Après un volume consacré à Pierre Bayard et au droit d'intervention critique et un autre à l'esthétique selon Herman Parret, l'éclectique collection "La République des lettres" des éditions Peeters accueille aujourd'hui la somme consacrée par Charlotte Dufour à La scène. Pratiques d'un genre littéraire et artistique (1810-1910). Face à un corpus foisonnant dans lequel l’intitulé "Scènes de" est répété en titre (Scènes de la vie parisienne, Scènes de la vie intime, Scènes de la vie réelle, etc.), cette enquête restitue dans le panorama littéraire de la période 1810-1910 la manière dont s’est façonné un type d’écriture symptomatique du siècle. En posant la question du genre à partir des pratiques, le croisement des formes (générique, narrative, éditoriale) et des disciplines (presse, théâtre, peinture) a été privilégié pour montrer les opérations qui ont permis à la scène d’exister comme fait littéraire, les acteurs qui ont entrepris d’en faire un genre, les conditions de publication et les enjeux de sa réception, les modalités poétiques et structurelles de sa mise en représentation et, plus généralement, les facteurs socio-historiques et esthétiques qui ont assuré le fonctionnement de la pratique à l’intérieur d’un système pluri-générique. Fabula donne à lire un extrait de l'introduction...
Rappelons à cette occasion l'entrée donnée par Lise Charles à l'Atelier de théorie littéraire "La scène : le mot et l'idée", ainsi que, plus haut dans le temps, le manuel de Stéphane Lojkine, La Scène de roman. Méthode d'analyse (A. Colin, 2002), désormais accessible en ligne sur le site UtPictura18, et dont Philippe Ortel avait rendu compte en son temps pour Acta Fabula : "Ordre et désordre de la scène".
(Illustr. : Monsieur a sa bête, Madame son animal... par Honoré Daumier, 1801 ©National Gallery of Art)