Féminités et musiques à l’écran : création, représentations et identités
Colloque international organisé par Jérémy Michot et Chloé Huvet
Lundi 25 et mardi 26 novembre 2024, Université de Tours
https://simea.hypotheses.org/4936
En juin 2022, Cécile Lacoue présente à Rochefort les résultats d’une enquête intitulée La place des femmes dans l’audiovisuel et le cinéma : vers plus d’égalité ? commandée par le CNC[1]. Largement diffusées et commentées par les sites internet spécialisés dans l’industrie cinématographique[2] ou parmi des collectifs et associations[3], les conclusions générales de ce rapport montrent que la part de femmes dans les différents secteurs des champs audiovisuels et cinématographiques demeure « plus faible dans les entreprise de production et postproduction[4] » (entre 31,7 % et 38,8 %), même si une parité générale semble atteinte. Le volet « Éclairage sur la musique à l’image » du rapport est toutefois bien moins positif : on compte seulement 6,7 % de femmes compositrices dans l’ensemble des projets soutenus par le CNC entre 2012 et 2021[5] – le coût moyen de fabrication des musiques composées par des femmes, précise-t-on, est inférieur de 3,3 % à celles composées par des hommes. Cette étude, menée sur le territoire français, « se vérifie à l’échelle européenne : 9 % de femmes parmi les compositeurs de musiques de films entre 2016 et 2020[6] », conclut Cécile Lacoue. Par ailleurs, la SACEM recense 11 % de compositrices dans le domaine des musiques à l’image en 2022[7], soit une progression très faible qui soulève un certain nombre d’interrogations sur la formation des musicien·nes et leur intégration dans le système de production audiovisuelle dont ce colloque international souhaiterait s’emparer.
Ce constat doit être articulé à une certaine invisibilisation des artistes femmes spécialisées dans la création audiovisuelle, dans les discours musicologiques et musicographiques dominants. Le champ théorique des études féministes, particulièrement fécond à l’international – James Buhler évoque par exemple la possibilité d’une « forte critique féministe du son cinématographique[8] » – connaît à ce jour encore peu de retentissement en France. Le présent colloque entend ainsi encourager les analyses des productions musicales et sonores des compositrices pour l’image, mais aussi des orchestratrices, arrangeuses, monteuses et mixeuses, jetant une lumière nouvelle sur toute la chaîne de la postproduction sonore. Les enjeux sont pluriels : une approche féministe des musiques à l’image vise autant à interroger les mécanismes de mise à l’écart des créatrices sonores et musicales vis-à-vis du canon établi dans les discours musicologiques et musicographiques dominants qu’à s’intéresser aux conventions régissant les représentations audiovisuelles des personnages féminins à l’écran.
Dans le champ des études cinématographiques, les recherches féministes actuelles[9] sont particulièrement fertiles, qu’il s’agisse de questionner les stéréotypes et les ambivalences incarnés par les femmes d’action et les superhéroïnes à l’écran[10], d’étudier les mises en scène du corps féminin et les tensions entre les genres qu’elles révèlent[11], ou encore d’aborder les constructions culturelles liées aux héroïnes violentes dans le cinéma contemporain et les discours (post)féministes qui les traversent de façon parfois contradictoire[12].
Du côté des musiques à l’image, dans la lignée des codes établis dans les musiques à programme, des marqueurs musicaux de genre ont été dégagés par Philip Tagg en 1989 dans une étude conduite sur plusieurs séries télévisées diffusées entre 1950 et 1970[13]. Se focalisant pour sa part sur le cinéma classique américain Kathryn Kalinak identifie en 1982 deux principaux modes de construction musicale de la féminité à l’écran, partagés entre la « femme déchue » et la « femme vertueuse »[14]. Circonscrits au contexte des années 1930-50, ces modèles ne recouvrent plus les transformations des pratiques musico-filmiques[15] et les représentations audiovisuelles actuelles qui ont su – à des degrés plus ou moins poussés au sein de l’industrie – déstabiliser, voire déconstruire les normes genrées, patriarcales et conservatrices au profit de « figures d’empouvoirement féminin[16] ».
