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Barrès éloigné

Barrès éloigné

Publié le par Marc Escola

"Barrès s’éloigne", observait Montherlant dès 1925. Plus tard, Zeev Sternhell le rendra responsable de l’invention du fascisme, sentence sans doute excessive mais raison suffisante de ne pas l'ignorer tout à fait, en cette année 2023 qui marque le centenaire de sa mort, sans oublier de rappeler son engagement antidreyfusard et nationaliste, son appartenance à la Ligue de la patrie française en 1899 et sa présidence de la Ligue des patriotes en 1914, à la tête de laquelle il fut "le rossignol du carnage" selon le mot de Romain Rolland. Car le styliste n’aura cessé d’exercer une influence certaine sur les écrivains de l’entre-deux-guerres, Malraux, Drieu la Rochelle, Mauriac, Montherlant, et surtout Aragon, qui n’a jamais renié sa dette. Sous le titre À l’ombre de Maurice Barrès (Gallimard), Antoine Compagnon fait paraître un ouvrage collectif consacré à l'auteur de L’Ennemi des lois, Les Déracinés, La Colline inspirée. Fabula vous invite à découvrir le début de l'ouvrage…

Paraissent dans le même temps Barrès en mouvement. Dans l'atelier des voyages (Droz) de Jessica Desclaux, et deux biographies : la première signée aux éditions du Cerf par Estelle Anglade-Trubert, la seconde par Emmanuel Godo sous le titre Maurice Barrès. Le grand inconnu 1862-1923 (Tallandier), dont Fabula offre également un extrait…

Denis Pernot et Vital Rambaud ont établi de leur côté la Chronique de la Grande Guerre de Maurice Barrès (Classiques Garnier), une anthologie qui réunit plus de cent-cinquante des articles publiés par Barrès pendant la première guerre mondiale. Les deux spécialistes sont aussi à l'initiative du colloque "Maurice Barrès devant et dans l'histoire littéraire", qui se tiendra à la BnF les 17 et 18 novembre prochains.