Trad. de l’anglais par Yves Erard, Christian Indermühle, Emmanuelle Narjoux et Danielle Robert.
Préface de Stanley Cavell
Comment la violence, cette force destructrice qui semble aussi puissante que fulgurante, s’invite-t-elle peu à peu jusque dans notre existence quotidienne ?
C’est en spécialiste que l’anthropologue Veena Das analyse l’irruption de la violence extrême dans la vie ordinaire, notamment celle des femmes, en s’appuyant sur l’exemple de la partition de l’Inde et du Pakistan en 1947 ou des massacres de sikhs ayant suivi l’assassinat de la Première ministre Indira Gandhi en 1984.
Elle dévoile ainsi les différents mécanismes à l’oeuvre, qui combinent violence collective, influence de la rumeur, nouveaux liens familiaux et rôle des autorités. Articulant réflexions ethnographiques et philosophiques, elle esquisse dans cet essai magistral une nouvelle façon de décrire et d’interpréter la violence dans les sociétés et cultures du monde entier.
Un ouvrage indispensable, au-delà des frontières disciplinaires, pour mieux comprendre la violence, en particulier celle perpétrée contre les femmes.
Professeure d’anthropologie à l’Université Johns-Hopkins à Baltimore, Veena Das compte parmi les anthropologues les plus éminents d’aujourd’hui. Elle est l’autrice d’une oeuvre importante consacrée à la question de la violence, de la souffrance sociale et de la vie ordinaire.
—
On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Traduisons Veena Das", par Maëline Le Lay (en ligne le 23 octobre 2023)
En 2006, aux presses de l’université de Californie, l’anthropologue Veena Das faisait paraître Life and Words: Violence and the Descent into the Ordinary, son principal ouvrage, proposant une réflexion philosophique sur ce que fait la violence politique aux existences ordinaires, comment elle s’inscrit dans le quotidien et dans une temporalité spécifique, propre à ce vécu marqué par le souvenir de ces événements éprouvants. Il aura fallu dix-sept ans pour que nous parvienne en français ce travail majeur sur la création de soi dans des contextes de violence politique – notamment subie par les femmes – et sur la perception de l’État dans des sociétés postcoloniales.