Dans le sillon des réflexions initiées par Anahid Kassabian[17], Caryl Flinn[18] ou Amy Lawrence[19], les précédents modèles analytiques ont été élargis, repensés et remodelés au fil de l’essor de la cinémusicologie féministe et des travaux de référence de Rebecca Fülöp, Steve Halfyard, Victoria Hancock[20], ou du récent ouvrage collectif dirigé par Felicity Wilcox[21]. Les plus récentes contributions se sont aussi bien attachées aux partitions cinématographiques des années 1950[22] qu’aux propositions audiovisuelles de ces trente dernières années, de Speed (Jan de Bont, 1994) à Ammonite (Francis Lee, 2020) en passant par Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017)[23]. Dans le cadre d’une longue tradition d’un codage musical genré, qu’en est-il ainsi, comme l’écrivent Heather Laing[24] ou James Buhler, de la « différence de traitement musical fondée sur le genre[25] » dans les cinémas hollywoodien, européen et extra européen, ou plus généralement dans les récits audiovisuels internationaux (docu-fictions, séries télévisées, jeux vidéo[26], etc.) ? Par ailleurs, si les œuvres audiovisuelles de compositrices telles Bebe Barron, Rachel Portman, Hildur Guðnadóttir ou Mica Levi ont été récemment mises en lumière par des études approfondies[27], il nous semble fondamental de poursuivre plus avant ce travail en documentant et en analysant les pratiques des créatrices à grande échelle, et en intégrant à ces perspectives les artistes spécialisées dans le son.
En veillant à articuler ces réflexions avec les recherches sur l’histoire des idées féministes[28] et les théories féministes récentes[29] du cinéma sont encouragées des communications portant sur des productions audiovisuelles diversifiées (cinéma, séries télévisées, jeux vidéo…), sans restriction d’ordre géographique, culturel ou historique. Les approches pluri et interdisciplinaires, issues de la musicologie, des études cinématographiques, des études culturelles et médiatiques, de l’histoire, de la sociologie ou encore de l’esthétique, sont particulièrement bienvenues.
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Les axes suivants, non limitatifs, pourront faire l’objet de propositions :
- Codifications musicales et sonores des personnages féminins, masculins, trans ou non-binaires à l’écran, et imaginaires sociaux hégémoniques ;
- Évolutions historiques des représentations musicales et sonores des féminités, déstabilisation des normes hétéropatriarciales ;
- Explorations des potentialités d’un female hearing[30] par le partage de l’expérience des personnages féminins à l’écran et ses conséquences sur l’adoption d’un point d’écoute situé ;
- Apports des théories queers et subversion des normes genrées appliquées aux musiques à l’image ;
- Études de cas consacrées aux travaux des créatrices musicales et sonores dans le milieu audiovisuel ;
- Stratégies d’invisibilisation des créatrices musicales et sonores pour l’image dans les discours musicologiques et musicographiques dominants ;
- Étude de la fabrique d’un métier (conservatoires, écoles de musique, universités, etc.) jusqu’ici majoritairement masculin ;
- Édification d’un matrimoine cinémusicologique, valorisation des démarches de résistance, changements actuels au sein des institutions.
Les propositions de communication (indiquant un titre et un résumé de 300 à 500 mots maximum, et accompagnées d’une courte notice biographique) doivent être transmises à Jérémy Michot (jeremy.michot@univ-tours.fr) et Chloé Huvet (chloe.huvet@univ-evry.fr) pour le 15 avril 2024 au plus tard. Les réponses seront communiquées en mai 2024 après évaluation anonyme du comité scientifique.
Les langues acceptées sont le français et l’anglais. Chaque communication sera d’une durée maximale de 30 minutes (diffusion des extraits comprise), suivies d’une période de questions.
Comité scientifique
Gilles Alonzo, Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon
Cécile Carayol, Université de Rouen Normandie
Clémentine Charuel, Compositrice pour l’image, Cheffe d'orchestre et Pianiste
Grace Edgar, Connecticut College
Rebecca Fülöp, Temple University
Steve Halfyard, Royal Conservatoire of Scotland
Réjane Hamus-Vallée, Université d’Évry Paris-Saclay
Delphine Letort, Le Mans Université
Raphaëlle Moine, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
David Roche, Université Paul-Valéry Montpellier 3
Felicity Wilcox, University of Technology Sydney
Bibliographie sélective
Barthelmebs Raguin Hélène et Freyheit Matthieu, Criminelles : le crime à l’épreuve du féminin, Reims, EPURE, 2018.
Brey Iris, Le regard féminin : une révolution à l’écran, Paris, Éditions de l’Olivier, 2020.
Buhler James, « Gender, Sexuality and the Soundtrack », in David Neumeyer (dir.), The Oxford Handbook of Film Music Studies, Oxford, Oxford University Press, 2015, p. 366‑382.
Boissonneau Mélanie, Pin-up au temps du pré-Code (1930-1934), Paris, LettMotif, 2019.
Boissonneau Mélanie, « Enjeux de la super héroïne au cinéma », in Claude Forest (dir.), Du héros aux super héros : mutations cinématographiques, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2009, p. 221-232.
« Compte rendu – Atelier du 12/12/2022 : « Musique à l’image : révéler les forces créatives de demain » », LE LAB Femmes de cinéma, 12 janvier 2023, consulté le 11 janvier 2024, URL : https://femmesdecinema.org/compte-rendu-atelier-12-12-2022/.
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Fülöp Rebecca N., « Heroes, Dames, and Damsels in Distress: Constructing Gender Types in Classical Hollywood Film Music. », thèse de doctorat, 2012.
Fülöp Rebecca, « “You’re Not Gonna Get Mushy on Me, Are You?”: Music and the New Man in 1990s Hollywood Action Film », in James Buhler et Mark Durrand (dir.), Music in Action Film: Sounds Like Action!, New York/Oxon, Routledge, 2020, p. 18-36.
Halfyard Janet K., et Hancock Victoria, « Scoring Fantasy Girls: Music and Female Agency in Indiana Jones and The Mummy Films », in Janet K. Halfyard (dir.), The Music of Fantasy Cinema, Sheffield, Equinox, Genre, Music and Sound, 2014, p. 175-192.
Huvet Chloé, « Incarnation musicale d’une super-héroïne contemporaine : Wonder Woman de Patty Jenkins (2017) », in Hélène Valmary et Sébastien David (dir.), Les super-héros dans le cinéma hollywoodien contemporain, Rennes, Presses universitaires de Rennes, à paraître.
Kassabian Anahid, Hearing Film: Tracking Identifications in Contemporary Hollywood Film Music, New York, Routledge, 2001, 189 p.
Kalinak Kathryn, « The Fallen Woman and the Virtuous Wife: Musical Stereotypes in The Informer, Gone with the Wind, and Laura », Film Reader, n° 5 (1982), p. 76-82.
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Lerolle Maxime, « Les super-héroïnes se battent-elles comme des filles ? », in Sophie Bonadè et Réjane Hamus-Vallée (dir.), Genres en séries : cinéma, télévision, médias, no 10 : « Superhéroïnes : un genre à part ? », 2019, p. 37-60.
Moine Raphaëlle, Les femmes d’action au cinéma, Paris, Armand Colin, 2010.
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Stilwell Robynn J. « Vinyl Communion: The Record as Ritual Object in Girls’ Rites-of-Passage Films », in Phil Powrie et Robynn J. Stilwell (dir.) Changing Tunes: The Use of Pre-Existing Music in Film, Ashgate Popular and Folk Music Series, London/New York, Routledge, 2017, p. 152-166.
Tagg Philip, « An Anthropology of Stereotypes in TV Music? », Swedish Musicological Journal, 1989, p. 19-42.
