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"D’où parlent les chercheur.euses ? Le rôle des émotions dans la construction du savoir" (revue Mosaïque)

Publié le par Marc Escola (Source : Rebecca Legrand)

Appel à contributions - Revue Mosaïque (Université de Lille), n°24

 D’où parlent les chercheur.euses ? Le rôle des émotions dans la construction du savoir

Lorsque le sujet-chercheur intervient dans l’espace académique pour formuler des énoncés, il n’aborde habituellement pas l’aspect intime de sa recherche. Les enjeux personnels qui mènent au choix de ses objets d’études sont passés sous silence, et les émotions qui accompagnent le processus de recherche réservées à l’espace de la vie privée, de l’informel. Ce besoin de distinguer les sphères privées et académiques est caractéristique de la croyance qu’une bonne recherche est une recherche dite objective et axiologiquement neutre. La sociologie des sciences démontre depuis des décennies que cette conception est délétère. Donna Haraway, notamment, propose dans sa théorie des savoirs situés (Haraway, 2007) d’abandonner la prétention à l’objectivité totale au profit d’un rapport réflexif au lieu d’énonciation spécifique à partir duquel le sujet-chercheur produit du savoir. L’autothéorie, tributaire des savoirs situés, s’inscrit dans cette visée : occupant une place croissante dans le monde académique, cette pratique d’écriture articule l’intime et la théorie[1]. Notre proposition présente des affinités avec cette approche bien qu’elle s’en singularise, dans la mesure où elle se focalise spécifiquement sur les émotions dans la pratique de la recherche. Outil heuristique ou biais aveuglant, nous pensons en effet qu’elles constituent un paramètre d’une importance décisive qui doit être pris compte dans la situation d’énonciation de tout sujet-chercheur.

Pour pouvoir construire, avec nos contributeurs et contributrices, une réflexion autour de cette question, nous prenons le parti de partager quelques éléments des rapports intimes que nous entretenons avec nos sujets de recherche. Nous le faisons dans le but de rendre visible la manière dont nos énonciations individuelles travaillent, à l’arrière-plan, la tournure académique du présent du texte. Les voici :

Mon univers familial m’a transmis un rapport au monde qui n’a jamais vraiment concordé avec certains consensus sociétaux. J’en ai gardé une souffrance car je voulais faire communauté et j’ai cru devoir garder une partie de mes pensées et de mes références pour moi, constatant qu’elles ne seraient pas acceptées, qu’elles me procureraient de la honte. J’ai aussi intégré en parallèle une vision plus normative du monde, ce qui a créé des tensions en moi : comment concilier des conceptions qui me semblaient incompatibles ? Mon anxiété à cet égard, générée par la sensation de ne pas savoir où me situer, m’a poussé à adopter un regard très critique, à tout remettre en question, ce qui a favorisé mon choix de faire des études. Lors de mon parcours académique en littérature, j’ai continué à ressentir un écart entre mes intuitions et le savoir que l’on me transmettait. Puis je suis tombée en fin de master sur Jean-Marc Lovay, le « perché », l’illisible, l’incompris de la critique. J’ai senti que quelque chose me reliait à cet auteur et j’ai pris ma décision : écrire une thèse qui rende audible dans l’espace académique des visions alternatives du monde et de la littérature. Cette quête de réhabilitation est donc intimement liée au fort besoin émotionnel d’être moi-même comprise. Je dois être attentive à ne pas sur-interpréter mon corpus, à ne pas trop attendre de lui, à ne pas paniquer quand il m’échappe ; avoir du recul sur mes émotions et mes projections me permet de ne pas me l’approprier, de ne pas l’annexer. Au-delà de ce risque d’identification, il est indéniable que cette connexion émotionnelle est un véritable outil qui me permet un accès privilégié à la compréhension de nombreux éléments. D’un point de vue théorique, mon histoire intime et ma quête de cohérence constituent un moteur qui m’amène à rechercher des approches (ré)conciliatrices qui permettent de penser la cohabitation de différents savoirs, modes d’existences et ontologies. Je me dirige donc particulièrement vers des enjeux d’interculturalité, vers l’anthropologie, la sociologie des sciences, les études décoloniales. 

