« Parfois je voudrais revoir l’enfant et comprendre d’où pourquoi comment. Traquer sur mon visage les ombres et les reflets, le petit tremblement que l’on distingue dans mes yeux sur les photos. Je ne vois pas de tempête à l’adolescence, il y avait une légère mélancolie, certes, mais c’était calme. Ça ne l’a plus jamais été. »
Dans cet autoportrait en mouvement, Pierre Ducrozet traverse en un travelling les instants et les lieux de sa vie, comme s’il voulait replacer les choses sur une carte réinventée du temps. Il a tous les âges au même moment, il traverse l’Inde et la Sicile, s’arrête au Mexique et en Papouasie, parcourt New York à pied, se retrouve enfin dans la lumière éclatante de Barcelone – le tout écrit dans un seul souffle.
Au centre de ce voyage magnétique où la vie et la littérature ne font plus qu’un, il y a la splendeur et les bruits de tous les étés. Une plage, une maison, des corps adolescents qui se jettent dans les vagues. L’été comme la conquête de la liberté, la soif de recommencement.
Dans cette danse, ce solo de jazz, Pierre Ducrozet traque les apparitions, les fulgurances où le temps s’ouvre et nous accueille. Esquissant, au bout du chemin, un art poétique contemporain.
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