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Les personnages et leurs marges au XIXe s. (Tours)

Les personnages et leurs marges au XIXe s. (Tours)

Publié le par Marc Escola (Source : Sophie Mentzel)

Les personnages et leurs marges au XIXe siècle

Journée d’étude le 6 mai 2025

Université de Tours

Le concept de personnage ne naît pas au XIXe siècle. Mais lorsque les théoriciens de la littérature explorent ce concept, c’est souvent sur le personnage romanesque réaliste, tel qu’il a été élaboré au xixe siècle pour penser la réalité postrévolutionnaire du sujet, qu’ils se fondent. Les personnages de Balzac ou de Zola servent de modèle et d’outil pour penser tous les autres. Leurs caractéristiques – un nom, un portrait physique et moral, une origine sociale, une histoire, le pouvoir d’agir – informent plus ou moins consciemment notre façon de penser les personnages romanesques non réalistes, mais aussi les personnages qui relèvent d’autres genres que le roman. 

Cette journée d’étude a pour ambition de poser les jalons d’une définition des personnages qui, au XIXe siècle, échappent à ce modèle canonique, éventuellement le déconstruisent – non dans la perspective, bien connue, de répartir ces personnages dans des registres (fantastiques, merveilleux, etc.), mais dans celle de cerner les seuils à partir desquels il est tout simplement pertinent de parler de personnage : ce sont les personnages dont on n’est pas sûrs qu’ils en soient ou ceux dont le statut même de personnage pose question, qui nous intéressent, quel que soit le genre dans lequel ils apparaissent. 

On peut ainsi penser aux « types » non singularisés, comme les concierges dans les romans balzaciens ; aux personnages « disparaissants » que l’on rencontre par exemple dans Les Misérables de Hugo, dont ni le lecteur ni les autres personnages ne connaissent le destin ; mais aussi au personnage poétique, qui, dans l’espace lyrique notamment, n’a d’autre permanence que sa structure énonciative puisqu’il se construit en l’absence d’une narration ; ou encore aux « emplois » qui sont redéfinis dans le théâtre du xixe siècle et composent des personnages échappant aux typologies traditionnelles pour proposer une nouvelle incarnation. 

Il s’agira ainsi de s’interroger sur la manière dont l’époque postrévolutionnaire bouleverse les canons éthiques et esthétiques du personnage pour en corroder les contours apparemment nettement définis.

On souhaite ainsi réfléchir notamment, en croisant les perspectives esthétiques, génériques, historiques, historiographiques : 

-       Aux caractéristiques des personnages marginaux ou marginalisés en littérature, tant sur le plan de leur existence sociale que sur celui de leur existence diégétique. 

-       Aux ambiguïtés définitionnelles et aux écarts génériques qui affectent le personnage dans la production artistique et littéraire du XIXe siècle.

-       Aux spécificités des personnages romanesques, poétiques et théâtraux et de leurs marges qui révèlent à la fois des points de frictions, de contradictions et de convergences entre les genres.

Comité d'organisation

 Ludmila Charles-Wurtz, Université de Tours, ICD

  Sophie Mentzel, Université de Tours, ICD

Modalités de soumission

Votre proposition de contribution (environ 300 mots), accompagnée d’une courte notice bio-bibliographique, est à envoyer aux adresses ludmila.charles-wurtz@univ-tours.fr et sophie.mentzel@univ-tours.fr pour le 16 décembre 2024.

Les réponses seront envoyées aux auteurs et autrices pour le 15 janvier.