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Écrire à l'air du temps : s'inscrire dans son époque par le biais de la littérature (Ottawa)

Écrire à l'air du temps : s'inscrire dans son époque par le biais de la littérature (Ottawa)

Publié le par Marc Escola (Source : Pascale Couturier-Rose)

Écrire à l’air du temps : s’inscrire dans son époque par le biais de la littérature 

Université d’Ottawa, 21 mars 2025  

*Veuillez noter que le colloque aura maitnenant lieu le 21 mars 2025 et non le 14 mars 2025. 

Ce colloque propose d’étudier la manière dont la littérature de langue française entre en dialogue avec son époque.   

La littérature n’est pas étanche au contexte social, politique, culturel ou encore économique dans lequel elle est produite. Ce colloque propose d’aborder la question de l’historicité et de la socialité des œuvres littéraires par deux angles. D’une part, cette perspective invite à une réflexion sur le lien entre littérature et modernité : comment la littérature contemporaine est-elle représentative de notre époque de même que la littérature classique l’était du Grand Siècle ? Ou encore, comment la langue écrite évolue-t-elle pour mieux faire entendre les voix telles qu’elles se sont exprimées au fil du temps ? D’autre part, on peut interroger la littérature en rapport avec son contexte de production : comment le celui-ci influence-t-il la conception d’une œuvre ?  

Les communications pourront s’inscrire, entre autres, dans diverses approches des études littéraires, telles que la création littéraire, la recherche-création, l’étude de la langue ou encore la linguistique.  

Littérature, création littéraire et recherche-création   

Cet axe est consacré à l’exploration de la façon dont les œuvres littéraires entrent en dialogue avec leur époque et dont les préoccupations d’une époque se transmettent dans le processus de création littéraire.   

La littérature contemporaine peut interagir avec notre époque en traitant des sujets d’actualité. On peut penser notamment aux enjeux environnementaux et à la crise climatique, ainsi que les abordent Pompières et pyromanes (2021) de Martine Delvaux ou Humus (2023) de Gaspar Kœnig. Ou encore, dans son roman Les Choses humaines (2019), Karine Tuil s’inspire d’un cas réel d’une accusation de viol sur le campus de Stanford en 2016 pour aborder la thématique de l’agression sexuelle.   

Cette perspective peut aussi être appliquée à d’autres périodes, du Moyen-Âge à l’époque contemporaine, ainsi qu’à d’autres courants littéraires. Par exemple, les œuvres d’Émile Zola témoignent entre autres de l’étude scientifique menée par l’auteur sur la société de son époque.   

Dans une autre optique, nous pouvons penser aux auteur·e·s qui, dans les dernières années, font appel à des lecteur·rice·s· sensibles pour relire leur manuscrit. Cette approche dans leur création permet d’assurer une représentation plus juste de communautés ou des sujets mis en scène dans l’œuvre. Il s’agirait donc ici de réfléchir aux répercussions et à la réception d’une œuvre, ce qui semble bien s’inscrire dans les enjeux de création de l’époque contemporaine.  

Enfin, il est aussi possible d’examiner des procédés stylistiques, tels que l’écriture fragmentaire, qui peut apparaître « comme un geste décisif de désintégration des genres » (Ripoll, 2002, par. 4), et que l’on peut relier à l’éclatement des frontières des genres littéraires que l’on observe dans la création des œuvres contemporaines. Nous pouvons entre autres penser au processus créatif en fragments de Kim Thúy dans son roman Ru (2009).  

Il est également envisageable pour cette catégorie de présenter les enjeux de sa propre recherche-création.  

Linguistique et étude de la langue  

Cet axe s’inscrit dans la perspective de la linguistique et s’intéresse en particulier à la manière dont la langue reflète les dynamiques de son époque et s’y adapte.   

La langue, en perpétuelle évolution, se fait le miroir des transformations sociales, culturelles et politiques. Ainsi, à travers l’histoire, la littérature a non seulement saisi l’air du temps, mais a aussi influencé les évolutions linguistiques, témoignant ainsi des courants de pensée et des bouleversements qui marquent chaque période.  

Lorsque Saussure affirme que « la langue est un fait social » (1916, 21), il met en lumière l’importance du contexte sociohistorique dans la formation de la langue que nous utilisons au quotidien. De nos jours, les transformations rapides de la société, liées notamment aux changements technologiques, aux débats sociaux et aux enjeux identitaires, ont une incidence directe sur l’usage et la forme de la langue. Les mouvements contemporains tels que les revendications pour l’égalité de genre, le féminisme ou les questions identitaires influencent la langue et son utilisation littéraire.  

Les communications dans cet axe pourront également examiner la manière dont la langue dans la littérature contemporaine traduit des enjeux géopolitiques, technologiques ou culturels propres à notre époque. Par exemple, comment le français évolue-t-il à l’ère du numérique et des réseaux sociaux ? Comment la littérature témoigne-t-elle des particularités linguistiques régionales dans un contexte de mondialisation ? De plus, le lien entre langue et dynamiques sociales peut être interrogé au moyen de l’analyse des normes linguistiques imposées ou contestées dans le cadre de mouvements sociaux ou politiques.  

On invite donc à problématiser l’inscription de la langue littéraire dans son époque et à examiner comment les évolutions linguistiques se retrouvent au cœur des œuvres, tant du point de vue formel que thématique.   

Modalités de soumission   

Les propositions de communication seront rédigées en français et comprendront un maximum de 250 mots. Celles-ci devront inclure le titre de la communication, un résumé du projet et une brève notice bio-bibliographique précisant l’institution d’attache.  

Les propositions devront être envoyées avant le 23 décembre 2024 à l’adresse suivante : aecs@uottawa.ca    

Une réponse sera donnée aux participant·e·s sélectionné·e·s au début du mois de janvier 2025.   

Les communications inédites et en français ne devront pas dépasser les vingt minutes allouées à chaque participant·e.   

 Ce colloque sera uniquement offert en mode présentiel.  

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Comité d’organisation :

Pascale Couturier-Rose (Université d’Ottawa), Mounira Khoris (Université d’Ottawa), Louna Renard (Université d’Ottawa), Audrey Sigouin (Université d’Ottawa).   

Bibliographie  

RIPOLL, Ricard (dir.). L’écriture fragmentaire : théories et pratiques, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, 2002, 363 p.  

SAUSSURE, Ferdinand de. Cours de linguistique générale, Paris, Payot, 1995 [1916], 520 p.