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Couleurs d’artistes. Poïétique, contexte, expérimentations (Hammamet, Tunisie)

Couleurs d’artistes. Poïétique, contexte, expérimentations (Hammamet, Tunisie)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Ramzi Turki)

Couleurs d’artistes

Poïétique, contexte, expérimentations

LLTA-ADNT, Univ. Sfax - Ed. Arts Cultures Univ. Tunis

MICA-Université Bordeaux Montaigne

FrancophoNéA, Réseau de recherche néo-aquitain sur les francophonies

Union des Artistes Plasticiens Tunisiens

Les 30-31 octobre et 1er novembre 2024

Hammamet — Tunisie

« La couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s’adressent d’abord à la pensée, la couleur n’a aucun sens pour l’intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité » (Eugène Delacroix, Journal)

Fabriquée, travaillée, utilisée, interrogée, théorisée, la couleur est un composant des œuvres ou du processus de création pour les artistes. Indépendamment de sa définition, qui pourrait bien être de l’ordre de la perception, de la cognition ou bien de la chimie ou de la physique, la couleur est avant tout utilisée comme paramètre plastique de la création artistique. Avec quoi travaillent les artistes ? Quel est ce paramètre à la portée presque « magique », qui s’adresse à la sensibilité selon Delacroix et que Manlio Brusatin interroge entre sens et corps ? « Cette incertitude des sens a conditionné toutes les théories scientifiques sur l’essence des couleurs, étant donné l’inconstance de leur apparition et de leur perception, et leur inutilité si calculée » (Brusatin, 1986, p. 29).

La couleur est aussi bien lumière offerte au spectateur de l’œuvre. La matière picturale, pigmentaire, sculpturale, travaillée à partir d’une synthèse soustractive, par l’artiste, donne à l’œil de celui qui la regarde l’effet de lumière, selon une synthèse additive — effet poussé à son paroxysme par Pierre Soulages. Ailleurs, dans ces images-lumières au cinéma, la couleur prend corps virtuel pourvu qu’elle repose sur un support, un écran blanc. Ou encore, plus de support du tout, sinon la convergence des projections hologrammatiques ; sinon l’émergence de points de diffusion spécifiques (Dan Flanvin) ou diffus (James Turrell). Ainsi, Jean de Giacinto invente-t-il des vêtures de lumières pour ses architectures composites comme le Clos-de-Hilde (Bordeaux, 1994) (de Giacinto, 2023). Ainsi, mais d’une autre façon, Ettore Spalletti joue-t-il de l’effet de la couleur emportant avec elle le support ou l’espace qu’elle investit, en lui offrant une densité légère.

Lorsque la couleur fait partie intrinsèque du matériau architectural, sculptural ou vestimentaire, par exemple, comment préside-t-elle à son choix ? Est-elle au contraire la raison plastique d’un certain travail de ce matériau ? Hervé Fisher, dans ses ouvrages, montre combien la couleur dépend de langages sociaux symboliques et idéologiques (scientifiques, religieux, mythiques, artistiques), privilégiant un certain nombre de couleurs (Fischer, 2023). Ces couleurs, donc, sont à mettre en relation avec les systèmes de valeurs, la construction mentale de nos perceptions. Ainsi, par exemple, le New York des années 30 inspirera Fernand Léger, Le Corbusier ou Mondrian, qui inventeront de nouvelles polychromies (Fischer, 2019, p. 341-343).

Plusieurs axes de réflexions pourraient être déployés :

1) Les couleurs dépendent de leur repérage culturel ; à ce titre, elles peuvent renvoyer à une symbolique forte dans l’œuvre de l’artiste, entrant en résonance ou en dissonance avec la symbolique culturelle de la sphère dans laquelle elles s’inscrivent et selon le contexte. Ainsi, Camila Moreira décrit-elle sa pratique dans « La couleur rouge d’un corps-exilé » (Moreira, 2023).

Cet ancrage culturel, qu’Hervé Fischer décrit comme une ouverture sociologique et mythanalytique de l’art, peut également porter non plus sur une couleur précise, comme le rouge sang par exemple, mais sur toute une palette dont les composantes, choisies, font sens et œuvre. Il s’agira alors de repérer les palettes d’artistes afin d’identifier leur portée sociologique ou critique dans l’aire culturelle donnée.

