Appel à communications
Séminaire « Goût : actualités et construction historique »
Ce séminaire interdisciplinaire, envisagé sur deux ans, à raison d’une séance par trimestre, est porté par le Projet Junior GOUACH’ (GOÛt : Actualités et Construction Historique) rattaché à l’Université Jean Moulin Lyon 3. En prenant pour objet le terme de goût dans sa richesse et sa complexité sémantiques, il entend explorer les multiples enjeux qu’il soulève, en synchronie comme en diachronie.
D’après le Trésor de la Langue française [1], le sens premier du goût est physiologique et renvoie à une faculté sensitive :
« I. Sens de la sapidité. »
- « Un des cinq sens grâce auquel hommes ou animaux ont la faculté de percevoir les saveurs. »
- « P. méton. La saveur elle-même. »
- « Par synesthésie. Odeur. »
Un sens figuré intervient ensuite, et désigne la capacité à discerner en général, et à discerner le beau en particulier :
« II. Au fig. Faculté psychique de discernement analogue au sens du goût. »
- « Sentiment du beau, habitude du beau ou de ce qui est considéré comme tel. »
- « P. méton. Le jugement en lui-même et, p. ext. l’ensemble des habitudes et des éléments esthétiques ou intellectuels choisis et constituant la mode de l’époque. »
Le terme est donc aujourd’hui polysémique. Il superpose et lie – par des relations d’analogie, de métonymie, ou de synesthésie – une composante physiologique à des enjeux esthétiques et moraux, dont de multiples études ont montré qu’ils étaient historiquement construits et socialement situés. Le goût est alors utilisé dans des contextes discursifs variés, qui en ont fait un objet de discours pour différentes disciplines académiques : la littérature, l’histoire de l’art, la philosophie, la sociologie, l’histoire ou encore la psychologie l’étudient depuis des perspectives distinctes et complémentaires.
L’objectif général du séminaire est de tenter de rendre compte de l’évolution historique du concept de goût et des enjeux de sa mobilisation dans les différents champs qui y recourent actuellement. Pour ce faire, nous proposons de prendre pour point de départ la diversité de contextes discursifs dans lesquels il est et a pu être mobilisé et d’identifier, par des études synchroniques précises ou des parcours historiques plus larges, les processus de glissements sémantiques et les interactions entre ces différents domaines.
Les propositions de communication pourront s’inscrire dans l’un ou plusieurs des axes suivants (la liste est non exhaustive).
1. Le goût, le gustatif : du sens physique au jugement esthétique et moral.
Viktoria von Hoffmann, en se concentrant sur le goût en tant que sens physiologique [2], a montré comment il s’est retrouvé au cœur de débats essentiels sur les rapports entre le corps et l’esprit, ou la Nature et la Culture. En repartant de l’origine physiologique du terme, elle pose ainsi les jalons d’une étude abordant le concept dans sa pluralité d’usages et d’enjeux, dans des contextes discursifs et sociaux variés. L’ouvrage collectif dirigé par Odile Redon, Line Sallmann et Sylvie Steinberg [3] avait fait du goût une porte d’entrée de choix vers une « autre histoire », longtemps négligée, mais qui mérite d’être explorée. L’étude du goût s’inscrit par ailleurs dans les Food studies, qui étudient le fait alimentaire comme un objet reflétant les évolutions et les interactions de nos sociétés, au carrefour de nombreuses disciplines telles que, entre autres, la médecine, la sociologie, l’histoire, la géographie ou le droit [4]. C’est dire combien le goût, en tant que sens associé à l’alimentaire, est révélateur d’une manière d’être au monde et de se le représenter.
Pourtant, le sens du goût a longtemps été déprécié car considéré comme « grossier », « animal », ou « matériel ». Là où la vue pouvait être associée à une forme d’élévation et de spiritualité, l’ancrage physiologique du goût le plaçait au bas de la hiérarchie des sens, comme le rappelle Viktoria Von Hoffman [5]. Mais, au début de l’époque moderne, il devient dans son sens figuré associé à un jugement sûr, qui en fait un marqueur de la qualité sociale. Comment appréhender cette divergence ? Une piste à explorer est celle du passage d’un sens physiologique déprécié au début de l’époque moderne à la naissance d’une culture de la gastronomie valorisée au xixe siècle. Le sens figuratif du goût a-t-il pu, dans une certaine mesure, rayonner sur son acception physiologique et contribuer à le revaloriser ? Erech R. Koch note à ce propos qu’au moment où le goût figuratif commence à se développer, « on constate simultanément un rayonnement extraordinaire de livres de cuisine et de discours sur les plaisirs sensuels, agréables, alimentaires, lesquels semblent suivre un itinéraire parallèle à celui du goût figuratif et donnent lieu, significativement, à la même espèce de débat vigoureux sur les normes [6] ». Il faudra aussi se demander si la remobilisation du sens premier, physiologique, du terme, n’a pas pu être utilisée, dans certains contextes, pour naturaliser, en la fondant sur des différences physiques, une hiérarchie sociale et esthétique selon laquelle certaines personnes seraient exclues des sphères du « bon goût ».
