Actualité
Appels à contributions
LIQUIDE(S) : agentivité, usages, représentations et imaginaires du liquide dans l’Art du XXe siècle à nos jours (Paris) / LIQUID(S): Agency, Uses, Representations and Imaginaries of the Liquid in the Arts from the 20th Century until Today (Paris).

LIQUIDE(S) : agentivité, usages, représentations et imaginaires du liquide dans l’Art du XXe siècle à nos jours (Paris) / LIQUID(S): Agency, Uses, Representations and Imaginaries of the Liquid in the Arts from the 20th Century until Today (Paris).

Publié le par Vincent Ferré (Source : Hugo Bernard)

LIQUIDE(S) : Agentivité, usages, représentations et imaginaires  du liquide dans l’Art du XXe siècle à nos jours 

Pour le 30/11
Résumé

Le laboratoire HAR (Histoire des Arts et des Représentations, Université de Nanterre) et le LIRA (Laboratoire International de Recherche en Art, Sorbonne Nouvelle) organisent un colloque les 20 et 21 mars 2025 pour interroger collectivement la notion de liquide dans le domaine des arts au cours des  XXe et XXIe siècles. Il s’agira d’étudier la façon dont le liquide a été ou est impliqué dans l’œuvre d’art, que ce soit pour contribuer à sa réalisation, sa dimension matérielle, formelle ou thématique, ainsi que son impact sur les imaginaires lorsqu’il est employé comme un symbole de la pensée, du social ou du politique.

Cet appel à communication est ouvert aux chercheur·euse·s dont les réflexions devront relever aussi bien de l’Esthétique que de l’Histoire de  l’art, mais aussi aux artistes-auteur·ice·s dont les œuvres mettent en jeu la notion de liquide. Toutes les expressions artistiques dans divers médiums, autant visuels, sonores que littéraires sont les bienvenues. 

Argumentaire

En Chimie, trois états de la matière existent : solide, gazeux et liquide. Contrairement à une matière solide dont les composants sont ordonnés, ou à celle gazeuse dont les éléments sont dispersés, la matière liquide a des composants à la fois condensés et désordonnés. Corps déformable, un liquide a comme spécificité de prendre la forme de son contenant. 

Du liquide, différentes qualités sont à relever : fluide, visqueux, pâteux, miscible, non-miscible, stable, instable, etc. En outre, cet état de la matière est susceptible de changer : un liquide devient un gaz par vaporisation et un solide par solidification. Il existe ainsi certains états intermédiaires de la matière tels que les « cristaux liquides » qui sont à la fois liquides et solides, si bien qu’ils remettent en question la tripartition des états de la matière.

Si c’est bien l’image de l’eau qui s’impose lorsque l’on s’intéresse au liquide, d’autres composants chimiques ne sont pas à omettre, comme l’éthanol ou le mercure. Les fluides corporels que sont le lait, le sang, le sperme, la sueur, les larmes, la bave etc., constituent autant d’extensions biologiques à la notion de liquide.

 En dehors de sa description chimique et physique, les propriétés et les changements de l’état liquide ont été sources d’inspiration pour de nombreux artistes, philosophes et  théoricien·ne·s de l’art. Ainsi c’est pourquoi le laboratoire HAR (Histoire des Arts et des Représentations, Université de Nanterre) et le LIRA (Laboratoire International de Recherche en Art, Sorbonne Nouvelle) organisent ce colloque pour questionner la notion de liquide au sein de l’Art, des arts et des œuvres, du XXe siècle à nos jours. Il s’agira d’interroger les différents usages des liquides dans la dimension matérielle, formelle et thématique des œuvres d’art, mais aussi dans leur réalisation, leur conservation et leurs différents impacts sur les imaginaires. 