Artistes, designers, architectes utilisent parfois des couleurs héritées de grands artistes (le Bleu Klein, le Brun Van Dyck, etc.) : que font-ils de cet héritage assumé ? L’explorent-ils, le dévient-ils, l’hybrident-ils ? Que devient-il dans le nouveau contexte de leur création ?

2) La fabrication des couleurs fait l’objet d’une étude importante tant du côté des artistes que des gestes techniques appliqués aux œuvres pour leur conservation ou leur restauration, comme le traitent Serena Benelli et Edi Guerzoni dans « Les bleus dans la restauration de la Cène de Léonard de Vinci : la collaboration artistique et scientifique de Pinin Brambilla Barcilon et Antonietta Gallone (Benelli et Guerzoni, 2024).

Les couleurs peuvent ainsi être examinées selon une approche poïétique technique, qu’il s’agisse de leur fabrication, de leurs composants et de leurs traitements, de leur travail en atelier, ou encore de leur « solidité », leur mutation, accidentelle ou programmée, pouvant entrer dans la perspective d’une démarche artistique. Comment, par exemple, Kapwani Kiwanga produit-elle la couleur indigo dans son installation monumentale au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux, Retenue, du 30 juin 2023 au 7 janvier 2024 ? La fabrication des couleurs peut également dépendre des ressources disponibles dans l’environnement naturel où évolue l’artiste. Assumer cette contrainte revient à valoriser les éléments de contexte dans l’œuvre et, plus largement, à poser, même indirectement, la question du rapport entre nature et culture d’une part et pratique artistique d’autre part.

3) L’utilisation de la couleur dans les arts numériques soulève de nouveaux questionnements. L’un de ces questionnements est sa place au croisement des sciences et des arts, engageant la création de nouvelles couleurs et composantes, par exemple la protéine fluorescente verte, comme le montre Alexandra Boucherifi dans « Enhanced Green Fluorescent Protein,
Quand la protéine fluorescente verte rencontre l’art » (Boucherifi, 2023).

Une approche technique engage les questions des traductions et des équivalences, par exemple du CMJN à l’RVB, du passage d’un support matériel à un support écranique, ou encore une réflexion sur la numérisation des œuvres.

Les œuvres numériques (qu’il faut distinguer des œuvres numérisées), questionnent de façon nouvelle ce paramètre devenu tout aussi mesurable que la forme, entrainant des corporéités à l’œuvre, travaillées par exemple par Eliane Chiron dont l’œuvre a été mise à l’honneur par le Colloque international Corpo Pintura Color Fronteira/Corps Peinture Couleur Frontière des 06, 07 et 8 décembre 2021, Université Fédérale d’Uberlândia.

4) La portée esthétique des couleurs d’artistes peut être interrogée de plusieurs manières : par le travail des imaginaires (opéré à partir des récits, scénographies, distorsions, à l’œuvre, ou le long du processus de création engageant le spectateur) ; par la mise en jeu de synesthésies autorisant des passages, voire des traductions entre les couleurs et d’autres données plastiques perçues, reçues ou senties ; par des mises en relation entre couleur et texte, conduisant à des associations cognitives ou bien développant de nouveaux procédés de créations, dans les œuvres virtuelles génératives par exemple. L’utilisation inédite d’une ou de plusieurs couleurs par un artiste, reprenant des codes culturels, en friction avec le contexte grâce à un traitement technique particulier de ces couleurs, peut aussi dessiner une esthétique, comme le montre Elissar Kanso à partir de l’analyse de son œuvre, dans « Le rose fluo : perturbateur d’une sensation lumineuse et révélateur d’une matière critique performante » (Kanso, 2024). L’approche poïétique peut faire état d’expérimentations concrètes, techniques, scientifiques ou esthétiques.

 Cependant, interroger les créations contemporaines, ne va pas sans tenir compte de l’ancrage épistémologique de la couleur, comme le montre Aurélia Gaillard, à la convergence de la nomination, de la conception et de la perception de la couleur, lorsqu’elle repère le rose dans la nouvelle façon de penser en couleurs du siècle des Lumières (Gaillard, 2020). Sans doute, une recherche sur la couleur dans les créations contemporaines pourrait-elle favoriser le repérage du paradigme de la pensée en jeu dans nos sociétés actuelles.

