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Possibilités du paysage contemporain (Aix-Marseille Université)

Possibilités du paysage contemporain (Aix-Marseille Université)

Publié le par Marc Escola (Source : Noémie Cursoux)

APPEL A COMMUNICATION
Journée d'étude : Possibilités du paysage contemporain

La journée d’étude aura lieu le 17 janvier 2025 à l’Université Aix-Marseille (Bâtiment Turbulence, 3 place Victor Hugo, 13331 Marseille).

Propositions de communication à transmettre avant le 20 septembre 2024.

  

Résumé

Les représentations contemporaines du paysage évoluent à l’aune des nouveaux enjeux climatiques, politiques et technologiques. L'avènement de l'Anthropocène amène à repenser la relation entre l'homme et la nature et, par conséquent, le mode de représentation du paysage, non seulement comme motif, mais aussi comme forme et construction. S'ajoutent à cela l'éclatement des mémoires, la croissance exponentielle des nouvelles technologies et le flux incessant des images, autant de facteurs qui tendent à bouleverser la manière dont les artistes contemporains représentent le vivant. En mettant en parallèle diverses techniques et systèmes de construction, cette journée d’étude est une invitation à réfléchir sur le paysage à la fois en tant que motif, sujet et concept théorique face aux défis d’aujourd’hui.

  

Argumentaire

Le paysage se distingue du pays, de la nature ou du territoire par la relation qu’il entretient avec l’humain, plus précisément avec la perception humaine. Il est « la résultante d’une structure d’interaction conjoignant un individu et un site qui fait que, pour cet individu, mais peut-être pas pour celui qui se tient à côté de lui, ce site est un paysage[1] ». Philippe Descola analyse, à partir de cette définition, la possibilité de générer cette notion au-delà des cultures qui ont élaboré des représentations paysagères, picturales ou littéraires. Au cours des dernières décennies, notre perception de la nature a été grandement bouleversée, amenée par une prise de conscience relativement générale de la catastrophe climatique. Ainsi, l’extension de l’intérêt pour d’autres formes de représentations paysagères que propose Descola rencontre la remise en cause d’un modèle humaniste où la forme symbolique du paysage est tout entière rapportée à l’homme, à celui qui regarde et qui façonne cette nature. Notons, comme le souligne Pierre Wat, que cette formulation théorique du paysage n’a cessé d’être contrebattue par la pratique humaine de la peinture. Enfin, cette interaction entre un individu et un site n’est pas uniquement spatiale mais également temporelle, à la fois par les traces du passage du temps que peut revêtir le site, mais aussi par la manière dont une histoire va se reconstituer dans la représentation. Le paysage est ainsi une sédimentation de traces.

Les bouleversements contemporains viennent heurter ces différentes conceptions du paysage. L’entrée dans l’Anthropocène amène à repenser la relation entre l’homme et la nature, et donc le mode de représentation du paysage, non pas simplement comme motif mais comme construction et forme. S’ajoutent à cela l’éclatement des mémoires, la croissance exponentielle des nouvelles technologies et le flux incessant des images, autant d’enjeux qui questionnent la possibilité d’une sédimentation dans un site pour la personne qui le regarde mais aussi pour celle qui se tient « à côté de lui », voire en face.

C’est sur cette articulation entre l’artiste et la nature que portera cette journée d’étude en se concentrant sur une analyse du processus de construction et de composition d’espaces de représentations pouvant être associés au paysage. Comment se déploie cette relation aujourd’hui ? Dans quelle mesure la notion même de paysage subit-elle des changements ? Comment les artistes le traitent-ils ? Comment l’envisagent-ils et comment le retranscrivent-ils ? Le terme de paysage est-il toujours pertinent à l’aune d’un mouvement qui tend à désanthropocentrer notre conception du vivant ? Comment envisager l’idée de représentation du vivant en dehors du cadre préétabli par la notion de paysage ? Les pratiques contemporaines sont-elles plus proches d’une conception du paysage qui inclue le sujet comme une entité du vivant, et non comme un spectateur externe à la nature et anthropocentré ? Comment cette conception affecte-t-elle la dimension historique du paysage ?

Afin d’obtenir des réponses à ces questionnements, cette journée d’étude mettra en parallèle différentes conceptions du paysage et constructions de l’espace de représentation visibles depuis les années 2000. Il serait en effet intéressant de faire dialoguer un panel varié de modes de représentation du paysage, mais également de techniques, aussi bien la peinture, le dessin, la photographie, que la vidéo, la performance, la sculpture, l’installation, les arts numériques et d’autres techniques mixtes ouvrant de nouvelles possibilités de représentation de l’espace. Quels techniques, processus et systèmes de représentation les artistes emploient-ils et pour quelles raisons ? Observons-nous au cours des deux dernières décennies de nouvelles manières de représenter le paysage ? L’avènement du numérique, amenant le déferlement des images et des réseaux sociaux, influence-t-il le rapport des artistes au vivant et modifie-t-il la manière dont les artistes représentent le paysage ? De quelle manière cela se manifeste-t-il dans la construction de l’espace de représentation ? Pouvons-nous, en parallèle, constater le renouvellement de certains modes de représentation plus classiques du paysage ? Quelles relations les pratiques contemporaines entretiennent-elles avec des représentations antérieures du paysage ?

[1] Philippe Descola, « Anthropologie de la nature », L’annuaire du Collège de France, 112 | 2013, p. 649-669.

