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Partager. Esthétique Ordinaire et Gestes Collectifs / Share. Everyday æsthetics & collective gestures (Paris)

Partager. Esthétique Ordinaire et Gestes Collectifs / Share. Everyday æsthetics & collective gestures (Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Barbara Formis)

Colloque international

Partager. Esthétique Ordinaire et Gestes Collectifs 

en Sorbonne et à l’Ecole des Arts du 25 au 27 janvier.

Sous la direction de Barbara Formis (Université Paris 1, Institut ACTE)


Programme détaillé : https://www.everydayaestheticscollectivegestures.org/

Entrée libre sur réservation (places limitées), sur inscription : 

https://evento.univ-paris1.fr/survey/inscription-share-partager-everyday-aesthetics-collective-gesture-7p8okb41

Le congrès est en lien à l’exposition d’art curetée par Chiara Palermo (Université Paris 1, Institut ACTE) et qui est présentée à la Galerie Michel Journiac du 17 au 26 janvier.

En cette période de crises politiques et écologiques, il est nécessaire de questionner l'idée de l'art comme domaine autonome et de l'artiste comme citoyen doté d'une vision supérieure. En revisitant la notion inaugurale d'aisthesis entant qu'expérience sensible et cognitive, nous soutenons que l'esthétique ne peut être confinée à des règles préexistantesou à un domaine métaphysiquement autonome. Au contraire, l'esthétique est ancrée dans les situations, les affects et les pratiques humaines, remodelant constamment nos formes de vie. L'esthétique, en tant qu’expérience et théorie dusensible, est essentielle pour analyser le tissu relationnel et pluriel de nos actes, nos gestes et nos comportements quotidiens.

Dans ce cadre, l’Everyday Aesthetics en tant que courant philosophique qui a pris de l'ampleur au 21ème siècle, apporteune contribution significative à notre projet puisqu’elle permet d’explorer les aspects esthétiques de notre vie quotidienne, en soulignant la nature relationnelle et collective des expériences esthétiques. En examinant les gestes ordinaires, l’Everyday Aestethics remet en question les frontières traditionnelles qui confinent l'esthétique au domainede l'art (voir : Saito 2007, 2017 ; Leddy 2012 ; Melchionne 2014 ; Naukkarinen 2013).  La notion de collectivité et les méthodes de l’Everyday Aesthetics sont essentielles pour dépasser les dualismes rigides : passivité-activité ;perception-expression; esprit-corps ; individu-environnement ; fonction-forme ; art-non-art ; général-particulier ;quantité-qualité ; réel-virtuel ; technologie-biologie ; consommation-durabilité. Les conséquences ne sont passeulement esthétiques et culturelles, mais aussi politiques, écologiques et cognitives.

La notion de geste paraît cruciale puisqu’elle rend compte des modes de relations multiples à la charnière entre l’intellect et la sensation. Nos vies quotidiennes sont intrinsèquement collectives, interconnectées pour le meilleur et pourle pire, et le processus d'élaboration du sens par les gestes s'inscrit dans un spectre de relations et d'efforts multiples quipeuvent aussi entraîner des risques de mauvaise communication. Comment les gestes nous permettent-ils de penser et de créer ? Et comment la matière sensible du geste est-il collectivement partagé,? En nous inspirant du pragmatisme (Dewey 1934) et d'une vision non dualiste de l'esthétique, nous soulignons l'importance des gestes pour donner du sens ànotre vie. Une philosophie émergente du geste a commencé à développer les notions de « intermédiation » (Agamben 1996 et 2017), de « migration » (Noland & Ness 2008 ; Noland 2009), de « synthèse » (Maddalena 2015), de« minorité » (Manning 2016). Cette tendance philosophique pourrait être comparée aux questionnements autour de la collectivité et de la « relationnalité » au sein des études sur l’art performance (Jones 2020, Jackson 2011) ou des études décoloniales (Glissant 1990).

L’émergence d’une philosophie du geste, liée à l'esthétique et à la pratique artistique, implique une relation  à l'altérité et remet en cause les notions traditionnelles d'identité et d'individualité du moment que le geste est compris comme intrinsèquement multiple et collectif car nécessairement transmis et hérité. Le concept de geste permet, d’une part, une différenciation plus précise entre les habitudes, les expériences, les actions, les mouvements, les manières de vivre et, d’autre part, de reconcevoir l'esthétique comme un domaine vivant et dynamique, comme une expérience qui possèdeune nature intrinsèquement relationnelle.

Comme l'a montré Jacques Rancière (2000), invité honoraire du congrès, le partage est à la fois une question d'esthétique et de politique. Les méthodes et pratiques de l'art participatif sont également importantes dans cetteperspective de recherche, du moment qu’elles considèrent l'expérience collective comme une pratique émancipatoire. Historiquement, et dans une ligne pragmatiste, les Happenings, le mouvement Fluxus et la danse postmoderne ont déjà contribué à redéfinir l’expérience de l’art dans une continuité avec la vie ordinaire. Cela aurait permis dans un deuxième temps de réintroduire dans monde de l'art l’idée d’une « esthétique relationnelle » (Bourriaud, 1998). Aussi, l'art participatif en tant que « socially-based » aide à développer les idées de l'art comme « co-création » (Finkelpearl 2000 ; Kester 2013) ou comme « engagement » (Bishop 2012).

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Thématiques :

-                Expérience esthétique sans jugement liée aux sensations corporelles

-                Art participatif et social

-                L'everyday aesthetics en relation aux questions de racisme, d'inégalité

-                Esthétique environnementale et pratique artistique écoféministe

-                Le rôle de l'éthique du care dans la pratique artistique

-                Situation, savoirs-situés et relationnalité

-                Attention immersive, multisensorielle, imaginative et affective

-                Co-création et engagement

-                Les formes d'art terrestre, écologique et environnemental engagées dans la -restauration de la biodiversité

-                Conversation, réciprocité et convivialité

-                Gouvernance, démocratie, sphère publique, pratiques politiques quotidiennes

-                Réciprocité, échange, don, potlatch

-                Collaboration, résolution de problèmes, recherche de problèmes

-                Pondération, pratiques axées sur le processus, work-in-progress.