[Pocahontas in Wonderland / Shakespeare on Tour]
Qu’est-ce qui relie John Smith, William Shakespeare, Neil Young et les studios Disney ? Pocahontas, celle qui est censée avoir aidé les Anglais à coloniser le Nouveau Monde, répond Klaus Theweleit. « Vous gobez ça, vous ? », enchaîne-t-il aussitôt. Question rhétorique et néanmoins légitime, tant le Vieux Continent et ses colons aiment my(s)thifier leur entreprise coloniale en love story, où la fille de roi indigène vole au secours du colonisateur. Cette « scène primitive » de la fondation des États-Unis n’a jamais cessé de proliférer en romans, chansons et poèmes, au théâtre, au cinéma et en dessins animés.
Dans Pocahontas au pays des merveilles, Klaus Theweleit s’attaque à cette mythologie colonisatrice, où accaparement de terres et violence patriarcale vont de pair. « Au commencement était la migration… et #MeToo », lance-t-il en préambule de cette vaste fresque où s’effondrent les mythes fondateurs de la culture occidentale.
Pocahontas au pays des merveilles fait partie d’un cycle intitulé PO/CA/HON/TAS dont les tomes suivants sont Le livre des filles de roi, Pourquoi Cortés a réellement gagné et Écrire la sexualité après la Seconde Guerre mondiale.