1. Matérialité du liquide

Bien des artistes ont utilisé l’élément liquide pour sa matérialité dans leurs œuvres pendant toute la période contemporaine. On pense par exemple à la méthode du dripping en peinture pratiquée par Jackson Pollock, par la suite parodiée à l’urine par Andy Warhol et son Oxydation painting (1978). Il y a aussi les compositions aqueuses de John Cage qui utilisent l’eau comme partie intégrante de Water Walk (1959), ou alors les performances sanglantes de Gina Pane ainsi que d’autres performeur·euse·s du body art dans les années 70. La matière liquide intéresse les artistes pour ses qualités propres qui permettent de subvertir la figuration, de mettre l’accent sur la matérialité des œuvres, sur leur épaisseur sensible et sensuelle, ainsi que sur celle, à la fois fragile et outrancière des corps, notamment féminins. En explorant les limites de la figuration, les artistes s’aventurent vers les limites de la représentation. Le liquide permet de représenter les interdits du corps, mais aussi paradoxalement de l’abstraire en le réduisant aux liquides qui le composent et l’entourent.

Le liquide fait aussi partie intégrante de la production et de la conservation des œuvres. Jeff Wall dans son texte Photographie et intelligence liquide (1989) explique comment la photographie fige la liquidité et le flux du monde mais aussi comment il fait partie intégrante de la production de l’image photographique par le biais des bains de révélateurs qui la font apparaître. Cette généalogie matérielle liquide de la photographie peut aussi s'appliquer au cinéma, notamment argentique (Michaud, 2014), qui non seulement est matériellement produit par le liquide révélateur (Oscar Muñoz, Ciclope [Cyclope] 2011.)  mais qui, par sa capacité à reproduire le flux du réel et sa fascination toute particulière pour l’élément aquatique (Thouvenel, 2010), en fait peut-être le médium liquide par excellence.

Ces différentes utilisations des liquides dans la production artistique questionnent l’agentivité d’une telle matière qui, par ses qualités chimiques spécifiques, autogénère ses mouvements et ses formes. Si les artistes exploitent l’agentivité propre des liquides dans leurs œuvres, on examinera aussi comment ces liquides acquièrent une certaine autonomie créative leur permettant de faire œuvre, d’assurer leur conservation (comme dans l’œuvre Equilibrium de Jeff Koons (1985) et ou chez Damien Hirst, The Physical Impossibility of Death in the Mind of Someone Living, en 1991 présentant un requin plongé dans le formol) ou au contraire de les détruire (comme dans Spiral Jetty de Robert Smithson (1970) par le biais du phénomène d’entropie).

Les qualités matérielles spécifiques des liquides poussent également les philosophes et théoricien·e·s de l’art à concevoir le liquide en tant que concept esthétique qui subverti les catégories de forme et de fond, d’objet et de sujet, d’intérieur et d’extérieur, de corps et d’environnement, de créateur et de création (Fréchuret, 2004, Lécole Solnychkine, 2023).  Cette mise en tension de dualismes fondateurs de la théorie esthétique nous permettra de constituer collectivement une première histoire liquide des arts.

2. Imaginaires liquides

L’utilisation matérielle du liquide crée des imaginaires qui sont liés soit à des propriétés spécifiques du liquide utilisé, soit à leur valeur sociale, culturelle et symbolique qui est remise en cause ou qui nourrit la création artistique. Ainsi, l’utilisation de fluides corporels dans les œuvres a-t-elle pour objectif, de repousser les limites de la représentation voir de transgresser les interdits sociaux. Mais parfois, il n’est pas nécessaire d’utiliser matériellement les fluides, leur seule suggestion, visuelle ou textuelle, suffit aux œuvres pour se nourrir de leur pouvoir de transgression. On pense par exemple au Corps Lesbien (1973) de l’écrivaine et théoricienne Monique Wittig qui, par l’évocation des fluides corporels, tente de redéfinir le corps désiré et désirant.

Il en est de même pour l’imaginaire marin et sous-marin. La simple évocation de l’océan convoque un imaginaire qui prend sa source dans la littérature depuis l'Antiquité (L'Odyssée, Homère) et qui voit dans l'océan l'endroit où se cachent monstres, créatures étranges ainsi que des découvertes fabuleuses (Corbin, Richard, 2004).

