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Déracinement-Enracinement : de l’Inde à la Caraïbe. Répercussions sociales, culturelles, littéraires et linguistiques (revue Archipélies)

Déracinement-Enracinement : de l’Inde à la Caraïbe. Répercussions sociales, culturelles, littéraires et linguistiques (revue Archipélies)

Publié le par Marc Escola (Source : Hélène Wachtel)

Appel à articles : Revue Archipélies n° 19

Déracinement-Enracinement :  de l’Inde à la Caraïbe

Répercussions sociales, culturelles, littéraires et linguistiques

Si les premiers engagés indiens débarquèrent dans les territoires de la Caraïbe sous contrôle britannique en 1845 – où l’esclavage avait été aboli en 1830 –, dans les territoires français, les premiers Indiens n’arrivèrent qu’en 1853, puisque l’esclavage n’avait cessé qu’en 1848.

Les deux nations coloniales (France et Grande-Bretagne) étaient des rivales politiques et économiques, mais quand il s’est agi de préserver les rentrées financières et de garder la mainmise sur le commerce international, elles se sont entendues pour continuer sous une autre appellation le commerce humain : l’engagisme. Les victimes de ce commerce, pour fuir les intempéries et leur corollaire – la famine, mais aussi la misère, les épidémies, l’oppression du système des castes –, se laissèrent séduire par les promesses mensongères des agents recruteurs. Notamment par le rêve d’un retour enrichi au pays.

Retour illusoire pour ces hommes appelés par les propriétaires coloniaux coolie (rétribution), mot d’origine tamoule correspondant à la somme versée pour une tâche accomplie. Corvéables à merci dans les plantations, mais plus esclaves, les Indiens perdaient, comme leurs prédécesseurs, leurs dieux, leurs textes sacrés, leurs rites et rituels, leurs mythes, leurs habitudes vestimentaires, alimentaires, leur savoir-faire professionnel et leurs corporations de métiers, leurs musiques, leurs danses, leur théâtre… En bref, leur mode vie, leur culture, leur religion, leurs arts ; ils perdaient aussi leurs langues. Enfin, ils perdirent tout espoir de retour.

Comment s’enraciner dans un monde étranger à la suite d’un tel déracinement ? Après avoir traversé plusieurs océans, enduré des souffrances physiques, mais surtout en vivant avec le traumatisme de l’interdit absolu pour tout hindou de franchir le kala pani, le seul moyen de survivre n’était-il pas de chercher à s’accoutumer ?

Quelles formes d’implantations vont se manifester ?

Les hommes étaient condamnés aux travaux des champs, sans possibilité de mobilité sociale ; les femmes, dans les cuisines et dépendances des békés, étaient aussi des objets de convoitise sexuelle. Malgré tout, certaines survivances ont traversé le temps, se sont petit à petit adaptées à l’environnement humain et naturel, d’autres ont fini par s’éteindre, mais au fil des ans, le travail de la mémoire, les échanges intracommunautaires ont reconstitué un passé mythique. Le déracinement n’a pas été total, il a donné lieu à de nouveaux drageons en terres caribéennes. 

Thématiques privilégiées (il ne s’agit pas d’une liste exhaustive)

Les articles peuvent porter :

- sur les évolutions sociales des travailleurs indiens depuis leur arrivée, sur leur rôle dans la société contemporaine ;

- sur les conflits intercommunautaires et autres questions de société ;

- sur la culture en général : la religion et sa réinvention, toutes les formes artistiques (musique, peinture, arts vivants…) ;

- sur la littérature : tous les genres littéraires en langues véhiculaires dans la Caraïbe, la question de la perpétuation du passé, de sa transmission – quel passé ?

- sur la linguistique : la question de la langue et des langues d’expression, ainsi que le rôle des traductions dans la diffusion de cette nouvelle culture spécifique.

Calendrier (dates de rigueur)

22 novembre 2024 : envoi des résumés par les auteurs

20 décembre 2024 : réponse aux auteurs sur l’acceptation ou non de leurs propositions

21 février 2025 : envoi des articles par les auteurs et transmission aux évaluateurs

18 avril 2025 : retour des évaluateurs

18 mai 2025 : retour des articles corrigés par les auteurs

Semaine du 2 au 8 juin 2025 : relecture sur épreuves par les auteurs et coordinateurs pour apporter les dernières corrections

16 juin 2025 : publication du numéro

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Coordination du numéro

Pr. Vidya Vencatesan (Université de Mumbai)

Pr. Christine Raguet (Université Sorbonne-Nouvelle) 

Soumission des articles

Les résumés d’article (un demi-feuillet – 400 mots – maximum, en français ou en anglais), ainsi qu’un court CV indiquant l’affiliation professionnelle et trois publications récentes, sont à adresser pour le 22 novembre 2024, délai de rigueur, à : Pr. Vidya Vencatesan : director.ces@mu.ac.in et Pr. Christine Raguet : christine.raguet@sorbonne-nouvelle.fr

Merci de respecter les instructions aux auteurs avant de soumettre vos contributions.