La modernité n’a pas aboli les martyrs. Autrefois morts pour Dieu, aujourd’hui morts pour la nation, pour la vertu, pour la morale, bref, pour « la cause ». Du XVIIIe au XXe siècle, Pierre M. Delpu revient sur ce phénomène en s’attachant à la figure des nouveaux martyrs, femmes et hommes, en France, mais aussi en Espagne, en Italie et plus généralement dans l’Europe entière. Leur sacrifice pour la collectivité sera mis au service de la construction de récits nationaux, et parfois même transnationaux. Ce phénomène s’est accéléré avec les vagues insurrectionnelles et le début des mouvements internationalistes placés sous le sceau de la fraternité.
C’est la préhistoire de l’ère des victimes à laquelle s’intéresse ce livre. Sont ainsi interrogés les représentations, la commémoration, le cycle de vie des martyrs, de leur invention par les contemporains à l’obsolescence de leur mémoire.
Une contribution fondamentale à l’histoire de notre temps, un sujet d’avenir compte tenu du retour fulgurant du « religieux » dans des sociétés qui n’y étaient pas préparées.
Sommaire
Introduction
Chapitre 1. La matrice révolutionnaire
Chapitre 2. Le temps des héros-martyrs
Chapitre 3. Apôtres de la liberté
Chapitre 4. Martyrs vivants
Chapitre 5. Martyres de peuples et universalisme politique
Chapitre 6. Martyrs de la foi et de la loi
Chapitre 7. Les martyrs de la nation
Chapitre 8. Les martyrs du cléricalisme
Chapitre 9. Martyrs socialistes et anarchistes
Chapitre 10. L’apogée du sacrifice national
Chapitre 11. Que devient le martyre politique au “temps des victimes”?
Conclusion