L’Axe ADNT Laboratoire Langage et Traitement automatique (LLTA), FLSH de l’Université de Sfax, l’École doctorale Arts Cultures Université Tunis, l’Unité de recherche Médiations, Informations, Communication, Arts, (MICA) de l’Université Bordeaux Montaigne, FrancophoNéA (Réseau de recherche néo-aquitain sur les francophonies) et l’Union des Artistes Plasticiens Tunisiens, lancent un appel à communication qui s’adresse à des chercheurs de différentes spécialités en Arts, Design et Sciences humaines et sociales.

Ce colloque entend s’appuyer sur la notion de couleur afin de rassembler des réflexions thématiques autour des œuvres, classiques ou actuelles, numériques ou pigmentaires, suscitant des interrogations et des interprétations sur l’utilisation, l’exploitation, l’expérimentation des couleurs et des nuances (Pastoureau, 2017).

En plus d’une version longue pour la publication des actes du colloque, les communications pourront faire l’objet d’articles courts pour l’ENC https://encyclopedienumeriquedescouleurs.com/, relevant principalement de l’axe de recherche Arts et Création, mais pouvant aussi se rattacher à l’axe Technique et Science pourvu qu’elles concernent des créations artistiques, ou encore à l’axe Anthropologie, Histoire, Culture, l’axe Linguistique, Littérature, Communication, l’axe Esthétique, Psychologie, Philosophie. Toutes les approches disciplinaires sont les bienvenues, dans le respect de la rigueur scientifique, de l’étayage sur des exemples et des couleurs précises. 

Consignes de présentation : 

La présentation pourra être celle d’un artiste chercheur sur sa propre pratique, ou d’un théoricien et d’un artiste associés dans la recherche portant sur la création du second, ou encore d’un chercheur travaillant sur une technique précise ou sur une aire culturelle particulière. Il est fortement recommandé de faire porter l’étude sur une (ou plusieurs s’il s’agit d’une palette) couleurs précises, identifiées et mesurées, repérées selon leur code hexadécimal : https://encycolorpedia.fr/

Toute utilisation d’appareillage de mesure de couleur (par exemple colorimètre ou spectrocolorimètre) doit être identifiée dans le texte. 

Bibliographie

Beaud Marie-Claude (2020), Préface de Ettore Spalletti : ombre d’azur, transparence, Milan : Mousse Publishing. Monaco : Nouveau Musée National de Monaco, https://journals.openedition.org/critiquedart/70449

Benelli Serena et Guerzoni Edi (2024), “Les bleus dans la restauration de la Cène de Léonard de Vinci : la collaboration artistique et scientifique de Pinin Brambilla Barcilon et Antonietta Gallone
https://encyclopedienumeriquedescouleurs.com/2024/01/30/les-bleus-dans-la-restauration-de-la-cene-de-leonard-de-vinci-la-collaboration-artistique-et-scientifique-depinin-brambilla-barcilon-et-antonietta-gallone/ 

Boucherifi, Alexandra (2023), « Enhanced Green Fluorescent Protein,
Quand la protéine fluorescente verte rencontre l’art », https://encyclopedienumeriquedescouleurs.com/2023/09/22/enhanced-green-fluorescent-protein-quand-la-proteine-fluorescente-verte-rencontre-lart/

Brusatin, Manlio (1986), Histoire des couleurs, Traduction (Italien) : Claude Lauriol. Flammarion : Champs (n° 626) — Champs arts.
De Giacinto, Jean (2023), « Patrimoine, industrie et infrastructure » : carte blanche à Jean de Giacinto, https://www.astasa.org/2023/12/28/patrimoine-industrie-et-infrastructure-carte-blanche-a-jean-de-giacinto/
Delacroix, Eugène (1996), Journal, Paris : Plon. 942 p.

Fischer, Hervé (2023), Mythanalyse de la couleur, Paris (France), nrf Gallimard, 432 p. (Bibliothèque des Sciences humaines).

Fischer, Hervé (2019), Les couleurs de l’Occident. De la Préhistoire au XXIe siècle, Paris (France), Gallimard, 512 p. (Bibliothèque illustrée des Histoires).