L’eau nourrit ses imaginaires et fait émerger d’autres récits alternatifs des profondeurs, comme celui du duo musical Drexciya qui fonde ses albums sur la construction d’un univers sous-marin, peuplé des descendants d’esclaves noyés dans l’océan Atlantique.  

D’autres milieux liquides, naturels ou non, peuvent apporter des imaginaires différents, comme les rivières, les marais, les lacs ou les piscines qui inspirent les artistes pour leurs liquidités alternatives, empreintes du mélange des êtres et des matières. On pense par exemple à l’œuvre virtuelle de Jacob Kudsk Steensen, Berl Berl (2021) qui nous place au cœur des marais entourant la ville de Berlin, soulignant leurs caractères fantastiques et essentiels au maintien de la biodiversité. De ces univers et milieux liquides naissent de nouvelles manières politiques d’envisager cet élément, à la fois décoloniales, féministes et écologiques, notamment quand ces milieux subissent l’extractivisme (Gomez Barris, 2017) et les conséquences de la crise écologique. Les milieux naturels liquides sont des écosystèmes fragiles dont la perturbation provoque très rapidement leur dérèglement, menaçant l’existence humaine par leur disparition mais aussi par la possibilité de la submersion liquide engendrée par la montée des eaux.  Ainsi, la création artistique est-elle aussi façonnée par des pensées contemporaines de la liquidité, qui interrogent la force créatrice et destructrice des liquides. C’est le cas de la recherche hydroféministe de Astrida Neimanis (2017) ou de la pensée critique de Zygmunt Bauman sur la « société liquide » (2000) qu’il étudie aussi sous ce prisme les œuvres de Herman Braun Vega ou de Jacques Villeglé. 

Axes thématiques

De ces divers exemples et premières pistes de réflexions sur la notion de liquide dans les arts, voici les différents axes sur lesquelles pourront se fonder les interventions :  

·     Quelles sont les différentes représentations du liquide dans les œuvres (picturales, sculpturales, performatives, cinématographiques, photographiques…) ? ;

·     Quels sont les usages et les fonctions du liquide au sein des arts et des œuvres ?

·     Comment réalise-t-on une œuvre d’art liquide ?

·     Sous quelle forme l’œuvre manifeste-t-elle des propriétés liquides ?

·     Comment le liquide participe-t-il à la construction et/ou à la destruction de l’œuvre d’art ?

·     Comment expose-t-on et conserve-t-on une œuvre d’art liquide ?

·     Comment les liquides deviennent-ils un sujet artistique ?

·     Comment certains thèmes ou finalités politiques et philosophiques (écologiques, féministes, décoloniaux) parviennent à être symbolisés ou satisfaites au sein d'œuvres d’art liquides ?

·     Quels sont les impacts politiques (écologiques, féministes, décoloniaux) des liquides dans les arts ?

·     Existe-t-il une histoire de la notion de liquide dans les arts en lien avec une histoire liquide des idées ?
 

Modalités de participation 

Les propositions en français ou en anglais devront comprendre les modalités suivantes : 

-       Le titre de la communication ;

-       Nom, prénom et coordonnées (adresse électronique) ; 

-       Une courte biographie dans un document à part (100 mots maximum) ;

-       Un résumé de la future communication (500 mots maximum) ; 

-       Une courte bibliographie. 

 

Celles-ci devront parvenir par e-mail au format .pdf jusqu’au 30 novembre 2024 à l’une des adresses suivantes :

-       elise.jouhannet@sorbonne-nouvelle.fr

-       lagos.davia@parisnanterre.fr

-       hbernard@parisnanterre.fr

Comité d’organisation 

Élise Jouhannet (LIRA), Davia Lagos (HAR), Hugo Bernard (HAR).

