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Quand la Baltique rencontre la Méditerranée. Circulation des savoirs autour de la mer Baltique du Moyen Âge au début du XXe s. (Toulouse)

Quand la Baltique rencontre la Méditerranée. Circulation des savoirs autour de la mer Baltique du Moyen Âge au début du XXe s. (Toulouse)

Publié le par Marc Escola (Source : Lisa Castro)

Depuis quatre ans, les journées “Circulation des savoirs autour de la Baltique du Moyen Âge au début du XXe siècle” proposent un espace de discussion et de réflexion centré sur l’Europe du Nord. Nous avons pu ainsi mettre en avant des spécificités trop souvent méconnues de cette aire géographique en questionnant les échanges, notamment culturels, qui s’y opèrent, sur un temps long.

Pour cette cinquième édition, nous avons choisi de faire dialoguer l’aire baltique avec un autre espace maritime et bassin culturel majeur : la Méditerranée. Cette rencontre n’entend pas se limiter à une perspective monodirectionnelle qui irait de la Méditerranée à la Baltique, mais au contraire épouser le flux même de circulations multiples, qui ne cesse de relier les deux mers par mille chemins. Nous souhaitons ainsi questionner les relations entre ces deux espaces maritimes, en mettant en avant les circulations qui les relient : celles des hommes et des femmes, bien sûr, mais également des idées et des objets. À travers elles, il s’agira d’embrasser dans leur plus grande diversité possible les contacts, les influences et les échanges qui ont été les vecteurs de l’identité culturelle, artistique et politique de ces espaces. L’objectif de cette journée sera d’interroger les manières dont ces deux espaces s’influencent, se construisent au contact l’un de l’autre, et se nourrissent au travers de parcours aussi bien individuels que collectifs qui mènent d’une mer à l’autre. 

C’est précisément à partir de la dimension maritime que deux zones difficilement comparables, linguistiquement distinctes et culturellement différentes comme le bassin méditerranéen et la zone baltique peuvent être considérées dans une même perspective géoculturelle et géopolitique – une proposition similaire à celle des Atlantic studies.

Également plurielles (au sens linguistique du terme tel que Tranströmer l’aurait compris), la Méditerranée et la Baltique font appel à deux contextes macro-régionaux qui dépassent la limite imposée par les nationalismes pour devenir des zones d'échange internationales. En ce sens, comparer, d'une part, l'Allemagne, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Russie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne et, d'autre part, les côtes européennes, africaines et asiatiques, n’est-ce pas aussi repenser plus largement la circulation culturelle entre le Nord et le Sud ?

En 1714, le tsar Pierre Ier reprenait la métaphore de Leibniz sur le déroulement du temps : 

Les historiens pensent que le berceau de toutes les connaissances se trouve en Grèce, d’où, par les vicissitudes du temps, elles ont été expulsées, sont passées en Italie, puis se sont répandues sur toutes les terres autrichiennes, mais, par l’ignorance de nos ancêtres, elles ont été suspendues et n'ont pas pénétré plus loin que la Pologne ; Ce mouvement des sciences, je l'assimile à la circulation du sang dans le corps humain, et je crois qu'avec le temps elles quitteront leur demeure actuelle en Angleterre, en France et en Allemagne, qu’elles dureront quelques siècles ici [en Russie - à Saint-Pétersbourg] et qu’elles retourneront ensuite dans leur véritable patrie, en Grèce.

La logique de la circulation des savoirs suit donc dans l’esprit du tsar, une logique cyclique à la fois dans le temps et dans l’espace, passant d’une mer à l’autre puis revenant à son point de départ. En confrontant la Méditerranée et la Baltique, il est possible de tisser une histoire européenne – voire mondiale – au sens le plus large.  

Quelques idées de thèmes qui pourraient être abordés durant cette journée consacrée aux rencontres entre la Baltique et la Méditerranée : 

- Mobilités migratoires, volontaires et/ou forcées : voyager d’une mer à l’autre ; déplacements professionnels et éducatifs (voyages d’études et Grand Tour), de loisir et tourisme ; en temps de guerre ;  mobilités sociales ; conditions de voyage ; cartographies maritimes ;

 - Échanges et transferts culturels : liens culturels, artistiques, religieux entre les deux espaces ; adaptation et reprises des pratiques et courants culturels ; circulations d’objets ;

- Matérialités politiques et économiques : relations à caractère diplomatique, commercial ou encore diplomatique ; sous forme d’alliances, d’échanges et de conflits, ou bien d’antagonismes entre attractions et répulsions; les réapparitions des deux zones en termes politiques et de propagande ;

Modalités de contribution
Les propositions, en français ou en anglais, de 2000 signes (espaces compris) seront accompagnées d’une courte présentation (structure de rattachement, sujet de recherche, travaux..). Elles doivent être envoyées à l’adresse suivante : cbaltique@gmail.com avant le vendredi 15 décembre 2023.

Date de la journée d'étude : 7 juin 2024

Comité d’organisation

Lisa Castro, docteure en histoire contemporaine à l’Université Toulouse II Jean Jaurès.
Hugo Tardy, doctorant en histoire de l’art moderne à l’Université Toulouse II Jean Jaurès.

Comité scientifique

Alessandra Ballotti : Maîtresse de conférences en études nordiques (Sorbonne université - REIGENN)
Pierre-Yves Beaurepaire : Professeur en histoire moderne (Université Côte d'Azur - CMMC), Institut Universitaire de France
Matthieu Grenet, Maître de conférences en histoire moderne (INU Champollion- Albi / Framespa / Swedish Collegium for Advanced Study - Uppsala)
Hélène Leclerc : Maîtresse de conférences HDR en études germaniques (Université Toulouse II Jean Jaurès - CREG)
Patrick Louvier : Maître de conférences HDR en histoire contemporaine (Université Paul-Valéry Montpellier 3 - CRISES).