L’enfant dans les univers des génocides : l’avant, le pendant, l’après (Université d’été ARES 2024)
Université d’été - ARES 2024 - Appel à candidatures
L’enfant dans les univers des génocides : l’avant, le pendant, l’après.
Choisir une telle entrée pour l’université d’été de 2024, comme l’an dernier, c’est d’emblée admettre que la Shoah est une césure pour ne pas dire une déchirure dans le comptage du temps dans l’Occident voire dans le monde. Plusieurs choix se présentent alors à nous soit chronologiquement soit thématiquement. En 2016, le Mémorial de la Shoah, choisissant un angle chromatique, présentait à l’aide 250 photographies issues majoritairement du fonds du Mémorial de la Shoah, de documents d’archives et de films, l’exposition : Après la Shoah. Rescapés, réfugiés, survivants (1944-1947) en voulant montrer la sortie du génocide et ses conséquences immédiates.
Notre objectif est à plus long terme en voulant cibler une large période allant de 1939 à 1945, mais en ciblant un seul thème : les enfants.
Notre questionnement volontairement multidisciplinaire concerne plusieurs pistes de réflexions mêlant chronologie et thèmes.
Première piste. Dans l’immédiat après-guerre. Que faire ? où aller ? Avec quelles aides ?
Pour commencer, après avoir évoqué les images de la découverte des camps, qui se fait en décalage entre l’est (juillet 44) et l’ouest (avril 45) de l’Europe, il nous faudra cerner les difficultés des rescapés à un retour à la normale. Est-il-même possible dans l’euphorie qui baigne les côtes de la Libération mais qui laisse de côté les souffrances de ceux qui attendent un retour impossible des disparus. Nous abordons alors aux destins de deux catégories d’acteurs ; les rescapés et les non déportés.
Quelles aides vont-ils trouver en dehors des associations caritatives à l’œuvre déjà pendant la Shoah (Hicem, Ose, Joint, Quakers, Cimade, Croix-Rouge pour ne citer que quelques-uns)), dans les pays européens où les situations intérieures diffèrent selon le positionnement politique et historique.
Deuxième piste
Une deuxième réflexion est à mener sur les personnes déplacées les DP. Au total, 200 000 à 250 000 DPs juifs, dont une majorité de Polonais, se retrouvent presque tous à nouveau dans des camps aménagés par les Alliés, dans l’attente d’une émigration.
« Parmi les dizaines de millions de déplacés et réfugiés, la minorité de rescapés juifs, dont les rares survivants des camps, connaissent d’un bout à l’autre de l’Europe des sorts très différents. Dans certains pays comme la Hongrie ou la Roumanie, la haine se nourrit d’un ressentiment nouveau et les rescapés n’ont alors d’autre choix que de repartir » Extrait de l’exposition citée
Leur sort reste incertain pendant longtemps jusqu’aux années 50. En Pologne qui montre une hostilité certaine (pogrom de Kielce en 1946) la majorité de ces revenus » repartent : réfugiés revenus d’URSS ou survivants. En Allemagne des camps les accueille de nouveaux.
Il faut aussi replacer dans ce contexte l’émigration clandestine vers la Palestine dont l’histoire de l’Exodus n’est qu’un épisode.
Troisième piste : l’effort de reconstruction et reprise en main de leur destin par des Juifs qui veulent oublier la parenthèse de Vichy mais aussi des Arméniens et des Tutsis
Il y a bien sur la récupération des biens perdus souvent au prix de procès longs- - Sy ajoutent les efforts pour ne pas sombrer dans la dépression, C’est ce que Boris Cyrulnik a expliqué et vulgarisé sous le terme de Résilience.
Quatrième piste : se souvenir. La construction mémorielle
Les items sont si nombreux dans cette partie qu’il nous faut trier en précisant seulement quelques entrées
· Les premières manifestations mémorielles dès les années 1948-50 dans le domaine privé mais auxquelles assistent les autorités cf 4 avril 1948 à Marseille
· Le négationnisme : une nébuleuse
· L’introduction dans cette construction des structures de l’Etat et l’institutionnalisation du devoir de mémoire
· Les Musées
Cinquième piste avec quoi enseigner et écrire cette histoire
Les témoignages
· Des survivants
· Des artistes : peintres, cinéastes, documentaristes
· Les chasseurs comme Simon Wiesenthal et Serge Klarsfeld
Le thème choisi est très riche et nous permettra de le poursuivre sur 3 ans.
Modalités de soumission
Les propositions, de 700 à 1000 mots environ, accompagnées d’une brève notice biobibliographique, sont à envoyer à rendb@bbox.fr avant le 30 mars 2024.
Les auteurs seront informés du choix du comité de lecture fin avril 2023.
Dates : Les 8, 9 et 10 Juillet 2024
Lieu : Marseille, France. Faculté Saint Charles
Comité scientifique
Augustin Giovanni, professeur de Philosophie en classes préparatoires à l'Université d'Aix-Marseille ;
Renée Dray-Bensousan, professeur à l'IUFM de Marseille, chercheur associée à la MMSH, Université d'Aix-Marseille ;
Maria Gartner, professeur au gymnasium d'Emden ;
Roger et Mireille Reboul, professeurs d’histoire
Lisette Simon, professeur d’histoire
Guy Palmaccio, professeur d'histoire Marseille
Gerald Attali IPR
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Lieux
· ARES (Association pour la Recherche et l'Enseignement de la Shoah), boîte 319, Maison des associations, 93 La Canebière, Marseille, France (13)
· Faculté Saint Charles, Amphi Charves, 3 place Victor Hugo 13003 Marseille