Postface de Julia Kristeva
Voici le dernier livre de Philippe Sollers, écrit jusqu’au bout d’une main claire. Chaque phrase brûle : il médite sur sa mort, mais son cœur s’élance avec une ivresse calme, avec drôlerie aussi, vers ce qu’il appelle la Deuxième Vie : « Je n’ai pas été un bon saint lors de ma première vie, mais j’en suis un très convenable dans ma Deuxième. »
Tout Sollers est ici concentré dans la lumière dépouillée de trois heures du matin : il parle de la médecine, de Dieu, de Venise, de ses passions fixes, et même de Houellebecq ; il note inlassablement ses pensées, et voici qu’elles glissent, apaisées, vers une dernière lueur qui brille dans la nuit : « Si le néant est là, il est là, en train de voir le monde éclairé par un soleil noir. » — Yannick Haenel
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