Comité scientifique

Antonio Somaini (LIRA, Sorbonne Nouvelle), Judith Delfiner (HAR, Nanterre), Guillaume Le Gall (Centre André Chastel, Sorbonne Université), Teresa Castro (IRCAV, Sorbonne Nouvelle), Eric Thouvenel (HAR, Nanterre), Bénédicte Meillon (3LAM, Université d’Angers). 

***english version***

LIQUID(S): Agency, Uses, Representations and Imaginaries of the Liquid in the Arts from the 20th Century until Today. 

Abstract

The HAR laboratory (History of the Arts and Representations, Nanterre University) and the LIRA (International Laboratory for Research in the Arts, Sorbonne Nouvelle, Paris) are organizing a conference on March 20th and 21st 2025 to address the concept of liquid in the arts during the 20th and 21st centuries. The aim is to study the way in which liquid has been or is involved in art creation, as a contributor to its realization, its material, formal or thematic dimensions, as well as its impact on our imaginaries when used as a symbol of thought.

This call for papers is open to researchers in the fields of aesthetics and art history, as well as to artists and authors whose works involve the notion of liquid. All forms of artistic expression in a variety of media, whether visual, sound or literary, are welcome. 

 

Summary 

In chemistry three states of matter exist: solid, gaseous and liquid. Unlike solid matter, whose components are ordered, or gaseous matter, whose elements are dispersed, liquid components are both condensed and disordered. As a bendable body, liquid has the ability to take on the shape of its container. 

Liquids have many different qualities: fluid, viscous, pasty, miscible, immiscible, stable, unstable and so on. This state of the material is sensitive to change: a liquid becomes a gas through vaporization and a solid through solidification. There are also some intermediate states of matter, such as “liquid crystals” which are both liquid and solid, questioning the tripartition of the states of matter.

While the image of water is the first to come to mind when we think of liquids, other chemical components such as ethanol and mercury are not to be overlooked. Bodily fluids such as milk, blood, sperm, sweat, tears, slime… are biological extensions of the notion of liquid.

In addition to its chemical and physical description, the properties and changes of the liquid state have been a source of inspiration for many artists, philosophers and art theorists. This is why the HAR laboratory (History of the Arts and Representations, Nanterre University) and the LIRA (International Laboratory for Research in the Arts, Sorbonne Nouvelle, Paris) have decided to organize this conference to emphasize the concept of liquid within the arts from the 20th century to the present day. Our aim is to study the different uses of liquids in the material, formal, and thematic dimensions of works of art, as well as in their production, conservation, and various impacts on the imaginary. 

 

1. Liquid materiality

Many artists have used liquid matter in their work throughout the contemporary period. Jackson Pollock's dripping method for painting comes to mind, later parodied in urine by Andy Warhol's Oxidation painting (1978). Then there's John Cage's Water Walk (1959), in which water is used as an integral part of the musical composition, or the bloody performances of Gina Pane and other body art performers in the 1970s. Liquid matter interests artists for its specific physical qualities, which allow them to subvert figuration, to emphasize the materiality of the work, their sensitive and sensual thickness, and the fragile and outrageous nature of the body— particularly the female body. By exploring the limits of figuration, the artists venture towards the limits of representation. Liquid allows us to represent the body's taboo, but also, paradoxically, to abstract it by reducing it to the liquids that make the body up and surround it.

Liquids are also an integral part of the production and conservation of artworks. Jeff Wall in his text Photography and Liquid Intelligence (1989) explains how photography freezes the liquidity and flux of the world, but also how liquid is an integral part of the production of the photographic image through the developer baths that make it appear. This material-liquid genealogy of photography can also be applied to cinema, especially to analog film (Michaud, 2014) not only because analog film was materially created through liquid developer (Oscar Muñoz, Ciclope [Cyclops] 2011) but also because its ability to reproduce the flow of reality and its particular fascination with the aquatic element (Thouvenel, 2010) make it, perhaps, the liquid medium par excellence.

