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Innovations pédagogiques : comment améliorer la confiance des apprenant.e.s du FLS en salle de classe ? (Colloque APFUCC 2024, Montréal)

Innovations pédagogiques : comment améliorer la confiance des apprenant.e.s du FLS en salle de classe ? (Colloque APFUCC 2024, Montréal)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Rosanne Abdulla)

Colloque 2024

Du 15 au 19 juin 2024

Université McGill

Montréal, Québec, Canada

Innovations pédagogiques : comment améliorer la confiance des apprenant.e.s du FLS en salle de classe ?

Étant donné que le Canada constitue un pays officiellement bilingue, l’identité

canadienne est censée se caractériser par une certaine dualité linguistique en ce qui concerne ses

deux langues officielles. Avec 75 % de la population canadienne qui parle anglais comme langue

maternelle (Statistique Canada), les programmes de français langue seconde (FLS) gardent une

place intégrale au sein du système scolaire des provinces anglophones. Pourtant, malgré un désir

national de s’identifier comme étant « officiellement bilingues », les apprenants et apprenantes

de ces programmes témoignent d’un manque de confiance dans leurs capacités, craignent de

prendre des risques langagiers, et ne se sentent surtout pas à l’aise dans la communication

spontanée (EducLang).

Nous appliquerons ici la notion d’insécurité linguistique, typiquement liée à la langue

maternelle chez certain.e.s locuteur.rice.s, à des apprenant.e.s de langue seconde dans des

programmes du FLS au Canada. Dans un tel contexte scolaire, il s’agit d’explorer le manque de

confiance (autodéclaré) chez les apprenant.e.s qui se sentent inférieur.e.s aux pairs qu’ils et elles

perçoivent comme étant meilleur.e.s en français. Bien évidemment, le comportement du

personnel enseignant entre clairement en jeu aussi : « Dans les écoles et les universités,

l’insécurité linguistique est renforcée par la surveillance et la correction constante de la langue

par ceux qui prétendent parler un meilleur français » (CPF, 1). Il existe ainsi une hiérarchie

linguistique implicite, mais bien présente, parmi les apprenant.e.s non-natif.ve.s. Le plus

souvent, ils et elles se jugent rapidement comme étant « pas assez bon.ne.s », et se voient ensuite

en bas de cette hiérarchie.

L’insécurité linguistique constitue un obstacle énorme pour les apprenant.e.s du FLS. Il

est vrai que certaines approches traditionnelles, telles que la méthode grammaire-traduction, ne

donnent aux apprenant.e.s que l’occasion de remplir des fiches de grammaire, mémoriser des

tableaux de verbes, et rédiger des dissertations littéraires. Notamment, ce sont les conversations

orales qui les inquiètent plus que la lecture ou l’écriture (CPF, 9). Toutefois, de plus en plus, des

pédagogies qui encouragent une communication authentique (comme l’approche communicative,

l’approche actionnelle, et l’approche neurolinguistique) s’utilisent dans les salles de classe FLS

dans une tentative de combler cet écart.

En outre, que ce soit Bonny Norton (2013) qui soulève la nécessité chez les apprenant.e.s

de percevoir la communauté linguistique désirée comme véritablement accessible, ou Monica

Tang (2022) qui discute de l’importance d’être vu.e, entendu.e, et reconnu.e comme membre

légitime de cette communauté, le thème de l’appartenance s’avère clé. Il faut que les

apprenant.e.s arrivent à négocier et à valoriser leurs identités bilingues afin de se sentir à l’aise

avec la communication dans leur langue non-native. En effet, seulement 40 % des Canadien.ne.s

affirment la capacité d’avoir une conversation dans plus qu’une langue (Statistique Canada) ; la

majorité de la population canadienne n’a donc pas grandi en s’identifiant comme bilingue. Il

n’est donc pas étonnant de voir autant d’angoisse et de réticence autour de la prise de risques et

de la communication spontanée en français, car beaucoup de nos élèves et étudiant.e.s n’ont

jamais appris que le bilinguisme ne signifie pas la perfection linguistique.

Nous réfléchirons alors aux sources de cette insécurité linguistique. Qu’est-ce qui la

provoque en salle de classe chez les apprenant.e.s du FLS ? Quel est le rôle de l’espace scolaire

et universitaire par rapport à la psychologie émotionnelle et à la santé mentale ? Et, enfin,

comment pourrait-on réduire l’angoisse et augmenter la confiance chez nos élèves et étudiant.e.s

en salle de classe ?

Nous nous intéressons donc à aborder des idées et approches pédagogiques qui nous

aident à travailler à combler cet écart. Notre objectif est d’accueillir un mélange de

communications théoriques ainsi qu’appliquées. Cet atelier invite des propositions qui abordent

les axes suivants, entre autres, soit comme sujet d’un projet de recherche, soit comme stratégie

déjà employée en salle de classe.

• Création d’un environnement sûr en salle de classe

• Croyances identitaires au niveau du bilinguisme

• Appartenance à la communauté francophone

• La nature du bilinguisme au Canada

• Pratiques métacognitives et auto-réflectives

• La prise de risques langagière

• Le rôle de la rétroaction et/ou le renforcement positif

• Apprentissage du FLS en milieu anglophone

• L’autonomie des apprenants et/ou l’apprentissage actif

• Questions de rétention dans les programmes FLS

• Outils d’évaluation pour l’acquisition du FLS

• Technopédagogies et/ou ludopédagogies

Date limite pour l’envoi des propositions (titre, résumé de 250-300 mots, adresse, affiliation et

notice bio-bibliographique de 150 mots) à rabdul2@uwo.ca avant le 15 janvier 2024.