En règle générale, lorsqu’il s’agit des études littéraires, j’ai l’impression d’être durement humilié. Durant mon cursus, et contrairement à mes camarades semblait-il, je n’ai jamais réussi à être à l’aise avec certains concepts au pied desquels je ressentais un sentiment physique d’inconfort. Incapable d’expliquer pourquoi, j’ai longtemps eu l’impression de passer pour un imbécile, d’être un imbécile à dire le vrai. 

Et puis j’ai découvert les textes de Sony Labou Tansi. Il est indubitablement le catalyseur de mon entrée en thèse, en sociologie de la littérature, et constitue le point de départ de toute ma recherche. Dès le premier paragraphe du premier roman, j’ai su qu’il savait ce que je savais, et je n’ai plus été seul. Ou, mieux, disons que j’ai eu la certitude tripale que lui aussi sentait ce que je sentais. Grâce au dialogue que j’entretiens avec lui, je peux construire aujourd’hui un projet de thèse autour de ces phénomènes.

La relation émotionnelle que j’entretiens avec ce corpus est si puissante, si intense, qu’elle m’oblige à adopter une attitude réflexive à propos de ce qu’il se passe en moi, sans quoi je perds complètement pied dans le monde de mes fêlures et de mes angoisses. Lorsque cela se produit, la qualité de mon travail est sérieusement altérée, car je ne dispose plus de la capacité à me mettre en disponibilité pour des phénomènes qui sont autre chose que l’écho de ma propre histoire. Ces états émotionnels qu’active mon arpentage de l'œuvre sonyenne sont néanmoins extrêmement utiles : ils m’indiquent l’importance de certaines données bien précises, qui sont analysables et qui disent quelque chose de réel de la Littérature, bien avant que ma cognition n’ait eu le temps de s’en rendre compte. C’est un radar. Plus encore : parfois, je ressens discrètement des états émotionnels spécifiques face à des données qui semblent tout à fait distantes des problématiques qui, en général, m’activent émotionnellement. C’est en général qu’il y a anguille sous roche.

L’une de mes tâches de chercheur est de séparer le bon grain de l’ivraie pour produire un savoir qui garde la juste distance avec les biais qu’implique mon histoire personnelle tout en étant bien conscient que la manière la plus efficace cognitivement de produire du savoir est d’être particulièrement attentif aux phénomènes émotionnels qui se déroulent en moi lorsque je suis en présence de mon sujet d’étude.

Ces deux textes donnent à voir le problème que nous soulevons ici : phénomènes difficiles à cerner, tantôt discrets, tantôt irrépressibles, toujours corporels, nos mondes émotionnels sont à la source de nos motivations académiques. Ils agissent sur nos choix de corpus, nos problématiques et nos stratégies d’élucidation. Longtemps point aveugle de la recherche, cet axe de réflexion fait l’objet, depuis une trentaine d'années, d’un intérêt toujours croissant au sein de la communauté académique. Avant d’élaborer quelques éléments pour une articulation de la théorie des savoirs situés et du paramètre émotionnel, nous vous présentons certains des travaux les plus saillants sur la question. 

Les études littéraires de la seconde moitié du XXe siècle nous semblent particulièrement rétives à assumer le rôle de l’émotion dans la pratique de la recherche. L’histoire de la discipline nous montre que les théoricien.nes ont opéré une séparation encore perceptible aujourd’hui entre la lecture dite ordinaire et le formalisme. Ce geste critique a poussé  les  spécialistes à délaisser l’intrigue et le ressenti au profit d’outils analysant la structure des œuvres, dans un mouvement ambigu qui dans le même temps scientifise les approches du texte littéraire tout en entérinant son irréductible spécificité : la littérarité. Cette vision autotélique de la littérature héritée du structuralisme est néanmoins en voie d’être dépassée, avec de nouvelles approches qui invitent à réengager la littérature, et donc la critique, dans le monde (David, 2015), à repenser son rôle comme espace de partage ainsi que celui des affects dans l’expérience de lecture. Les émotions ont ainsi aujourd’hui le vent en poupe dans la recherche (Bouju, Gefen, 2013), pourtant peu de travaux se penchent sur leur rôle dans l’exercice même de la critique littéraire.  

