Les métaphores ne sont pas simplement décoratives. En réalité, c’est la pensée elle-même qui est métaphorique. Afin de dégager les implications de cette idée, une cartographie des métaphores s’avère indispensable. Autrement dit, il convient de se doter d’une vue d’ensemble des concepts qui, d’une manière ou d’une autre, se rapportent à la créativité linguistique. Mais il convient également de comprendre que nous sommes enclins à nous tromper au moment d’évaluer la portée et les implications de ces emplois innovants. Les métaphores nous servent à redécrire le monde mais elles ne dévoilent pas nécessairement des propriétés profondes et cachées de celui-ci. Par ailleurs, les usages théoriques et philosophiques du langage produisent des pièges conceptuels que nous disposons, pour ainsi dire, pour nous-mêmes. Cette idée a été largement développée par Wittgenstein. Et l’un des traits des emplois innovants est précisément qu’ils démultiplient notre propension à nous laisser embrouiller par notre langage. Le présent ouvrage vise à examiner ces points à l’aide d’exemples empruntés aussi bien à la psychologie et à l’anthropologie qu’aux sciences de la nature. Et, au-delà du cas du langage dit « figuré », c’est sur la nature de nos concepts sur leur usage qu’il convient, plus généralement, de s’interroger.
Essai
Nouvelle parution
Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne