APPEL à participation TransMigrARTS pour la publication d’un livre en trois langues (espagnol, français, anglais)
La Recherche Création Appliquée (RCA). Innover par l'art pour les secteurs sociaux
Edité par Monique Martinez et Sonia Castillo
La recherche création est une pratique de recherche qui n'est pas encore stabilisée dans les universités européennes et latino-américaines, encore plus lorsqu'il s'agit de recherche création appliquée (RCA). La RCA est à la fois un mode d’innovation pour relever les défis sociaux et une autre voie pour les sciences appliquées. Il se caractérise par une relation triangulaire dans laquelle chaque point peut susciter de nombreuses réflexions.
Sur le côté gauche de cette visualisation, que signifie « créer » dans un écosystème qui génère des connexions, en dehors de l’art lui-même ? Quelles sont les spécificités de cet art en mouvement, en tensions ? Le mot recherche à la gauche du dessin renvoie au processus réflexif de la pratique artistique, comme dans la recherche création classique, mais aussi à l’interdisciplinarité. La RCA ne peut être pratiquée sans intégrer les connaissances d’autres domaines disciplinaires, sans dialoguer avec eux et sans prétendre à des résultats transdisciplinaires. Les problèmes des secteurs sociaux et des communautés qui constituent la partie culminante du sommet du triangle soulèvent des questions : qui les définit et comment ? Qui est celui qui commande la Recherche Création Appliquée pour répondre à des problèmes déterminés ? Quelle est la relation entre les artistes de la RCA et les décideurs ? Ce qui constitue un changement de paradigme dans les arts, c’est précisément l’essence même de la RCA, le centre du triangle : l’application, sa fonction et son utilité sociale. La RCA établit des façons de faire pour transformer les mondes à partir des idées de bien-être, de bien-vivre et de joie.
MOTS CLÉS
Recherche Création appliquée. Innovation. Interdisciplinarité. Problèmes sociaux. Groupes sociaux. Participants. Utilité sociale. Bien-être.
Nature des contributions : articles scientifiques et courtes réflexions.
Les chercheurs du programme TransMigrARTS ou des auteurs externes intéressés par le sujet peuvent participer. Les contributions sont reçues en espagnol, français ou anglais.
Calendrier de l’Appel à participation
Les propositions d'articles seront envoyées aux coordinateurs du livre au plus tard le 1er avril 2024. Elles feront environ une page (soit 3 000 caractères), et pourront être collectives ou individuelles. Il est suggéré aux partenaires de TransMigrARTS que les textes reflètent les tendances ou les réflexions des équipes impliquées dans le projet depuis 2020. S'il s'agit d'un article individuel, il doit être centré sur les aspects théoriques de la RCA, puisqu'il s'agit d'une méta réflexion (l’analyse ne peut porter sur de simples études de cas, même on peut s’y référer pour illustrer la pensée). Les auteurs dont la proposition aura été retenue seront informés le 1er juillet 2024 et devront remettre leur article complet au plus tard le 31 novembre 2024.
Les propositions de réflexions courtes (3 000 caractères) seront reçues directement le 1er avril 2024. Les avis d’acceptation seront communiqués le 1er juillet 2024.
Les propositions doivent être adressées au format Word (.doc) ou PDF aux deux adresses suivantes :
Monique Martinez <monique.martinez@univ-tlse2.fr>
Sonia Castillo Ballén <scastillob@udistrital.edu.co
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La Recherche Création Appliquée (RCA). Innover par l'art pour les secteurs sociaux
Parmi les différents domaines d'application de l'art, cet ouvrage s'intéresse aux arts vivants (co-présence, co-participation, performatif).
Dans le champ des arts vivants, les différentes manières de faire de la RCA peuvent être définies en trois catégories : des spectacles pour illustrer un défi sociétal, des ateliers artistiques auprès d'un public cible, les études théâtrales comme outil de renouvellement des pratiques professionnelles ou des interactions dans le champ social.
Cette publication ne considère que la deuxième modalité : des ateliers artistiques qui sont réalisés auprès d'un public cible pour répondre à un défi sociétal défini en amont.
Nous proposons, pour guider la réflexion, les trois axes suivants et un Manifeste.
Premier axe :
Comment définir les relations entre la RCA et les secteurs sociaux et les enjeux sociétaux ? Sachant que la RCA est une pratique qui aborde des problèmes sociaux, quelle en est sa portée ou sa plasticité ? Sans considérer que la RCA est thérapeutique - il ne s'agit pas ici d'art-thérapie - nous proposons d'explorer le lien entre la RCA et la santé mentale (dépression, confinement) ou plus généralement avec la médecine (oncologie, psychiatrie, psychologie, handicap, nutrition, les soins palliatifs, Alzheimer, etc.). Nous pensons au rôle de la RCA dans l'entreprise (gestion des conflits, bien-être au travail, responsabilité environnementale, sexisme, diversité, burn out, etc.). Nous n'omettrons pas le pouvoir transformateur des ateliers pour l’éducation, pour la communication (politique, télévision, juridique), pour le secteur pénitentiaire, pour l'écologie, traversés par des défis sociaux comme la migration, la paix, le genre, la racialisation et l'ethnicité, etc. Dans la mesure où il s'agit d'une voie illimitée d'innovation, toute proposition qui traite des potentialités et des connexions dans d’autres domaines où la RCA est possible rentre dans la problématique.
Deuxième axe :
Lorsque s’établissent des liens entre la RCA et un champ spécifique, il semble important de mettre en évidence les défis et les risques qui peuvent apparaitre au cours de leurs interactions. Si la RCA s’inscrit dans la vie et le social, nous devons réfléchir aux relations entre les personnes qui commandent les ateliers et les artistes/chercheurs en innovations qui les mettent en oeuvre. Les commanditaires peuvent être des ONG, des universités, des entreprises, des gouvernements, des maires, des associations. Quelles peuvent être ces relations ? Que signifie pour l’artiste d’apporter une réponse à une commande ? Quels sont les obstacles culturels, idéologiques, artistiques qui peuvent entraver le dialogue ? Quels peuvent être la teneur des accords entre les commanditaires et les spécialistes de la RCA, dans différents contextes et situations ? Peut-on envisager un processus de co-création avec les deux parties ? Quelles sont les limites de la négociation ? Quels sont les profils qui peuvent apparaitre des deux côtés ? Par exemple, il peut y avoir des types de commanditaires autoritaires, méfiants, enthousiastes, indifférents face à un artiste intellectuel, commercial, ouvert ou idéologisé. Comment résoudre ces dilemmes ?
Troisième axe
Ce troisième axe de l'appel s'oriente vers l'artistique appliqué. L'ICA dessine un parcours d'innovation qui intègre plusieurs éléments : les compétences de l'artiste / l'enjeu social / les participants / les pouvoirs de l'art / les techniques spécifiques des langages artistiques (textes, corps, matières, sons). Dans quelle mesure ce parcours renouvelle-t-il la manière de faire de l'art ? Peut-on définir les pouvoirs de l'art pour l'innovation ? La capacité à improviser, à travailler dans l'erreur, à gérer des rythmes, des tempos, des intensités, à faire parler la matière, à fictionner des objets et des événement est fondamentale dans les ateliers appliqués. L'observation sensible, l'intercommunication, la co-participation comme la capacité à mobiliser les corps y sont présentes. La possibilité de déplacer ou de co-déplacer les autres devient un élément puissant qui transforme la pensée, le corps et les sensibilités. La fictionnalisation de la réalité permet de créer des espaces liminaux entre ce que l'on est et ce que l'on n'est pas. Des possibilités de ré-existence sont révélées, avec des récits qui ouvrent un espace pour la construction de connaissances à partir du corps et qui construisent d'autres mondes possibles avec l'autre. La coexistence délocalise et croise les corps (les individus) pour trouver une expérience et un bien-être communs.