These different uses of liquids in artistic creation question the agency of such a material, which, through its specific chemical characteristics, generates its own movements and forms. While artists exploit the agency of liquids in their work, we will be looking at how these liquids acquire a certain creative autonomy, enabling artists to create works of art as well as to ensure their preservation (as in Jeff Koons' Equilibrium (1985) and Damien Hirst's The Physical Impossibility of Death in the Mind of Someone Living, 1991, featuring a shark immersed in formaldehyde) or, on the contrary, to destroy them through the phenomenon of entropy (as in Robert Smithson's Spiral Jetty (1970).

The specific material qualities of liquids have also prompted philosophers and art theorists to conceive the liquid as an aesthetic concept that subverts the categories of form and content, object and subject, interior and exterior, body and environment, creator and creation (Fréchuret, 2004, Lécole Solnychkine, 2023).  This tension between the founding dualisms of aesthetic theory will enable us to collectively start building a new liquid history of the arts.

 

2. Liquid imaginaries

The material use of liquids creates imaginaries that are linked either to specific properties of the liquid used, or to their social, cultural and symbolic value, which is challenged by or nourishes artistic creation. In this way, the use of bodily fluids in artworks aims to push back the boundaries of representation and transgress social prohibitions. However, sometimes there is no need to use fluids in the artwork; their mere visual or textual suggestion is enough for the works to feed their power of transgression. Think for instance of The Lesbian Body (1973) by writer and theorist Monique Wittig, which, through the crude evocation of bodily fluids, attempts to redefine the desired and desiring body.

The same applies to the marine and underwater imaginary. The simple mention of the ocean summons an imaginary world that is rooted in literature dating back to Antiquity (The Odyssey, Homer), where monsters and strange creatures are lurking and fabulous discoveries await (Corbin, Richard, 2004).

Water nourishes our imaginaries and brings out alternative narratives of the deep, such as the musical duo Drexciya, whose albums are based on the construction of an underwater universe inhabited by the descendants of the slaves drowned in the Atlantic Ocean.  

Other liquid environments, natural or otherwise, can provide different imaginaries, such as rivers, swamps, lakes or swimming pools, which inspire artists to create alternative liquidities, imbued with the mixing of beings and materials. One example is Jacob Kudsk Steensen's virtual work Berl Berl (2021), which places us at the heart of a swamp surrounding Berlin, highlighting their fantastic character and essential role in maintaining biodiversity. From these liquid universes and environments emerge new political ways of considering this element, at once decolonial, feminist and ecological, especially when these environments suffer from extractivism (Gomez Barris, 2017) and the consequences of the ecological crisis. Natural liquid environments are fragile ecosystems, the disruption of which quickly causes disturbance, which poses a threat to human existence both through their disappearance and through the possibility of liquid submersion caused by rising waters.

Thus, artistic creation is also shaped by contemporary thoughts on liquidity, which question the creative and destructive force of liquids. This is the case of Astrida Neimanis' hydrofeminist research (2017) or Zygmunt Bauman's critical thinking on “liquid society” (2000), which he also studies under the aesthetic prism in the works of Herman Braun Vega or Jacques Villeglé. 

 

Thematic axes

Based on these various examples and initial considerations on the notion of liquid in the arts, here are the numerous axes on which the presentations could be based:  

•      What are the different representations of liquid in artworks (pictorial, sculptural, performative, cinematographic, photographic, musical, etc.)?

•      What are the uses and functions of liquid in artworks?

•      How is a liquid work of art created?

•      In what form does the work manifest liquid properties?

•      How does liquid contribute to the construction and/or destruction of a work of art?

•      How is a liquid work of art exhibited and preserved?

•      How do liquids become an artistic subject?

•      How do certain political and philosophical themes or aims (ecological, feminist, decolonial) come to be symbolized or content within liquid artworks?

•      What are the political (ecological, feminist, decolonial) impacts of liquids in the arts?

•      Is there a history of the notion of liquid in the arts, linked to a liquid history of ideas?

 

Participation requirements 

Proposals are in French or English and should include the following details: 

•      The title of the paper;

•      Full name and contact details (e-mail address); 

•      A short biography in a separate document (100 words);

•      An abstract of the paper (500 words); 

•      A short bibliography. 

