Depuis le livre de Monique Chollet, Sorcières. La puissance invaincue des femmes (La Découverte, 2018), les sorcières sont devenues des figures de la culture féministe, qu'une récente anthologie est venue à mettre en évidence. Mais c'est bien sûr l’historien Jules Michelet, avec La Sorcière paru en 1862, que l'on doit regader comme l’un des inventeurs de ce mythe moderne et le précurseur de contestations tout à fait actuelles. Dans La pensée sorcière. Michelet 1862 (CNRS éd.), Paule Petitier montre comment Michelet s'est idéntié à sa Sorcière, Michelet, a su rompre avec l'historien de son temps pour partir en exploration dans le continent perdu de la sorcellerie. Il s’appuie sur sa connaissance générale de l’histoire médiévale mais aussi sur la fiction, la poésie, le conte et le mythe pour reconstituer la figure de la sorcière. À travers elle, il évoque la femme créatrice, son rapport alternatif avec le monde naturel et dénonce le grand enfermement des femmes aux Temps modernes. Paule Petitier, attentive à la richesse du texte de Michelet, en déploie le subtil feuilletage et les enjeux relatifs à la place des femmes dans le monde et l’histoire. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage et parcourir le sommaire…
(Illustr. : Paul Sérusier, L'Incantation ou Le Bois sacré, 1891, Musée des Arts de Quimper)