Suzanne Simha remarque par ailleurs que le discours esthétique depuis Kant et Hegel se distingue par « l’abandon (ou le quasi-abandon) du plaisir comme critère, comme condition, ou comme principe d’évaluation esthétique, dans le domaine de l’art non culinaire [7] ». Ainsi s’opère un glissement : le jugement de goût ne se pense plus dans ce cadre par analogie avec le sens de la sapidité, mais contre lui, et en particulier contre toute forme de jouissance gustative. Pour Adorno, « l’expérience esthétique n’est autonome que lorsqu’elle se débarrasse du goût culinaire [8] » ; c’est aussi à la métaphore de « l’art culinaire [9] » que Jauss recourt pour opposer l’œuvre véritable au « simple divertissement ». Dès lors qu’il est évoqué comme un contre-modèle de l’expérience esthétique, le goût physiologique signale ainsi une double rupture : avec le domaine sensoriel – parce que c’est l’esprit que l’art doit toucher [10] – et avec le plaisir, dont le subjectivisme ramène l’œuvre à un banal objet de jouissance : un agrément ou un divertissement.
L’histoire du concept de goût relève donc de jeux complexes d’analogies et de distinctions entre faculté sensorielle et spirituelle : l’assimilation de l’une à l’autre fait figure tantôt de valorisation, tantôt de discrédit. Un volet de communications pourra être consacré à l’exploration de ces différents rapports, invitant à repenser et explorer les liens entre sens physiologique et jugement esthétique voire moral.
2. Construction du « bon goût », perspectives historiques.
Une autre série d’interventions pourrait interroger la construction historique du concept de goût comme catégorie esthétique.
Comme l’a montré Jean-Pierre Dens [11], c’est au xviie siècle que le terme de « goût », en français, commence à être largement employé au sens figuré, où il suggère « l’idée d’un jugement critique » mais sans s’élever « au niveau d’un concept esthétique ». À partir de 1660 les salons font néanmoins du « goût » un objet de discours et de débats, lors desquels on distingue le « goût » de l’« esprit », ou encore des « réflexions », et on s’efforce de définir un « bon goût ». Méré le caractérise dans une Conversation de 1668 comme la faculté de « bien juger de tout ce qui se présente, par je ne sais quel sentiment qui va plus vite, et quelquefois plus droit que les réflexions [12] ». La fonction du bon goût est désormais de juger, de trancher, et ainsi de faire des choix fondés sur des hiérarchies. Le goût apparaît alors comme un mode de connaissance alternatif, et ainsi comme un moyen pour le public mondain des « honnêtes gens » de légitimer un discours critique qui ne s’appuie plus uniquement sur les règles discutées par les doctes, mais sur des valeurs plus souples et subjectives. Des cours italiennes puis françaises du xvie siècle aux salons des xviie et xviiie siècles [13], la notion se construit ainsi au début de l’époque moderne, alors que la conformité avec le « goût » d’une élite sociale devient progressivement un critère d’évaluation de la qualité de la langue et du style. La définition du bon goût devient un problème littéraire et artistique, remis en jeu lors de querelles successives.
Le bon goût, comme le mauvais goût [14], en tant que facultés de discernement, sont donc riches d’une histoire dont se sont saisis les historiens de la littérature et de la philosophie, puis les historiens du sensible, et qui reste encore largement à explorer.
3. Le jugement de goût, entre aspiration à l’universel et construction collective.
Compris comme faculté esthétique, le concept de goût a ainsi un trajet historique paradoxal et sa définition est ambivalente. Pensé par analogie à une faculté sensorielle qui est depuis Kant souvent considérée comme éminemment subjective et désignant dans cette optique l’aptitude d’un individu à identifier ce qui lui plaît, il renvoie aussi au contraire à une faculté de jugement de ce qui est beau. Il est alors associé à l’objectivité à travers le consensus sur les objets dignes d’admiration : avoir bon goût, c’est reconnaître le beau, autrement dit présupposer son existence indépendamment de l’avis de l’observateur. La notion de goût peut donc désigner deux attitudes esthétiques antinomiques : celle qui part de l’appréciation personnelle du sujet et celle qui entend s’en abstraire.