Truelove Caitlan et Pedersen Jacy, « ”I Chose to Feel”: Timbre, Love, and Anguish in Lesbian Romance Dramas », communication au colloque international Music & the Moving Image XIX (MaMI), New York University Steinhardt (États-Unis), mai 2023.
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[1] Cécile Lacoue, La place des femmes dans l’audiovisuel et le cinéma : vers plus d’égalité ? [Rapport], Rochefort, CNC, 2022.
[2] https://emic-paris.com/actualites/place-femmes-audiovisuel-cinema/, consulté le 11/01/2024.
[3] Parmi lesquels « Le LAB femmes de cinéma », créé en 2017 par Fabienne Silvestre et Guillaume Calop ou « ComposHER ».
[4] Cécile Lacoue, La place des femmes dans l’audiovisuel et le cinéma : vers plus d’égalité ?, op. cit., p. 3.
[5] Ibid., p. 16.
[6] Ibid.
[7] « Compte rendu – Atelier du 12/12/2022 : « Musique à l’image : révéler les forces créatives de demain » », LE LAB Femmes de cinéma, 12 janvier 2023, URL complète en biblio.
[8] James Buhler, « Gender, Sexuality and the Soundtrack », in David Neumeyer (dir.), The Oxford Handbook of Film Music Studies, Oxford, Oxford University Press, 2015, p. 367: « strong feminist critic of film sound ».
[9] Voir notamment Anneke Smelik, « Feminist Film Theory », in Angela Wong, Maithree Wickramasinghe, Renee Hoogland et Nancy A. Naples (dir.), The Wiley Blackwell Encyclopedia of Gender and Sexuality Studies, 1re éd., Malden, Wiley-Blackwell, 2016, p. 1‑5, doi:10.1002/9781118663219.wbegss148 ; Geneviève Sellier et Noël Burch (dir.), Le cinéma au prisme des rapports de sexe, Paris, Vrin, 2009 ; et le projet ANR 2023 FEMME (Female Filmmakers and Feminism in the Media) coordonné par Delphine Letort.
[10] Raphaëlle Moine, Les femmes d’action au cinéma, Paris, Armand Colin, 2010 ; Sophie Bonadè et Réjane Hamus-Vallée (dir.), Genres en séries : cinéma, télévision, médias, no 10 : « Superhéroïnes : un genre à part ? », 2019.
[11] Mélanie Boissonneau, Pin-up au temps du pré-Code (1930-1934), Paris, LettMotif, 2019 et « Enjeux de la super héroïne au cinéma », in Claude Forest (dir.), Du héros aux super héros : mutations cinématographiques, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2009 ; Agnès Devictor, « Corps codés, corps filmés : le contrôle du corps des femmes dans le cinéma de la République islamique d’Iran », Culture & musées, n° 7, 2006, p. 117-131 ; Linda Williams, “Film Bodies: Gender, Genre, and Excess”, Film Quarterly, vol. 44, n° 4, été 1991, p. 2-13 ; Laura Mulvey, « Visual Pleasure and Narrative Cinema », Screen, vol. 16, no 3, 1975, p. 6-18.
[12] Cristelle Maury et David Roche (dir.), Women Who Kill. Gender and Sexuality in Film and Series of the Post-Feminist Era, London, Bloomsbury Academic, 2020 ; Hélène Barthelmebs Raguin et Matthieu Freyheit, Criminelles : le crime à l’épreuve du féminin, Reims, EPURE, 2018.
[13] Philip Tagg, « An Anthropology of Stereotypes in TV Music? », Swedish Musicological Journal, 1989, p. 19-42.
[14] Kathryn Kalinak, « The Fallen Woman and the Virtuous Wife: Musical Stereotypes in The Informer, Gone with the Wind, and Laura », Film Reader, no 5, 1982, p. 77-81. Voir aussi Heather Laing, The Gendered Score: Music in 1940s Melodrama and the Woman’s Film, Ashgate, Aldershot and Burlington, 2007.
[15] Voir notamment, au sujet de la potentialité subversive des personnages féminins dans le film noir, E. Ann Kaplan (dir.), Women in Film Noir, nouvelle éd., London, BFI, 1998.