Gaillard, Aurélia (2020), ‘Le rose des Lumières (identités visuelle, sociale et sexuée du rose)’, Lumières, n. 36, p. 31-64. https://doi-org.ezproxy.u-bordeaux-montaigne.fr/10.3917/lumi.036.0031

Kanso, Elissar (2024), « Le rose fluo : perturbateur d’une sensation lumineuse et révélateur d’une matière critique performante », https://encyclopedienumeriquedescouleurs.com/2024/01/30/le-rose-fluo-perturbateur-dune-sensation-lumineuse-et-revelateur-dune-matiere-critique-performante/

Moreira, Camila, « La couleur rouge d’un corps-exilé », https://encyclopedienumeriquedescouleurs.com/2023/10/26/la-couleur-rouge-dun-corps-exile/

Pastoureau, Michel (2017), « Michel Pastoureau et l’imaginaire des couleurs », propos recueillis par Brice Gruet, La Géographie, 2017/4 (n° 1567), 12-15. https://doi.org/10.3917/geo.1567.0012

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Colors of artists

Poietics, context, experiments

LLTA, Univ. Sfax - Ed. Arts Cultures Univ. Tunis

MICA- Montaigne Bordeaux University

FrancophoNéA, Neo-Aquaitaine Research Network on francophonie

Union of Tunisian plastic artists

 October 30–31 and November 01, 2024

Hammamet-Tunisia

Call for conference

“Color is the ideal part of art that has the magic gift. While subject, form and line are primarily addressed to the mind, color has no meaning for the intellect, but has all the power over sensitivity” — From Eugène Delacroix/Journal

Manufactured, worked, used, questioned and theorized, color is a component of the works of art or of the creative process for artists. 

Regardless of its definition which could well be in the realm of perception, cognition or even chemistry or physics, color is first and foremost used as a plastic parameter in artistic creation. What do artists work with? What is this almost “magical” parameter which addresses sensitivity according to Delacroix and which Manlio Brusatin questions between sense and body? “This uncertainty of senses has conditioned all the scientific theories on the essence of colors, given the inconsistency of their appearance and perception, and their uselessness if calculated”. (Brusatin, 1986, p. 29).

Color is also the light offered to the viewer of the work. The pictorial, pigmentary, sculptural material worked on by the artist from a subtractive synthesis, gives the eye of the beholder the effect of light, according to an additive synthesis–an effect pushed to its paroxysm by Pierre Soulages. Elsewhere, in these light-images in the cinema, color takes on a virtual form as long as it rests on a medium, a white screen. Or no medium at all except for the convergence of hologrammatic projections; otherwise the emergence of specific diffusion points (Dan Flanvin) or diffuse (James Turrel). In this respect, Jean de Giacinto invented light cladding for his composite architectures such as the Clos-De-Hilde (Bordeaux 1994), (De Giacinto, 2023). In another way, Ettore Spalleti plays with the effect of color taking with it the medium or space it occupies, giving it a light density. When color is an intrinsic part of an architectural, sculptural or clothing material for example, how does it govern its choice? Is it rather the reason for working with this material? In his books, Hervé Fisher shows how much color depends on symbolic and ideological social languages (scientific, religious, mythical, and artistic) favoring a certain number of colors (Fisher 2023). Therefore, these colors are related to value systems, the mental construction of our perceptions. For instance, New York of the 1930s inspired Fernand Léger, Le Corbusier and Mondrian who invented new polychromes. (Fischer, 2019, p. 341–343). 

We propose several lines of thinking:

1) Colors depend on their cultural identification; as such, they may refer to a strong symbolism in the artist’s work, resonating or dissonating with the cultural symbolism of the sphere in which they are inscribed. For example, Camila Moreira describes her practice in “The Red Color of an exiled body” (Moreira, 2023). 

This cultural anchoring, which Hervé Fisher describes as a sociological and mythanalytical opening of art, can also be applied not to a specific color, such as blood red, for example, but to an entire palette whose components create meaning and work of art. This involves identifying the artists’ palettes in order to determine their sociological or critical significance in a given cultural era. 

Artists, designers and architects can also use colors inherited from great artists (Klein Blue, Van Dyck Brown…). What do they do with this legacy? Do they explore it, deviate from it, hybridize it? What happens in the context of their creation? 

2) The manufacture of colors is the subject of a major study both in terms of the artists themselves and the technical gestures applied to works for their conservation or restoration. This is described by Edi Guerzoni as “The blues in the restoration of the Cene” by Leonardo Da Vincci: the artistic and scientific collaboration of Pinin Brambilla Barcilon and Antonietta Gallone (Benelli and Guerzoni, 2024).

Colors can be thus examined from a technical point of view, whether in terms of their manufacture, their components of and treatments, their work in their workshop, or their “solidity”, their mutation, accidental or programmed, which can be part of an artistic approach. For example, how does Kapwani Kiwanga produce the indigo color in her monumental installation at the CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux, Retenue, from June 30, 2023 to January 7, 2024? Color production can also depend on the resources available in the artist’s natural environment. To assume this constraint is to value the elements of context in the work and more broadly to ask even indirectly the question of the relationship between nature and culture on the one hand and artistic practice on the other. 