 

Comité scientifique

Noémie Cursoux (Organisatrice/ Doctorante en Arts mention Sciences de l’art, Aix-Marseille Université)
Romain Mathieu (MCF Histoire de l’art, Université Paul-Valéry Montpellier)
Anna Guilló (PR Arts plastiques et Sciences de l’art, Aix-Marseille Université)
Camille Prunet (Enseignante-chercheuse en Théorie de l'art et Pratiques de l’exposition, Université Toulouse - Jean Jaurès)

Modalités de soumission

Les propositions de communication en français ou en anglais (maximum 2500 signes espaces compris) sont à envoyer à Noémie Cursoux à l’adresse suivante : noemie.cursoux@etu.univ-amu.fr

Au plus tard le 20 septembre 2024.

Elles doivent être accompagnées d’un titre et d’une courte biographie (800 signes maximum).

Chaque communication durera 30 minutes.

 

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CALL FOR PAPERS

Workshop: Possibilities of the Contemporary Landscape

The workshop will take place on the 17th of January, 2025, at Aix-Marseille University (Bâtiment Turbulence, 3 Place Victor Hugo, 13331 Marseille).

 

Summary

Contemporary representations of landscapes are evolving considering the new climatic, political, and technological challenges. The advent of the Anthropocene has led to a reevaluation of the relationship between humans and nature and, consequently, the mode of landscape representation, not only as a motif, but also as a form and construction. Additionally, the fragmentation of memories, the growth of new technologies, and the constant flux of images disrupt the way contemporary artists represent life. This workshop will compare different techniques and construction systems to think about the landscape as a motif, subject, and theoretical concept facing today's challenges.

 

Argument

The landscape is different from the country, nature, or territory by its relationship with humans, especially with human perception. It is "the result of an interaction structure linking an individual and a site which makes that, for one individual, but maybe not for the other next to him, this site is a landscape[1]." In this definition, Philippe Descola analyzes the possibility of generating this notion beyond cultures that developed landscape representations, pictorial or literary. Our perception of nature has been recently disrupted by a consciousness of the climate catastrophe. Thus, the extension of interest in other forms of landscape representations proposed by Descola meets the questioning of a humanist model where the symbolic form of the landscape is entirely related to humans, to the one who looks and shapes this nature. It should be noted, as Pierre Wat points out, that this theoretical formulation of the landscape has been continually countered by the practice of painting. Finally, this interaction between an individual and a site is not only spatial but also temporal, both by the traces of time that the site can contain, but also by the way a history will be reconstructed in the representation. The landscape is a sedimentation of traces.

Contemporary changes challenge these different conceptions of the landscape. The entrance in the Anthropocene leads to rethink the relationship between humans and nature, and therefore the mode of landscape representation, not only as a motif but also as construction and form. In addition, fragmented memories, rapidly growing new technologies, and a constant flux of images question the possibility of sedimentation for the person who looks at it but also for the one who stands “next to him”.

This workshop will focus on this articulation between the artist and nature by analyzing the process of constructing and composing spaces of representations that can be associated with the landscape. How does this relationship happen today? How does the notion of landscape change today? How do artists treat it? How do they look at it and transcribe it? Is the term of “landscape” still relevant considering the will to open the point of view over the reality? How can the idea of representation be considered outside the established framework of landscape? Are contemporary practices closer to a conception of the landscape that includes the subject as an entity of the life, and not as an external spectator of it? How does this conception affect the historical dimension of the landscape?

This workshop will juxtapose different conceptions of the landscape and constructions of the space visible since the 2000s. It would be interesting to connect a wide variety of landscape representation modes, as well as techniques, including painting, drawing, photography, video, performance, sculpture, installation, digital arts, and other mixed techniques opening new possibilities of space representation. What techniques, processes, and systems of representation do artists use and for which reasons? Are there new ways of representing the landscape over the past two decades? Does the advent of digital technology, bringing the flood of images and social networks, influence the artists' relationship to the life and modify the way artists represent the landscape? How does it happen in the construction of the space? Is there also a renewal of classical modes of landscape representation? What relationships do contemporary practices keep with the earlier representations of the landscape?

[1] Philippe Descola, "Anthropologie de la nature," L’annuaire du Collège de France, 112 | 2013, pp. 649-669.

 

Scientific Committee

Noémie Cursoux (Organiser/ PhD student in Arts, Art Sciences, Aix-Marseille University)
Romain Mathieu (Lecturer in Art History, Paul-Valéry University Montpellier)
Anna Guilló (Lecturer in Fine Arts and Art Sciences, Aix-Marseille University)
Camille Prunet (Lecturer in Art Theory and Exhibition Practices, Toulouse - Jean Jaurès University)
 

Submission Guidelines

Please send a proposal in English or French (max. 2500 characters with spaces), a title and a short biography (max. 800 characters) to Noémie Cursoux at the following address: noemie.cursoux@etu.univ-amu.fr

Before the 20th September 2024.

Each talk will last 30 minutes.

 

Mots clefs : paysage, art contemporain, histoire de l’art, représentation, enjeux socio-politiques, écologie, vivant, peinture, dessin, sculpture, photographie, arts visuels, arts numériques, performance, installation, cinéma, vidéo, intelligences artificielles, technologie anthropocène

Keywords: landscape, contemporary art, art history, representation, socio-political issues, ecology, painting, drawing, sculpture, photography, visual arts, digital arts, performance, installation, cinema, video, artificial intelligence, Anthropocene technology.