[16] Maxime Lerolle, « Les super-héroïnes se battent-elles comme des filles ? », in Sophie Bonadè et Réjane Hamus-Vallée (dir.), Genres en séries : cinéma, télévision, médias, op. cit., p. 40.
[17] Anahid Kassabian, Hearing film: tracking identifications in contemporary Hollywood film music, New York, Routledge, 2001.
[18] Caryl Flinn, Strains of Utopia: gender, nostalgia, and Hollywood film music, Princeton, Princeton University Press, 1992.
[19] Amy Lawrence, « Women’s Voices in Third World Cinema », in Rick Altman (dir.), Sound theory, sound practice, New-York London, Routledge, AFI film readers, 1992, p. 178‑190.
[20] Rebecca Fülöp, Heroes, Dames, and Damsels in Distress: Constructing Gender Types in Classical Hollywood Film Music, thèse de doctorat, University of Michigan, 2012; Janet K. Halfyard et Victoria Hancock, « Scoring Fantasy Girls: Music and Female Agency in Indiana Jones and The Mummy Films », in Janet K. Halfyard (dir.), The Music of Fantasy Cinema, Sheffield, Equinox, 2012, p. 176-177.
[21] Felicity Wilcox (dir.), Women’s Music for the Screen: Diverse Narratives in Sound, New York, Routledge, 2022.
[22] Grace Edgar, « “I Am No Lady When I Fight”: Gender Politics in the Postwar Swaschubckler Score », in James Buhler et Mark Durrand (dir.), Music in Action Film: Sounds Like Action!, New York/Oxon Routledge, 2020, p. 37-58.
[23] Chloé Huvet, « Incarnation musicale d’une super-héroïne contemporaine : Wonder Woman de Patty Jenkins (2017) », in Hélène Valmary et Sébastien David (dir.), Les super-héros dans le cinéma hollywoodien contemporain, Rennes, Presses universitaires de Rennes, à paraître; Caitlan Truelove et Jacy Pedersen, “‘I Chose to Feel’: Timbre, Love, and Anguish in Lesbian Romance Dramas”, communication au colloque international Music & the Moving Image XIX (MaMI), New York University Steinhardt (États-Unis), mai 2023; Rebecca Fülöp, « “You’re Not Gonna Get Mushy on Me, Are You?”: Music and the New Man in 1990s Hollywood Action Film », in James Buhler et Mark Durrand (dir.), Music in Action Film: Sounds Like Action!, op. cit., p. 18-36.
[24] Heather Laing, The Gendered Score, London, Taylor and Francis, 2016.
[25] James Buhler, « Gender, Sexuality and the Soundtrack », op. cit., p. 368: « carefully traces the differential musical treatment on the basis of gender ».
[26] Melanie Fritsch, « Heroines Unsung: The (Mostly) Untold Story of Female Japanese Game Music Composers », in Felicity Wilcox (dir.), Women’s Music for the Screen: Diverse Narratives in Sound, op. cit p. 177-191.
[27] Voir Felicity Wilcox (dir.), Women’s Music for the Screen: Diverse Narratives in Sound, op. cit.
[28] Cornelia Möser, Libérations sexuelles : une histoire des pensées féministes et queers sur la sexualité, Paris, La Découverte, 2022.
[29] Elsie Walker, « Feminism », in Elsie Walker (dir.), Understanding Sound Tracks Through Film Theory, Oxford University Press, 2015, p. 171-242.
[30] Sarah Hatchuel, lors du colloque « Écouter les genres de l’imaginaire : convergences sonores, musiques et théoriques dans les séries télévisées » (Université de Perpignan, novembre 2023), convoque la notion de female gaze ou de regard féminin (Iris Brey, Le regard féminin : une révolution à l’écran, Paris, Éditions de l’Olivier, 2020) et l’applique au son. Il s’agit alors de « ressentir l’expérience d’un corps féminin à l’écran » (Brey, op. cit., p. 9) par l’écoute plutôt que par le regard.