Appel à contributions pour le numéro VI de la Revue Langues, Littératures et Arts (ISSN : 2665-8674):
"Retour sur la Littérature d'Expression Française"
Numéro coordonné par les professeurs : EL KADIM Abdeljalil et MAARIR Khadija
La Revue internationale Langue, Littérature et Art lance un appel à contributions pour son sixième numéro, consacré à la Littérature d'expression française. Cette édition vise à explorer les diverses dimensions de cette littérature en revisitant son passé et en examinant ses transformations actuelles. Des écrivains francophones d'Europe, d'Afrique, des Caraïbes, d'Amérique du Nord et d'autres régions ont façonné un corpus littéraire qui transcende les frontières géographiques et culturelles. Ce numéro cherche à revisiter ces productions majeures, à analyser les dynamiques qui les animent et à ouvrir des perspectives sur leur avenir.
Argumentaire
La littérature d’expression française, riche en traditions et en innovations, est souvent abordée à travers le prisme des canons établis et des héritages historiques. Toutefois, dans un contexte mondial en perpétuel changement, il est judicieux de réexaminer ces œuvres sous un nouveau jour. En quoi les classiques de la littérature francophone continuent-ils à résonner avec les préoccupations modernes ? Comment les œuvres contemporaines entretiennent-elles un dialogue avec les traditions littéraires tout en répondant aux défis actuels ? Ce numéro spécial vise à explorer ces questions en offrant une plateforme pour des analyses critiques et des réflexions approfondies sur la littérature d’expression française.
Nous pouvons alors nous demander si les œuvres classiques de la littérature d’expression française continuent d’être réévaluées à la lumière des préoccupations contemporaines, révélant des couches de signification nouvelles et pertinentes pour le public actuel. Nous pouvons voir à quel point « la littérature joue un rôle essentiel en tant que reflet critique des tensions et des transformations sociétales, offrant des perspectives uniques sur les réalités contemporaines » (Bessis, 2018, Littérature et Engagement, p. 45). Nous pourrons également nous intéresser à la place des voix émergentes de cette littérature dans le champ littéraire. Des auteurs tels qu'Amin Maalouf, Kamel Daoud, Chimamanda Ngozi Adichie, Marie Ndiaye, Fatou Diome ou encore des auteurs québécois comme Fairouz Fawzi et Magide Blale pourraient servir de corpus pour explorer, entre autres, les questions de genre et d’interculturalité. En effet, « la littérature francophone constitue un champ où se rencontrent et se confrontent diverses influences culturelles, créant un espace fertile pour la création littéraire et l’innovation » (Bourdieu, 1997, La Distinction, p. 64).
Par ailleurs, des auteurs francophones contemporains, tels que Leïla Slimani ou Édouard Louis, sont souvent absents de la recherche universitaire alors qu’ils introduisent des formes et des thèmes innovants qui reflètent les transformations sociales et politiques actuelles. Subversive dans ses formes et dans ses thèmes, cette littérature nous interpelle par sa capacité à « intégrer et questionner les mutations de la société contemporaine, fournissant ainsi un miroir critique des réalités actuelles » (Gille, 2020, Voix et Réinventions, p. 87). Il est donc pertinent d'explorer comment les nouveaux modes narratifs et les thèmes contemporains, comme l’immigration ou les crises identitaires, enrichissent la littérature francophone. L’art du roman chez Tahar Ben Jelloun, par exemple, interroge sans cesse l’éternelle question de l’identité et de la mémoire « en tenant compte des dynamiques globales contemporaines, ce qui offre une réinterprétation significative des questions universelles posées par les classiques » (Lowy, 2008, L'Imaginaire et la Réalité, p. 143).
D’autres écrivains d’origines diverses, comme les auteurs de la littérature antillaise ou africaine, pourront élargir ce corpus. Les œuvres de Maryse Condé et d’Alain Mabanckou illustrent de manière éloquente comment les influences africaines et antillaises se mêlent aux traditions littéraires françaises pour créer des récits uniques et innovants. Rappelons que l’écrivain Condé, dans Ségou, réécrit l’histoire coloniale à travers une perspective antillaise, tandis que Mabanckou, avec Verre Cassé, joue avec les conventions du roman tout en explorant les réalités postcoloniales de l’Afrique contemporaine. L’étude de ces œuvres pourrait montrer jusqu’à quel point les dialogues interculturels enrichissent la littérature d’expression française en diversifiant les points de vue (apportant des perspectives diversifiées) et en remettant en question les récits dominants.
Enfin, nous pouvons faire appel à un auteur très prolifique mais si peu étudié, Mathias Énard, dont la fiction tente de « cartographier les échanges culturels et historiques entre l’Orient et l’Occident, offrant ainsi une perspective qui transcende les frontières traditionnelles de la littérature francophone » (Dantzig, 2016, Le Monde Littéraire, p. 84). Une approche polyphonique et intertextuelle pourrait ainsi être le lieu d’une reconsidération des échanges culturels dans la littérature francophone.
On l’aura compris, ce sixième numéro de la Revue Internationale Langue, Littérature et Art souhaite opérer une réévaluation de la littérature francophone, dont la critique semble s’essouffler ces dix dernières années. Il s’agit donc de redynamiser cette critique en explorant des nouvelles pistes et en diversifiant les approches. Nous possédons aujourd’hui assez de recul pour voir comment la littérature francophone a évolué dans son rapport en même temps avec la tradition littéraire et les grandes problématiques sociales, historiques, esthétiques, culturelles d’un monde en pleine mutation. Les œuvres de Tahar Ben Jelloun, Leïla Slimani, Mathias Énard, Driss Chraïbi, Abdelkebir Khatibi, Alain Mabanckou, Maryse Condé, Fairouz Fawzi, Magide Blale et d’autres offriraient un corpus tout désigné à cette réévaluation. Elles pourraient renouveler notre compréhension des classiques tout en nous permettant de mieux comprendre la dynamique de la littérature de l’extrême contemporain.
Les axes suivants sont des propositions de contributions, mais d'autres propositions pourraient également enrichir ce numéro :
1. Littérature et identité culturelle.
2. Littérature et valeurs.
3. Littérature et modalités de rire.
4. Littérature postcoloniale.
5. Genres littéraires et innovations.
6. Approches théoriques et critiques.
7. La communication numérique et les médias sociaux dans la littérature d’expression française
8. Littérature et engagement social.
9. Perspectives historiques et contextuelles.
10. Études sur les Auteurs.
11. L’enseignement de la littérature francophone.
12. L'engagement féministe dans la littérature d’expression française
13. Genre et représentations : La dichotomie masculin/féminin dans la littérature d’expression française
Les articles doivent être soumis en Police Times New Roman, taille 12, interligne de 1 cm, et contenir entre 5000 et 6000 mots (environ 10 pages), à l'adresse suivante :
Articles à remettre avant le 15 novembre 2024 à l’adresse suivante : lacadldl2023@gmail.com
Calendrier indicatif
Date de tombée (deadline) : 15 novembre 2024
Retour des évaluations : 30 novembre 2024
Remise des articles définitifs après navettes : 25 décembre 2024
Parution : 15 janvier 2025