La sociologie s’est démarquée de l’aspiration à l’universalisme esthétique, estimant que cette tradition critique risquait de masquer les dynamiques sociales qui opèrent dans la sélection des objets dignes d’être considérés comme des œuvres : le jugement de goût ne serait donc ni individuel ni universel, mais collectif. S’opposant à la vision kantienne qui sépare le sensuel, l’agréable, du beau universel issu d’une expérience pure et intellectualisée, Bourdieu resitue socialement le concept de goût, en le liant à l’habitus [15]. Le goût, qui ici n’est plus entendu comme faculté physiologique ni comme faculté innée et indéfinissable de discernement esthétique, désigne alors les qualifications attendues dans une société donnée ou une situation sociale. Il devient un concept sociologique dans la mesure où il « crée des liens spécifiques d’affiliations, de fraternités, de différenciations, de confrontations, et de hiérarchisation entre groupes [16] ». S’identifier à un goût, le revendiquer, est alors une manière de s’intégrer ou de s’opposer à un groupe social. Compris comme une distinction socialement construite entre ce qui plaît et ce qui déplaît, ce concept met finalement en perspective l’étude de la littérature et des arts, qui apparaissent comme des pratiques culturelles comparables à d’autres ; les mécanismes sociaux impliqués dans les goûts artistiques ne sont par exemple peut-être pas étrangers à ceux relatifs aux goûts culinaires [17]. L’étude du goût met donc au jour une hiérarchisation des pratiques culturelles et permet de la situer historiquement et de l’interroger.
On pourra dès lors réfléchir, entre autres, aux liens entre individuel, collectif et universel dans la construction du goût.
4. Le goût, de la description à la normativité.
Les différents axes présentés ci-dessus le soulignent : le goût est une notion complexe, qui, dans toutes ses acceptions, interroge une norme, qu’elle soit culinaire, esthétique, morale ou sociale. Le « bon goût », lorsqu’il se construit, reflète les valeurs d’une classe sociale aristocratique, qui l’associe à la délicatesse et au naturel, c’est-à-dire aux valeurs qu’elle diffuse. Le « bon goût » devient alors « emblème et point de ralliement de l’honnête homme », marqueur d’une appartenance sociale [18]. Michael Moriarty a montré que le goût fait ainsi apparaître « un discernement du "bien"et du "mal" dans divers domaines sociaux [19] ». À cet égard, une étude de la formation du concept permet de mettre en évidence la manière dont il est encore aujourd’hui porteur d’enjeux de distinction sociale.
D’un point de vue méthodologique enfin, on s’interrogera sur les usages contemporains de la notion par la critique. Quarante ans après La Distinction et de nombreuses études sociologiques ayant travaillé sur la formation des goûts, qui ont déconstruit l’idée d’un « bon goût » universel et inné, le recours au « goût » ou au « bon goût » est-il encore pratiqué, dans certains contextes discursifs, pour justifier une norme ? Peut-il alors être un concept encore opératoire pour penser les normes et canons actuels ? Et si oui, sous quelle forme ? On pourra en particulier s’interroger ici sur les formes d’art qui s’élaborent contre la norme du (bon) goût, telles que les postures avant-gardistes [20] ou la culture trash [21].
5. « Donner le goût du livre et de la lecture [22] » : vitalité d’un terme en didactique.
Par un déplacement métaphorique, la didactique s’est également emparée de la notion de goût, en prenant goût au sens de penchant voire, à l’instar de Sylvie Ouellet [23], de plaisir qui peut être guidé et cultivé. Il est alors possible d’agir sur le goût, c’est-à-dire sur les motivations de l’individu et la façon dont il considère tel ou tel objet et s’engage dans son étude.
Ce glissement sémantique vient alors interroger la relation, peut-être fantasmée, que devrait entretenir un lecteur avec son livre, ou bien un élève avec les connaissances d’une matière : il faudrait savourer ce que l’on étudie pour bien le connaître. Selon les perspectives didactiques contemporaines il s’agit de « revitaliser la relation des élèves au livre [24] », de rétablir un lien tangible entre les individus et un objet d’apprentissage. Le plaisir pris à l’apprentissage et à la lecture devrait alors être analogue au plaisir alimentaire, et presque devenir un besoin vital. De plus, l’école peut se voir comme le lieu de transmission, d’acquisition d’un goût multiforme, lié au livre et au savoir, mais aussi au goût dans son sens premier, sensoriel.
Ces utilisations du concept de goût dans le champ didactique interrogent, puisque s’il semble qu’un emploi descriptif et relatif du goût soit visé, chercher à développer le goût d’un objet chez un individu ou un groupe d’individus peut aussi revenir à imposer une nouvelle norme, qui établirait, pour la littérature notamment, ce qui relèverait de la littérature de bon goût, par opposition à des lectures de mauvais goût. Il paraît alors fécond de continuer à interroger le rapport entre goût et normativité, de la formation de ce concept à ses emplois actuels.
Modalités pratiques.
