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L’écriture entre énonciation et anonymat (Sorbonne)

L’écriture entre énonciation et anonymat (Sorbonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Emmanuël Souchier)

Chemins d’écritures

C’est pour cela que nous l’appelons écriture…

Séminaire doctoral — 2023 - 2024 — 10e année

Lettres Sorbonne Université — École doctorale 433 Concepts et langages — Gripic - Celsa

Maison de la Recherche – 28 rue Serpente – 75006 — 01 53 10 57 00 – métro Saint Michel ou Odéon —  Les séances se tiennent le vendredi de 10h à 13h

 Emmanuël Souchier – Lettres Sorbonne Université – Gripic / Anne Zali - Bibliothèque nationale de France / Elsa Tadier – Université Paris Cité – Cerilac

Ce séminaire est ouvert à toute personne intéressée par l’histoire et l’approche anthropologique des écritures. 

Quatrième séance – vendredi 21 juin 2024 – 10 h / 13 h – S. 002

L’écriture entre énonciation et anonymat 

Avec

-   Chloé Ragazzoli 

Directrice d’études, chaire Écritures, savoirs, pouvoirs. Le laboratoire égyptien. EHESS, Paris. Présidente de la Société française d’égyptologie

Que fait et que dit l’écriture : retour sur les hiéroglyphes égyptiens

Et

-   Jessica De Lagny

Chargée de recherche au CNRS, Laboratoire d'Ethnologie et de Sociologie Comparative

“Nous sommes la langue de la terre”. Chanter, peindre… écrire le pays en Terre d’Arnhem (Australie)

  

Réservez dès à présent le 28 juin pour la dernière séance de l’année.

Argumentaire

L’écriture entre énonciation et anonymat

Le « stade de l’écriture » postule un « autre moi-même », une altérité radicale née d’une rupture entre l’énonciateur-scripteur et le dispositif composite qui fait écriture. 

Quelle est donc la nature de cet « autre moi-même » qui prétend s’exprimer à ma place ? Et qui, de fait, se pose en situation de médiation. Qui parle réellement dans cet écrit ? Qui de moi ou pour moi dit — exprime ou énonce — ce que j’écris ? Quelle est donc la nature hétérogène de cette « voix » plurielle qui sourd de la langue et du dessin, de la matière et du support autant que du tracé de ce que je crois avoir écrit ? Qui sont donc tous ces acteurs auxquels je n’ai jamais songé et qui sont pourtant venus prendre part au concert de mon écrit ? Quelles voies ont-ils emprunté pour dessiner l’aire de rencontre improbable avec mon lecteur que je ne rencontrerai peut-être jamais ? Comment l’écriture parvient-elle à définir ce « lieu du lien » qui nous permettra de nous retrouver ou, à défaut, de communiquer ? D’être en voix de l’autre. Qui est-elle, cette écriture, pour prétendre me dire au-delà de mon corps, hors de ma présence, en cette temporalité qui n’est déjà plus la mienne ? Ce lieu, cet espace, cette aire « hétérotopique » où se cristallise et se déploie le temps d’une parole qui n’est déjà plus.

Quelle part accorder à la « voix silencée » ; à la voix collective — aux communs de la langue aussi bien qu’aux communs du geste tracé — ; aux rites et aux mythes qui la font exister ? L’anonyme n’est-il pas aussi une marque constitutive de l’écriture qui se croit personnelle mais qui est fondamentalement plurielle et composite ?