Voies alternatives : l'apport des revues et des imprimés marginaux dans l'écosystème littéraire québécois (Univ. Laval, Québec)
Qu’on pense à la Gazette littéraire de Montréal en 1778, aux revues Mainmise, Estuaire et Spirale, ou encore à des zines comme Dirty Plotte ou le très récent Bite zine, les revues et les imprimés alternatifs ont souvent joué un rôle de première importance dans la diffusion d’idées et d’esthétiques, participant à leur manière à la mise en marche de changements sociaux. Considérant la crise de sous- financement chronique dans laquelle se trouvent actuellement les périodiques littéraires québécois, crise qui met en péril la survie de plusieurs (Lalonde, 2024), nous proposons de réfléchir à la situation ainsi qu’aux fonctions des revues et des autres types d’imprimés dans l’écosystème littéraire québécois. Pourquoi, et en quoi, ces espaces de diffusion sont-ils essentiels à la santé de la littérature québécoise, à sa virtualité, à sa mouvance ? Quels legs littéraires et politiques les revues ainsi que les autres textes publiés en dehors des circuits éditoriaux traditionnels nous ont-ils laissés ? En quoi ces espaces alternatifs de création et de diffusion modulent-ils notre rapport à la littérature ? Quelles fonctions sociales remplissent-ils ? Pourquoi la forme périodique perdure-t-elle ? Est-elle encore pertinente aujourd’hui ?
Nous souhaitons à la fois réfléchir aux pratiques éditoriales des revues de critique et de création contemporaines, mais aussi à leur importance historique et aux manières dont elles influencent encore nos pratiques. Nous proposons également d'interroger la place que tiennent les imprimés alternatifs – zines, poèmes affiches, livres d’artistes, journaux et autres périodiques autoproduits, etc. – dans la création de réseaux de pensée, de réseaux de diffusion et de communautés de lecture en marge des circuits traditionnels de distribution des textes.
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Nous invitons les étudiant·es, les chercheur·ses et les créateur·rices à réfléchir à l’importance du travail littéraire collaboratif qu’implique la revue et les autres types d’imprimés, mais aussi à la circulation des idées, au rayonnement et à la valorisation qu’offrent ces formes d’écriture. Les communications issues de démarche en recherche et en recherche-création sont les bienvenues, ainsi que celles sortant des carcans académiques habituels. La journée d’étude se tiendra en présentiel à Québec le 23 mai 2025 à la Charpente des Fauves.
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Les communications proposées peuvent traiter directement ou indirectement des axes suivants, mais ne sont pas tenues de s’y limiter :
1) l’histoire de la revue et des autres formes d’imprimés autoproduits, qui peuvent apparaître en réponse au sous-financement des lieux de diffusion traditionnelle ;
2) les communautés d’intérêts qui s’organisent autour des revues et autres imprimés autoproduits, que ce soient des groupes féministes, queer, contre- culturels ou politiques, pour ne nommer qu’eux ;
3) les possibilités créatives (à la fois matérielles, poétiques et idéelles) qu’offrent les imprimés alternatifs et la publication en revue, de même que le processus éditorial particulier à ces supports scripturaux, y compris le rapport des revues ou des imprimés aux maisons d’édition.
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Les propositions de communication doivent être envoyées au plus tard le 5 janvier 2025. Elles doivent...
1 ) inclure un titre préliminaire;
2) comporter au plus 300 mots;
3) être présentées au format .doc, .docx ou .pdf;
4) être acheminées, dans un courriel précisant vos nom et prénoms, votre affiliation institutionnelle ainsi que votre statut (professeur·e, étudiant·es à la maîtrise, au doctorat, etc.), à l’adresse suivante : voiesalternatives@gmail.com
Les personnes ayant soumis une proposition de communication – que celle-ci ait été sélectionnée par le comité scientifique, ou non – recevront une réponse au plus tard à la fin janvier.
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Comité d’organisation :
Marilyne Brick (CRILCQ, RéQEF, U. Laval), Myriam Coté (CRILCQ, U. Laval) et Maëlle Morin (U. Laval),
avec la collaboration de Rachel Nadon (CRILCQ, GRÉLQ, LPCM, U. Laval)
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Bibliographie indicative :
Abdelmoumen, M. « Revues du Québec : portrait de groupe », La Revue des revues, vol. 2, n° 56, 2016, p. 119-124.
Audet, R. et C. Lahouste « Activismes éditoriaux en francophonie septentrionale : plurivocalité contre-hégémonique contemporaine», dans Mémoires du livre, vol. XIII, no 2 (printemps 2023), p. 1-41.
Beaudry, J. (dir.) Le rébus des revues : petites revues et vie littéraire au Québec, Saint-Foy, PUL, 1998.
Biron, M. et C. Larochelle. Les revues littéraires de langue française du Québec et du Canada des origines à 1995 : essai de répertoire, Montréal, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal, 1999.
Brouillard, M-A. en collaboration avec l’équipe de Mainmise, Nos racines psychédéliques : l’héritage électrisant de la génération Mainmise, Laca, Guy Saint- Jean éditeur, 2018.
Dupuis, G., K. Larose, F. Rondeau et R. Schwartzwald (dir.) Avec ou sans Parti pris : le legs d’une revue, Montréal, Nota Bene, 2018.
Fortin, A. Passage de la modernité : les intellectuels québécois et leurs revues (1778-2004), Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, 2005.
Habrand, T. «L’édition hors édition : vers un modèle dynamique. Pratiques sauvages, parallèles, sécantes et proscrites » dans Mémoires du livre, vol. VIII, no 1 (automne 2016), p. 1-54.
Lalonde, C. « Les revues au bord du vide » et « Quatre revues sous la loupe », Le Devoir, 14 septembre 2024.
Nadon, R., et É. Gay (dir.), Relire les revues québécoises. Histoire, formes et pratiques (XXe et XXIe siècle), Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2021. Nadon, R. La résistance en héritage. Le discours culturel des essayistes de Liberté (2006-2011), Montréal, Nota Bene, 2016.
Robidoux, R. Revues littéraires du Québec, Ottawa, Éditions de l’Université d’Ottawa, 1983.
St-Amand, K. et B. Forget (dir.), Regards sur les scènes du zine et de l’édition alternative, Montréal, Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec (CRILCQ), « Nouveaux Cahiers de recherche », 2023.