Le monde et l'humain. Littérature et environnement dans les textes grecs et latins de l'Antiquité à la Renaissance (Journée des jeunes chercheurs et chercheuses de l'APLAES, ENS Lyon)
Présentation
L’Association des Professeurs de Langues Anciennes de l’Enseignement Supérieur présente sa première journée des jeunes chercheurs et chercheuses. Celle-ci a pour but de réunir des travaux de doctorant.es et docteur.es autour d’une thématique scientifique forte et actuelle, mais aussi de constituer un nouveau rendez-vous de l’association, dont une des vocations est de renforcer les liens entre les enseignant.es, non-titulaires comme titulaires.
Cette journée sera l’occasion d’entendre les communications scientifiques des participant.es, mais réservera également un temps à la discussion des conditions et des perspectives qui sont celles des jeunes chercheurs et chercheuses en langues et littératures grecques et latines aujourd’hui.
Appel à communications
Les dernières décennies ont vu se développer les études sur la relation entre la littérature et l’environnement (écocritique, écopoétique, zoopoétique …). Ces perspectives de recherche invitent les spécialistes de langues et littératures grecques et latines à prendre part à ce mouvement d’écologisation des humanités et d’historicisation du rapport de l’humain à son environnement. Elles ont en outre ouvert un nouveau champ fécond pour relire les textes grecs et latins et améliorer notre compréhension de la conception du monde et de l’imaginaire culturel dans lesquels ils s’inscrivent et qu’ils travaillent.
Cette journée interrogera la manière dont les littératures grecque et latine de l’Antiquité à la Renaissance représentent la relation entre l’humain et son environnement. Nous entendons le terme d’environnement au sens large : vivant (animaux, végétaux) ; matérialité en général (non-vivant, éléments naturels, objets …) ; supra-humain (divinité).
Les axes de réflexion suivants (la liste n’est pas exhaustive) pourront être explorés :
- On historicise aujourd’hui, pour les mettre en question, l’opposition entre « nature » et « culture » (P. Descola), la différenciation ontologique entre l’humain et ce qui l’entoure, la vision du monde anthropocentrée qui sous-tendent la pensée moderne occidentale. Quels concepts et catégories sont utilisés en grec et en latin pour renvoyer à ce que nous appelons « nature », « environnement », « non-humain », « vivant », « écologie », «matérialité » … ?
- Comment les textes grecs et latins donnent-ils une présence, une voix, une subjectivité ou encore une agentivité au non-humain ? Quelles interactions sont représentées entre l’humain et le monde ?
- Comment les littératures grecque et latine transmettent-elles une expérience ou des expériences d’être au monde ? Quelle place réservent-elles dans ce cadre à l’incarnation, qui relie l’humain à la matérialité, à la perception sensorielle et aux affects ?
- Comment les savoirs que les textes grecs et latins construisent catégorisent-ils les éléments naturels ou le vivant, théorisent-ils la position de l’humain dans le monde relativement à ce qui l’entoure ? Divers domaines pourront être envisagés : philosophie, physique, médecine, zoologie, cosmologie, géographie, ethnographie, agronomie, théologie …
- En conséquence, quels types de rapports les littératures grecque et latine de l’Antiquité à la Renaissance représentent-elles entre l’humain et son environnement : identité, altérité, domination, solidarité, interdépendance, centralité, marginalité, porosité, hybridité … ?
- Doit-on saisir les textes dans leur référentialité, comme des reflets d’une expérience du monde qui existe en dehors d’eux ? Doit-on considérer dans sa singularité l’imaginaire qu’ils construisent d’un espace ou d’un objet, ou qu’ils renouvellent ?
- Les textes grecs et latins fixent-ils une éthique de l’humain dans son rapport au monde? Témoignent-ils d’une conscience de l’impact de l’homme sur le monde qui l’entoure, d’une sensibilité à la dégradation de l’environnement ?
Organisatrices : Claire Pérez (ENS de Lyon) et Halima Benchikh-Lehocine (UGA), représentantes des jeunes chercheurs et chercheuses au Bureau de l’APLAES
Date de tombée de l’appel : 31/05/2024
Informations pratiques : les propositions de communication composées d’un titre provisoire et d’un résumé (250-300 mots), sont à envoyer aux deux organisatrices par mail avant le 31 mai 2024 (halima.benchikh-lehocine@univ-grenoble-alpes.fr ; claire.perez@ens-lyon.fr). Les auteurs et autrices des propositions retenues seront informé.es courant juin.
Les communications feront l’objet d’une publication dans la revue des Annales de l’APLAES hébergée sur son site.