Plusieurs historien.nes se montrent, pour leur part, sensibles à cette question. Arlette Farge mobilise par exemple tout au long de sa carrière la question de l’émotion en assumant son rôle moteur dans sa pratique. Elle énonce avec finesse son rapport corporel aux archives dans Le Goût de l’archive (Farge, 2013). Elle explique à ce propos, dans « La part de l’émotion », un petit article paru dans la revue Socio-Anthropologie, que

l’émotion n’exclut pas la raison, elle n’appartient pas qu’aux femmes qu’on dit « si sensibles » donc peu objectives. Elle n’est pas non plus un affect teinté de mièvrerie empêchant la logique et les systèmes de rationalité de prendre place. Elle est tout d’abord un choc, un « inattendu » et un des murs de soutènement de la faculté de comprendre. Il n’est pas d’intelligence sans émotion, pas d’émotion sans intelligence. 

La sociologie et l’anthropologie, dont la revue d’où est tirée cette citation est tributaire, sont d’ailleurs des espaces disciplinaires dans lesquels se pose plus traditionnellement la question des biais émotionnels qui peuvent affecter le ou la chercheuse dans son terrain (Richard, Perera et Fauré, 2016, Rochedy et Bonnet, 2020). À cet égard, l’article d’Albena Tcholakova intitulé « Composer avec les émotions : réfugiés et chercheuse dans la relation d’enquête » (Tchokalova, 2021), envisage les émotions comme « des effets, des outils et des supports » centraux dans l’enquête. Tout en s’inscrivant également dans la réflexion sur le caractère situé de la production du savoir, elle invite à avoir de la réflexivité sur les émotions à l'œuvre dans le processus de recherche. Ce travail émotionnel engagé avec les enquêté.es en sociologie et en anthropologie, Arlette Farge invite à le faire avec nos corpus littéraires, philosophiques et historiens, avec lesquels nous avons la conviction que nous sommes engagés dans une relation émotionnelle de même nature. 

Emmanuel Petit en fait très récemment le thème central d’une monographie intitulée Science et émotion. Le Rôle de l’émotion dans la pratique de la recherche (Petit, 2022), où il explore la question en relatant l’itinéraire émotionnel de chercheur.euses illustres et le rôle central qu'ont joué leurs émotions dans les découvertes léguées à la postérité. Son ouvrage a l’avantage de faire le point sur l’étude de l’émotion dans les divers espaces académiques contemporains. La présence croissante de cette thématique dans la recherche au cours du XXe siècle aboutit, durant les années 1980, à ce que l’on nomme parfois le « tournant affectif ». Chaque discipline caractérise ainsi les émotions aux travers de ses approches spécifiques, au carrefour des échelles individuelle et collective. Les années 1990 marquent aussi leur avènement comme objet de recherche en neurosciences, notamment avec les travaux d’Antonio Damasio (Damasio, 2010) qui se fondent sur l’hypothèse que les processus émotionnels, perceptibles dans les structures cérébrales, sont indissociables de l’exercice cognitif de la raison. Cette approche neuroscientifique des émotions, bien qu’elle semble vouloir à son tour dépasser des dichotomies anciennes, est controversée. Les travaux en philosophie et en sociologie de Louis Quéré invitent à envisager le caractère construit des émotions, favorisant une approche fonctionnaliste : plutôt qu’un état biologique du cerveau, l’émotion est envisagée dans sa portée existentielle comme une façon de s’engager dans le monde en fonction d’un environnement social spécifique (Quéré, 2021). Quéré s’inspire ainsi plutôt de la tradition pragmatiste dans la nécessité de faire dialoguer les sciences naturelles et sociales pour dépasser l’opposition entre affect et intellect, les premières ne pouvant se limiter à une définition rigoureusement biologique des émotions.

La question de la définition et du rôle des émotions dans la recherche s’inscrit donc dans des enjeux d’ordre épistémologique, la dualité raison-émotion fondant des présupposés quant à l’objectivité dans la science. À cet égard, la théorie des savoirs situés offre un cadre propice à l’intégration d’une réflexion sur le rapport émotionnel qu’entretient le sujet-chercheur vis-à-vis de son travail. S’inscrivant elle-même dans la tradition du pragmatisme, cette théorie est portée par les philosophes des sciences Sandra Harding et Donna Haraway. Ces dernières redéfinissent l’objectivité hors de l’idée qu’une pratique scientifique neutre puisse exister, dans la mesure où le concept de neutralité constitue déjà un biais épistémologique. 