Les propositions de contribution, d’une longueur de 500 mots maximum et accompagnées d’une courte biobibliographie, sont à envoyer pour le 31 mai 2024 à l’adresse : projetgouach@gmail.com
Les réponses seront données avant le 15 juin 2024, pour un début de séminaire à la rentrée 2025.
Une prise en charge partielle des frais de déplacement sera possible.
Une publication des interventions pourra être envisagée.
Membres du projet Junior Gouach’ :
Léa Burgat-Charvillon (ENS de Lyon – IHRIM)
Cassandre Heyraud (Université Jean Moulin Lyon 3 – IHRIM)
Clémence Jaime (Université Jean Moulin Lyon 3 – IHRIM)
Maëlle Porcheron (Université Jean Moulin Lyon 3 – CERCC)
Notes
[1] « Goût », TLFi : Trésor de la langue Française informatisé, http://www.atilf.fr/tlfi, ATILF – CNRS & Université de Lorraine.
[2] Viktoria von Hoffmann, Goûter le monde. Une histoire culturelle du goût à l’époque moderne, Bruxelles, Peter Lang, 2013.
[3] Odile Redon, Line Sallmann et Sylvie Steinberg (dir.), Le désir et le goût. Une autre histoire (xiiie-xviiie siècles), Saint-Denis, PUV, 2005.
[4] Janet Chrzan et John A. Brett (dir.), Food culture: anthropology, linguistics and food studies, New York, Berghahn, 2017.
[5] Viktoria von Hoffmann, op. cit.
[6] Erech R. Koch, « La pratique du goût : de Pierre Bourdieu à Antoine Courtin », Dix-septième siècle, 2013, n°258, vol. 1, p. 45-54. La citation se trouve p. 48.
[7] Suzanne Simha, Du Goût. De Montesquieu à Brillat-Savarin. De l’esthétique galante à l’esthétique gourmande, Paris, Hermann, « Hermann philosophie », 2012, p. 43.
[8] Theodor W. Adorno, Théorie esthétique, traduit de l’allemand par Marc Jimenez et Éliane Kaufholz, Paris, Klincksieck, 1989, p. 26 (cité par S. Simha, op. cit., p. 7).
[9] Hans R. Jauss, Pour une esthétique de la réception, traduit de l’allemand par Claude Maillard, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des idées », 1978, p. 53
[10] Suzanne Simha, op. cit., p. 51.
[11] Jean-Pierre Dens, « La notion de “bon goût” au xviie siècle : historique et définition », Revue belge de Philologie et d’histoire, 1975, n°53, p. 726-729.
[12] Chevalier de Méré, Œuvres complètes, éd. Charles-Henri Boudhors, Paris, Les Belles Lettres, 1930, I, p. 55.
[13] Rémy Gilbert Saisselin, Taste in Eighteenth Century France, Syracuse, Syracuse University Press, 1965.
[14] Carine Barbafieri, Anatomie du « mauvais goût »(1628-1730), Paris, Classiques Garnier, 2021.
[15] Pierre Bourdieu, La Distinction : critique sociale du jugement, Paris, Éditions de minuit, 1979.
[16] Véronique Nahoum-Grappe et Odile Vincent (dir.), Le Goût des belles choses : Ethnologie de la relation esthétique, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2016, avant-propos, p. 6.
[17] Sylvie Tissot, « "Anything but Soul Food". Goûts et dégoûts alimentaires chez les habitants d’un quartier gentrifié », in Philippe Coulangeon (éd.), Trente ans après La Distinction, de Pierre Bourdieu, Paris, La Découverte, « Recherches », 2013, p. 141-152 (voir p. 141).
[18] Jean-Pierre Dens, L’Honnête Homme et la critique du goût : esthétique et société au xviie siècle, Lexington, KY, French Forum, 1981, p. 89.
[19] Michael Moriarty, Taste and Ideology in Seventeenth-Century France, Cambridge, Cambridge University Press, 1988, p. 82 et 55.
[20] Florence Dumora-Mabille, « Goût », in Paul Aron, Denis Saint-Jacques et Alain Viala (dir.), Le Dictionnaire du littéraire (troisième édition), Paris, Quadrige / Presses Universitaires de France, « Dicos poche », 2010, p. 326.
[21] Fabien Granjon, « Culture trash », in Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics, mis en ligne le 23 août 2021, dernière modification le 24 août 2021. URL : https://publictionnaire.huma-num.fr/notice/culture-trash.
[22] Voir https://eduscol.education.fr/576/le-gout-du-livre-et-de-la-lecture.
[23] Sylvie Ouellet, Soutenir le goût de l’école : Le plaisir d’apprendre ensemble, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2018.
[24] Objectifs indiqués sur le site Éduscol, du ministère de l’Éducation nationale, cité ci-dessus, qui met à disposition des ressources à destination des enseignants, et indique des objectifs pédagogiques portés par l’école.