
"Tout au long de notre vie, écrivait François Truffaut, nous devenons des personnes différentes et successives, et c’est ce qui rend tellement étranges les livres de souvenirs. Une personne ultime s’efforce d’unifier tous ces personnages antérieurs". Les recueils de lettres se dispensent d'un tel effort. Nous avions pu découvrir voici trois ans sa Correspondance avec des écrivains, depuis sa première lettre de jeune cinéphile à Jean Cocteau, en 1948, jusqu’à sa disparition prématurée en 1984. Paraît aujourd'hui sa Correspondance avec des cinéastes. Ce sont ici trente années d’échanges avec les grands anciens (Ophuls, Clouzot…), ses confrères de la Nouvelle Vague (Rivette, Rohmer, Godard…), ses contemporains (de Paula Delsol à Bertrand Tavernier, de Kubrick à Wenders, d’Agnès Varda à Marcel Ophuls…) et ces jeunes talents qu’il prend le temps de conseiller entre les voyages et les tournages. Autant d’éclats sur cette passion vive qui anime Truffaut depuis l’enfance et ses Quatre Cents Coups, les coulisses de la création et de toute une époque, les amitiés et les filiations. Fabula donne à lire un extrait du volume…
Rappelons l'édition de la correspondance de Truffaut avec Helen Scott sous le titre "Mon petit Truffe, ma grande Scottie" (Denoël), ainsi que la Lettre ouverte à François Truffaut signée par Éric Neuhoff (Albin Michel) et la réédition de La leçon de cinéma dans la collection Champs de Flammarion, mais aussi, dans la seconde livraison de Fabula-LhT, "Ce que le cinéma fait à la littérature (et réciproquement)", de l'essai de Tom Conley traduit par Audrey Evrard "Aux sources de la Nouvelle Vague : Lecture des Mistons", le court métrage (1956) de Truffaut adaptée de la nouvelle de Maurice Pons.