Les propositions de Donna Haraway sont plus radicales. Trois axes permettent de restituer sa position théorique dans notre perspective. Premièrement, elle parle de connexion partielle entre le sujet-chercheur et le sujet de recherche. Elle entend par là l’idée que les catégories d'appréhension du réel du premier ne sont jamais suffisantes pour saisir l’autre en soi ; un refus d’essentialisation qui implique l’impossibilité de dire quelque chose de vrai sur un réel unique. Deuxièmement, elle énonce l’idée d’encorporation [embodiement] du processus de production de savoir, c’est-à-dire que toute perspective sur le monde est basée dans un corps qui a des besoins, des limites et des aspirations. Notre proposition est d’aborder ce caractère encorporé du savoir en mobilisant les émotions, que nous considérons comme catalyseur d’une part non négligeable des processus cognitifs. Cette encorporation s’articule à une troisième conception centrale dans la théorie des savoirs situés : l’agentivité des données analysées par le sujet-chercheur. Le sujet de recherche oblige constamment le sujet-chercheur à reprogrammer ses horizons d’attente et ses hypothèses, les deux entités entretiennent une relation caractérisée par le flux et le mouvement.

Nous pensons, dans le sillage épistémologique de la théorie des savoirs situés, qu’une plus grande réflexivité sur ce paramètre émotionnel constitue un moteur et un outil heuristique valable qui permet, in fine, d’améliorer la compréhension des sujets d’étude. Nous nous questionnons quant à la manière d’intégrer ce paramètre dans une véritable méthodologie de production du savoir à ses différentes étapes, du travail sur le corpus au partage avec les pairs. Notre ambition, à l’échelle de ce numéro de revue, est d’accumuler un certain nombre de témoignages et de réflexions afin d’élaborer une démarche, de conceptualiser des outils, de dégager des lignes de convergences ou de divergences. 

Axe 1. La place des émotions dans vos disciplines et vos lectures 

Nous vous proposons ici de réfléchir sur le traitement du paramètre émotionnel dans vos lectures, tant à un niveau disciplinaire que chez un auteur ou une autrice en particulier. Percevez-vous dans certains travaux des émotions qui exercent une influence décisive sur les résultats présentés ?

Où agit la dichotomie raison-émotion dans les héritages critiques de vos disciplines ? Comment cela impacte-t-il les outils et méthodologies généralement mobilisés ? Existe-t-il des approches qui tentent de s’extraire de cette dichotomie, ou qui pensent différemment la question des émotions ? Est-il possible d’identifier, à l’échelle de votre discipline, un style émotionnel spécifique ? 

Axe 2. Quelle est la place des émotions dans votre recherche ? 

Nous vous proposons de produire ici une contribution sur la relation émotionnelle que vous entretenez avec votre sujet de recherche ou votre terrain. Il s’agit de questionner le rôle de vos émotions dans le déroulement de votre enquête et dans votre posture vis-à-vis de vos sujets, en évitant le récit exclusivement biographique et en soulignant la valeur heuristique qu’une telle démarche réflexive engage pour l’avancée de la recherche.

Nous vous invitons également à réfléchir sur la manière d’intégrer ce paramètre émotionnel dans la pratique de la recherche et dans les productions scientifiques, d’un point de vue méthodologique. 

Axe 3. Approche théorique du rapport émotions-recherche

L’ancrage des émotions dans la théorie des savoirs situés, et plus précisément l’usage du concept d’encorporation, ne constituent-ils pas indirectement un appel à une lecture psychologisante ou biographique des productions scientifiques ? L’articulation émotion-recherche peut-elle être autre chose que cela ? Comment envisagez-vous la question des émotions dans un contexte de production du savoir en sciences humaines et sociales qui remet de plus en plus en cause les dualités corps-esprit, raison-émotion ?

Nous vous proposons ici de questionner notre proposition théorique, d’en pointer les limites, ou de proposer d’autres cadres de réflexions dans lesquels intégrer l'influence des émotions dans la pratique scientifique. 

