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Appels à contributions
Marquer la perte : la lecture et l'écriture de l'effacement dans la littérature

Marquer la perte : la lecture et l'écriture de l'effacement dans la littérature

Publié le par Camille Esmein (Source : Columbia FGSA)

APPEL À CONTRIBUTION
COLUMBIA UNIVERSITY
DEPARTEMENT DE FRANÇAIS ET DE PHILOLOGIE ROMANE
COLLOQUE DES ETUDIANTS GRADUES
17 FEVRIER 2006


Marquer la perte : la lecture et l'écriture de l'effacement dans la littérature française et francophone

Discours d'ouverture : Andreas HUYSSEN

Effacer signifie faire disparaître une marque inscrite sur une surface, détruire complètement ou bien supprimer de la mémoire ou de l'esprit. La portée sémantique du mot reflète l'étendue de son application dans le domaine des études littéraires et culturelles. À partir des poèmes médiévaux et renaissants traitant du pouvoir destructeur du temps jusqu'aux écrits de Blanchot sur la mort et la négativité, la littérature d'expression française a exploré l'effacement comme une force à combattre ou à embrasser, comme une stratégie d'innovation littéraire ou comme un objet de réflexion philosophique. Récemment, les recherches sur les discours de mémoire, sur le trauma, et sur le post-colonialisme ont montré l'importance de l'effacement sur le plan culturel. L'effacement est aussi pertinent dans la production, la dissémination, et l'interprétation des textes : pour des raisons différentes, les auteurs, les éditeurs et les censeurs suppriment des éléments textuels, et ces suppressions peuvent avoir une influence sur l'interprétation des textes.

Ce colloque se propose de considérer le concept de l'effacement littéraire comme forme ou conséquence de la lecture ou de l'écriture. Quelles sont les marques de l'effacement dans un texte et comment pourrions-nous les lire ? L'écriture se trouve-t-elle forcément dans un état d'effacement partiel, comme le suggère la notion derridienne du signe sous rature ? Comment l'effacement participe-t-il dans la production et dans l'interprétation des textes ? Les textes et les interprétations peuvent-ils effacer le sens, l'histoire, la mémoire, les frontières ou l'identité ? Peuvent-ils récupérer ce qui a été effacé ?

Les personnes intéressées sont invitées à envoyer une proposition de communication, de 250 à 300 mots, en français ou en anglais, se rapportant au sujet de l'effacement dans la littérature française ou francophone de toutes périodes. Tous types d'analyses qu'elles soient culturelles, historiques, théoriques, stylistiques ou thématiques seront considérées. Les perspectives d'autres disciplines sur le sujet du colloque seront aussi prises en considération (les études de cinéma et des médias, l'architecture, l'histoire de l'art ou du théâtre, entre autres domaines). Les interventions ne devront pas dépasser les 20 minutes et pourraient s'inspirer des optiques suivantes :

Effacement du sujet / des aspects du sujet :
la mort ; l'annihilation du soi (e.g. dans le mysticisme)
l'effacement des marques de statut social, de genre, l'effacement des traits physiques
l'effacement culturel ou ethnique du fait de la colonisation, de la guerre ou d'autres conflits
le pardon du péché, l'élimination de la dette
l'amnésie, le lavage de cerveau

Effacement de / dans l'écriture
la censure
la rédaction, la réécriture, la traduction
les palimpsestes
le plagiat; la suppression des preuves
l'effacement de la voix de l'auteur ou du narrateur

Effacement dans l'histoire littéraire ou culturelle
le (r)établissement du canon
le révisionnisme historique (dans la littérature)
l'effacement révolutionnaire ou moderniste du passé
l'effacement des frontières entre les genres ou entre les cultures

Veuillez nous faire parvenir vos projets par courriel à l'adresse fgsa-erasure@columbia.edu avant le 4 novembre 2005.

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CALL FOR PAPERS
COLUMBIA UNIVERSITY
DEPARTMENT OF FRENCH & ROMANCE PHILOLOGY
GRADUATE STUDENT CONFERENCE

FEBRUARY 17, 2006

Marking Loss: Reading and Writing Erasure in French and Francophone Literature

Keynote Speaker: Andreas Huyssen

To erase means to obliterate a mark inscribed on a surface, to destroy completely or to wipe out from thought or memory. The semantic range of the word mirrors its wide application within literary and cultural studies. From Medieval and Renaissance poems on time's destructive power to Blanchot's writings on death and negativity, literature in French has explored erasure as a force to combat or embrace, a strategy for literary innovation or an object of philosophical inquiry. Recently, work in the fields of memory discourse, trauma studies, and postcolonial studies has shown the significance of erasure on a cultural level. Erasure is also important in the production, dissemination and interpretation of texts: for different reasons, authors, editors and censors delete text, and these erasures in turn can affect interpretation.

The aim of this conference is to consider the concept of erasure in literature as a form or consequence of reading and writing. What are the marks of erasure in a text and how might we read them? Must writing always be in a state of partial erasure, as Derrida's notion of the sign sous rature suggests? How does erasure participate in the production and interpretation of texts? Can texts and interpretations erase meaning, history, memory, boundaries or identity? Can they recover what has been erased?

We welcome 250-300 word abstracts in French or in English for papers relating to the question of erasure in French and Francophone literature of any period. All approaches cultural, historical, theoretical, stylistic and thematic are encouraged. Perspectives on the conference topic from film and media studies, architecture, art and theater history and other disciplines will also be considered. Reading time will be limited to twenty minutes. Suggested topics include but are not limited to the following:

Erasure of the subject / aspects of the subject:
death; annihilation of self (e.g., in mystical experience)
effacement of class, gender or physical markers
cultural, ethnic erasure through colonization, war or other conflicts
forgiveness of sin, debt
amnesia, brainwashing

Erasure of / in writing:
censorship
editing, rewriting, translation
palimpsests
plagiarism; erasure of evidence
erasure of authorial presence, narrative voice

Erasure in literary or cultural history:
(re)writing the canon
historical revisionism (in literature)
Revolutionary or Modernist erasures of the past
effacement of boundaries between genres, cultures

Please submit your abstract with title and contact information to fgsa-erasure@columbia.edu by November 4th, 2005.