3) The use of color in digital art raises new questions. One of these issues is its place at the intersection of science and arts leading to the creation of new colors and components such as green fluorescent protein. As Alexandra Boucherifi shows in “Enhanced Green Fluorescent Protein, when green fluorescent protein meets art” (Bouchefifi, 2023). A technical approach involves the questions of translation and equivalence. For example, from CMYK to RGB, the transition from a physical medium to a screen medium and the digitization of works. 

Digital works (to be distinguished from digitized works), question in a new way this parameter that has become just as measurable as form, leading to corporealities at work, carried out for example by Eliane Chiron in whose honor the International Colloquium CORPO PINTURA COLOR FRONTEIRA/CORPS PEINTURE COULEUR FRONTIÈRE was held on December 06, 07 and 8, 2021, Universidade Federal de Uberlândia.

4) The aesthetic scope of artists can be questioned in several ways: through the work of the imaginary (based on narratives, scenography, distortions, at work, or along the creative process engaging the spectator); by the use of synesthesia allowing passages, or even translations between colors and other perceived, received or sensed plastic data; through connections between color and text, leading to cognitive associations or developing new creative processes, in generative virtual works for example. The unprecedented use of one or more colors by an artist, taking up cultural codes, in friction with the context thanks to a particular technical treatment of these colors can also create an aesthetic. As shown by Elissar Kanso from an analysis of her work, in “Fluo pink: disruptor of a luminous sensation and revealer of a critical material performing” (Kanso, 2024).  

However, questioning contemporary creations does not go without taking into account the epistemological anchoring of color, as Aurélia Gaillard shows at the convergence of naming, conception and perception of color, when she identifies pink in the new way of thinking in colors of the Enlightenment (Gaillard, 2020). Undoubtedly, research into color in contemporary creations could help identify the paradigm of the thought in today’s societies.

The laboratory of language and Automatic Processing (LLTA), FLSH of the University of Sfax, the Doctoral School Arts Cultures University Tunis, the Research Unit Mediation, Information, Communication, Arts (MICA) of the Montaigne Bordeaux University, FrancophoNéA (Network of Neo-Aquitanian Research on Francophones) and the Union of Tunisian Plastic Artists, are launching a call for papers aimed at researchers of different specialties in Arts, Design and Humanities and Social Sciences.

This conference aims to build on the notion of color to bring together thematic reflections on works, classic or current, digital or pigmentary, raising questions and interpretations about the use, exploitation, experimentation of colors and shades (Pastoureau, 2017). In addition to a long version for publication in the conference proceedings, papers may be submitted as short articles for the ENC https://encyclopedienumeriquedescouleurs.com/, mainly in the Arts and Creation research axis, but also in the Technology and Science axis if they concern artistic creations, or in the Anthropology, History, Culture; Linguistics, Literature, Communication; Aesthetics, Psychology, Philosophy axis. 

Instructions for presentation: 

The presentation may be that of an artist researching his or her own practice, or of a theorist and artist working together on research into the creation of the latter, or of a researcher working on a specific technique or cultural area. It is highly recommended that the study focus on one (or more, if it is a palette) specific, identified and measured colors, identified by their hexadecimal code: https://encycolorpedia.fr/

Any use of color measuring equipment (e.g. colorimeter or spectrophotometer) must be identified in the text.

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Comité scientifique : 

AGRESTI Giovanni, Professeur des Universités, Université Bordeaux Montaigne.

BEN AMEUR Fetah, Professeur des Universités, Université de Sfax.

BEN AMEUR Sami, Professeur des Universités émérite, Université de Tunis.

BIDA Habib, Professeur des Universités émérite, Université de Tunis.

CAUMON Céline, Professeure des Universités, Université Toulouse Jean Jaurès.

CROCE Cécile, Professeure des Universités, Université Bordeaux Montaigne.

DUARTE Aninha, Professeure, Université Fédérale d’Uberlândia.

DUPONT Jérôme, MCF HDR, Université de Nîmes.

FRANCA-HUCHET Patricia, Professeure, Université Fédérale de Minas Gerais.

GIANOTTI Marco, Professeur des Universités, Université de São Paulo.