Bibliographie : 

BOUJU E., GEFEN A. (dir.), 2013, L’émotion, puissance de la littérature ? Presses universitaires de Bordeaux.

DAMASIO A., 2010 [1994], L’Erreur de Descartes, Odile Jacob.

DAVID J., 2015, « Engagement (ontologique) », dans BOUJU E. (dir.), Fragments d’un discours théorique : Nouveaux éléments de lexique littéraire, Éditions Cécile Défaut, p. 63-87.

FARGE A., 1989, Le Goût de l'archive, Seuil.

FARGE A., 2013, « La part de l’émotion », Socio-anthropologie, no 27, p. 99-101.

FOURNIER L., 2021, Autotheory as a feminist practice in art, writing, and criticism, MIT Press.

HARAWAY D., 2007 [1988], « Savoirs situés : la question de la science dans le féminisme et le privilège de la perspective partielle », Manifeste cyborg et autres essais, Exils Éditeurs. 

PAPILLON J., 2021, « Autothéorie », dans BOUJU E. (dir.), Fragments d’un discours théorique : Nouveaux éléments de lexique littéraire, Éditions Cécile Défaut, p. 27-43.

PETIT E., 2022, Science et émotion. Le Rôle de l’émotion dans la pratique de la recherche, Éditions Quae.

QUÉRÉ L., 2021,  La Fabrique des émotions, Presses Universitaires de France.

RICHARD A., PERERA É., FAURÉ L., 2016,  « Chercheur d’émotions : Une expérience in situ en SHS », Corps, no 14, p. 219-227. 

ROCHEDY A., BONNET T. (dir.), 2020, Enquêter sur les affects : quels enjeux, quelle méthode ?, Recherche qualitative, v. 39 no 2. 

TCHOLAKOVA A., 2021, « Composer avec les émotions : réfugiés et chercheuse dans la relation d’enquête », HÉAS S., ZANNA O. (dir.), 2021, Les émotions dans la recherche en sciences humaines et sociales. Épreuves du terrain, Presses universitaires de Rennes. 

ZITOUNI B., 2012, « With whose blood were my eyes crafted ? (D. Haraway) Les savoirs situés comme proposition d’une autre objectivité », DORLIN E., RODRIGUES E. (dir.), Penser avec Donna Haraway, Presses Universitaires de France. 

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Modalités de soumission :

Les propositions de contributions devront être envoyées avant le 15 décembre 2024 aux trois adresses suivantes : revue.mosaique@univ-lille.fr ; alice.leclercq@unige.ch ; thomas.sazpinar@stud.uni-heidelberg.de.

Elles ne devront pas excéder 500 mots et devront être accompagnées d’une courte biobibliographie (titre de la thèse, institution(s) de rattachement, directeur ou directrice de thèse, date de soutenance si la soutenance a eu lieu).

La revue Mosaïque est une revue de jeunes chercheurs et chercheuses : de fait, dans le cadre de cet appel à contributions, les propositions sont réservées aux doctorant.es, aux postdoctorant.es et jeunes docteur.es sans poste universitaire pérenne.

Les articles rédigés ne devront pas dépasser 45 000 caractères espaces compris. Ils devront respecter les normes de présentation de la revue, disponibles sur la page suivante : https://www.peren-revues.fr/mosaique/1999

 

Calendrier :

Date limite d’envoi des propositions : 15 décembre 2024 

Réponse aux auteurs et autrices : début janvier 2025

Envoi de l’article entièrement rédigé : 1er avril 2025

Premier retour aux auteurs et autrices : début juin 2025

Publication du numéro de la revue : décembre 2025


 
[1] Les récits autothéoriques se situent à l’intersection de l’autobiographie et de l’essai ; ils revendiquent la légitimation d’un savoir formulé à partir de l’expérience individuelle et située, notamment celle des sujets marginalisés. Pour reprendre la définition de Joëlle Papillon : « Le terme est surtout employé pour désigner l’incorporation de théorie dans un récit intime [...], mais il s’applique également à des textes à vocation théorique dans lesquels l’auteur·rice théorise à partir d’expériences vécues. » (Papillon, 2021, p. 27). On se référera également aux travaux de Lauren Fournier (Fournier, 2021).