations, confrontations
La fréquentation des beaux-arts implique aussi l’exploration des iconothèques des auteur·rices de bandes dessinées : dans ou contre quel(s) héritage(s) artistique(s) s’inscrivent-ils ou elles ? Quelle place occupent les autres arts dans leur formation ? Comment se positionnent-ils ou elles au regard des différentes figures de l’artiste qui se sont construites au fil de l’histoire ?
Les bandes dessinées qui dialoguent avec le patrimoine artistique constituent une plongée dans l'œuvre d’autres artistes et impliquent souvent une représentation de l’atelier et du geste artistique. Comment l’auteur·rice de bande dessinée représente-t-il·elle un autre processus créateur, que ce soit celui d’un·e artiste réel·le ou une figure artistique inventée ? Comment cette représentation conduit-elle éventuellement à une autoreprésentation ou une mise en abyme ? Quelle posture souligne-t-elle ?
Les publications (presse, périodiques, albums, fanzines…) où arts plastiques et bande dessinée se confrontent font surgir un dialogue des matérialités et des styles. De quelle façon, plus particulièrement, les auteur·rices de bandes dessinées se saisissent-ils ou elles de périodes ou de courants artistiques éloignés dans le temps ou l’espace ? Comment les auteur. rices de bande dessinée se positionnent-ils et elles au regard de la maîtrise technique du dessin, du « bien » ou du « mal » dessiné ?
Axe 3 : Circulations matérielles et institutionnelles
La bande dessinée se coule dans des formats et des supports multiples, qui mettent eux-mêmes en jeu des instances différentes de production et de diffusion. Qu’impliquent par exemple pour la bande dessinée les pratiques d’exposition dans des galeries ou des lieux muséaux, ou plus généralement la valorisation de sa dimension plastique ? Comment peut-on penser la porosité des frontières entre la bande dessinée, le livre d’artiste, l’art contemporain ?
On prêtera une attention particulière aux circulations des auteur·rices et plasticien·nes entre la bande dessinée et les arts plastiques, qu’ils ou elles changent provisoirement ou définitivement de médium, ou qu’ils ou elles créent sur divers supports, passant de l’univers du magazine et de l’album à celui de la galerie d’art ou du musée, ou réciproquement. Qui sont ces artistes « transfuges » ? Quelles sont les raisons de ces circulations ? Quel rôle y jouent l’écosystème éditorial et le marché de l’art ?
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Le colloque aura lieu, à Bruxelles, du 20 au 22 novembre 2025 en différents lieux (Université Libre de Bruxelles, ESA Saint-Luc de Bruxelles, KBR - Bibliothèque Royale de Bruxelles, Centre belge de la bande dessinée). Il inclura des rencontres et espaces de débat avec des auteur.rices de bande dessinée.
Les propositions (500 mots), accompagnées d’une brève bio-bibliographie, sont à envoyer à erwin.dejasse@ulb.be, laurence.brogniez@ulb.be, fabrice.preyat@ulb.be, ivanne.rialland@uvsq.fr, helene.vedrine@sorbonne-universite.fr, avant le 15 avril 2025.
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Comité organisateur :
Laurence Brogniez (Université libre de Bruxelles)
Erwin dejasse (Université libre de Bruxelles - KBR)
Fabrice Preyat (Université libre de Bruxelles)
Ivanne Rialland (CHCSC, UVSQ-Université Paris-Saclay)
Hélène Vedrine (Sorbonne Université, cellf)
Comité scientifique :
Laurence Brogniez (Université libre de Bruxelles)
Benoît Crucifix (KULeuven – KBR, acme)
Erwin dejasse (Université libre de Bruxelles – KBR, acme)
Jacques Dürrenmatt (Sorbonne Université)
Björn-Olav Dozo (ULiège, acme)
Philippe Kaenel (Université de Lausanne, grebd)
Fabrice Preyat (Université libre de Bruxelles, acme)
Ivanne Rialland (CHCSC, UVSQ-Université Paris-Saclay)