GMACH Nomen, Professeur des Universités, Université de la Manouba.

HOFFMANN Carole, Professeure des Universités, Université Toulouse Jean Jaurès.

KERINSKA Nicoleta, Maitresse de conférences, Université Polytechnique Hauts de France.

LAFARGUE Bernard, Professeur des Universités émérite, Université Bordeaux Montaigne.

LAMBERT Xavier, Professeur des Universités émérite, Université Toulouse Jean Jaurès.

LECERF Guy, Professeur des Universités émérite, Université Toulouse Jean Jaurès.

MÜLLER Susanne, Maitresse de conférences, Université de Lorraine.

MOREIRA Camila, Professeure, Université Fédérale de Minas Gerais.

PELE Gérard, Professeur des Universités émérite, ENS Louis-Lumière.

SAFTA Moez, Professeur des Universités, Université de Tunis.

TRIKI Mounir, Professeur des Universités, Université de Sfax.

TURKI Ramzi, MC-HDR, Université de Sfax.

WUNENBERGER Jean-Jacques, Professeur des Universités émérite, Université Jean Moulin Lyon 3.

Comité d’organisation : 

ABASSI Asma, Maitre-assistante, Université de Tunis.

BEN CHEIKH Hela, Maitre-assistante, Université de Tunis.

BORGES Rodrigo, Professeur, Université Fédérale de Minas Gerais.

BOUCHAALA Sameh, Maitre-assistante, Université de Sfax.

BRUNEL Thomas, Enseignant et chercheur associé MICA, Université Bordeaux Montaigne.

CRUBILE Marine, Enseignante et chercheure associée MICA, Université Bordeaux Montaigne.

FREITAS Rodrigo, Professeur Adjunto, Université Fédérale d’Uberlândia.

MEGDICHE Nizar, Assistant, Université de Tunis.

NOURI Lamjed, Maitre-assistant, Université de Tunis.

Coordinateurs :

GHARSALLAH Wissem, Maitre-assistant, Université de Tunis 

HENTATI Jihen, Maitre-assistante, Université de Tunis

Présidents :

CROCE Cécile, Professeure des Universités, Université Bordeaux Montaigne.

SAFTA Moez, Professeur des Universités, Université de Tunis.

TURKI Ramzi, MC-HDR, Université de Sfax.

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Calendrier :

Le colloque aura lieu à Hammamet (Tunisie), le 30, 31 octobre et le 1er novembre 2024  

·         15/06/2024 : soumission des résumés (environ 800 mots, accompagnés d’une bibliographie et d’une brève biographie).

30/06/2024 : Notification aux auteurs des résultats de l’évaluation.
25/08/2024 : Date limite d’envoi de l’article court (7500 signes, espaces compris).
 Publication (version papier et version électronique).
Modalités de soumission :

Le résumé d’une communication ne doit pas dépasser les 4000 caractères (espaces compris). Chaque résumé comporte : l’axe d’intervention, le titre, le nom et le prénom, l’affiliation, 5 mots-clés, une bibliographie et une brève biographie (500 caractères).

-          Langues de soumission : Arabe, Français, Anglais.
-          Deadline d’envoi : 15 juin 2024 

-          Les résumés doivent être envoyés au format .docx (word)  
-          Adresse électronique d’envoi : colloque.couleurs.artistes@gmail.com
Modalité d’évaluation et de publication :

Les résumés seront soumis à un comité scientifique pour une expertise en visibilité des identités (all visible, pas d’anonymat). L’acceptation des propositions n’engage pas le principe de sa publication sur l’ENC ou dans les actes du colloque. Chaque article parvenu sera évalué suivant le même principe de visibilité des identités.

Les publications seront sous la forme d’un :

– Article court, de 7500 caractères (espaces compris) 

– Article long, de 25 000 caractères (espaces compris). 

Guide : 

https://encyclopedienumeriquedescouleurs.com/wp-content/uploads/2024/04/Guide-editorial-R.T.-et-C.C-2023.pdf)

Frais de participation :

·      Pour les intervenants résidant en Tunisie, 550 DTN. 

·      Pour les intervenants étrangers, 220 €. 

Les sommes indiquées couvrent un séjour de deux nuitées dans un hôtel 4 étoiles, les pauses café et le pack du colloque. 


·   Participation sans logement (les pauses café, le pack du colloque et la publication) : 180D
NB : 

·         Le supplément single et les taxes de séjour à régler en extra selon le tarif de l’hôtel