These should be sent by e-mail in .pdf format by November 30, 2024 at the following addresses:

•      elise.jouhannet@sorbonne-nouvelle.fr

•      lagos.davia@parisnanterre.fr

•      hbernard@parisnanterre.fr

 

Organizing committee

Élise Jouhannet (LIRA), Davia Lagos (HAR), Hugo Bernard (HAR).

 

Scientific committee

Antonio Somaini (LIRA, Sorbonne Nouvelle), Judith Delfiner (HAR, Nanterre), Guillaume Le Gall (André Chastel Center, Sorbonne University), Teresa Castro (IRCAV, Sorbonne Nouvelle), Eric Thouvenel (HAR, Nanterre), Bénédicte Meillon (3LAM, Angers University). 

***

Bibliographie indicative/Selected bibliography

BAUMAN, Zygmunt. Liquid Modernity, Cambridge, Polity Press, 2000. 
COHEN, Margaret. The Underwater Eye: How the Movie Camera Opened the Depths and Unleashed New Realms of Fantasy, Princeton, Princeton University Press, 2022. 
COUSINIE Frédéric, Esthétique des fluides : Sang, Sperme, Merde dans la peinture française du XVIIe siècle, éditions du Félin, 2011.
CORBIN, Alain, RICHARD, Hélène (dir.). La Mer terreur et fascination, Paris, Seuil, Bibliothèque Nationale de France, 2004.
FRÉCHURET Maurice, Le mou et ses formes, une nouvelle histoire de la sculpture, Jacqueline Chambon, 2004.
GOMEZ BARRIS, Macarena, The Extractive Zone: Social Ecologies and Decolonial Perspectives, Durham and London, Duke University Press, 2017.
JUE, Melody. Wild Blue Media: Thinking Through Seawater, Durham, London, Duke University Press, 2020.
LECOLE SOLNYCHKINE, Sophie, « Penser liquide. Vers une esthétique écologique », in. Arts et Science, Vol. 4, No spécial, 2020. DOI: 10.21494/ISTE.OP.2020.0456.
LECOLE SOLNYCHKINE, Sophie, Dans la boue des images, Paris, éditions Mimésis, 2023.
LE GALL, Guillaume. Aquariorama : histoire d’un dispositif, Paris, éditions Mimésis, 2022.
MICHAUD, Philippe-Alain. « Aquarium ou le cinéma liquide » in François BOVIER, Adeena MEY (dir.), Cinéma exposé, Lausanne, les Auteurs, 2014, pp. 57-65.
NEIMANIS Astrida, Bodies of Water : Posthuman Feminist Phenomenology, London, New York, Bloomsbury, 2017.
PETERS, Kimberley, STEINBERG, Philip E. « Wet Ontologies, Fluid Spaces: Giving Depth to Volume through Oceanic Thinking », Environment and Planning D: Society and Space, vol. 33, n°2, 2015, pp. 247-264. DOI : https://doi.org/10.1068/d14148p.
RAMOS, Filipa (ed.). FLOWS. Bodies of Water: a Reader, Paris, Presses du réel, 2021.
STAROSIELSKI, Nicole. « Beyond Fluidity: A Cultural History of Cinema Underwater », in. Stephen RUST, Salma MONANI, Sean CUBITT (dir.), Ecocinema: Theory and Practice, New York, Routledge, 2012, pp. 149-168.
THOUVENEL, Eric. Les images de l’eau dans le cinéma français des années 20, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
WALL, Jeff. « Photographie et intelligence liquide » in Essais et entretiens. 1984-2001, Paris, École des beaux-arts, 2001, pp. 175-178.
ZYLINSKA, Joanna, “Waterkino and Hydromedia: How to Dissolve the Past to Build a More Viable Future” in. Rodney HARRISON, Colin STERLING, Deterritorializing the Future : Heritage in, of and after the Anthropocene, Open Humanities Press, London, 2020, pp. 220-241.