Globalisation et héritages culturels
Revue Méditations Littéraires
"Cette globalisation qui fait qu'un certain nombre de lieux se retrouvent partout, dans toutes ces zones intermédiaires, est le signe de la modernité de l'errance" (Raymond Depardon, 2000). De l’uniformisation au mélange des cultures, la globalisation a abouti soit à une dynamique de la conservation des héritages culturels, soit à la formation d’une culture unique fruit de la synthèse interculturelle fusionnelle. Les citoyens du monde qui arborent un style vestimentaire américain, parlent le chinois, lisent la littérature persane s’opposent à ceux qui sont profondément ancrés dans leurs racines culturelle, religieuse ou nationale. Dans ce sens, il est possible d’étudier l’imaginaire collectif des différents peuples qui s’intègrent au sein de l’imaginaire globalisé ou résistent à l’uniformisation globalisante.
Ainsi, la réflexion sur l’interaction entre la globalisation et les héritages culturels, qui nous ouvre à une réalité de plus en plus complexe, produit un nombre infini de types culturels aux réactions variées dont la révolte individuelle ou collective, l’intégration, le repli fanatique, le choc culturel, la violence ou la tentative de trouver de nouvelles formes de mondialisation.
Cette problématique actuelle est couramment explorée dans les œuvres artistiques et littéraires comme L’Étranger (1942) d’Albert Camus, Le monde s’effondre (1958) de Chinua Achebe, l’Identité (1997) de Milan Kundera, L’interrogatoire (2022) de Suzanne Azmayesh, etc. Au niveau artistique, on note que l’architecture moderne dominante à Dubaï ne reflète point la culture du pays, contrairement aux bâtiments de Rome qui portent en eux l’héritage culturel, religieux et historique de la capitale italienne.
Dans ce sens, il est possible d’analyser la dynamique interculturelle qui donne naissance à l’identité unique, circonscrite dans le temps et dans l’espace ou à l’identité-rhizome dont la multiplicité est symbolisée par une racine générant plusieurs tiges. C’est ainsi qu’il est possible d’aborder le thème de la globalisation et des héritages culturels en se référant aux études culturelles (en anglais cultural studies), ou sciences de la culture qui constituent un courant de recherche d'origine anglophone à la croisée de la sociologie, de l'anthropologie culturelle, de la philosophie, de l’ethnologie, de la littérature, de la médiologie et des arts. La résistance culturelle, quant à elle, est abordée dans l’ouvrage d’Edward Saïd Culture et résistance et dans Géopolitique du chaos d’Ignacio Ramonet.
Pour la "résistance" artistique, le paradigme toujours opérant d'une relative opposition entre l'enracinement (même au comble de l'errance) de l'artiste "résident" et le plasticien délocalisé se voulant "mainstream" reste le moteur des propositions plastiques les plus variées. On retrouve ici l'énergie de la conservation (et défense) des médiums versus l'hybridité fusionnelle des pratiques transgenres du postmodernisme international. Nous pourrons pour aborder la thématique nous référer à l’ouvrage de l'historienne de l'art Christine Macel, L'art à l'air de la globalisation : Modernités et décentrement, (textes de théoriciens qui redessinent le paysage intellectuel de l'art du contexte globalisé) mais plus largement aussi au classique du philosophe Dominique Chateau L'héritage de l’art, imitation, tradition et modernité, livre nodal pour toute transmission d'un héritage de culture.
Il est possible d’étudier la globalisation et les spécificités culturelles dans les œuvres littéraires, artistiques comme dans les différents essais grâce à une approche multidisciplinaire qui englobe, sans exhaustivité :
-La géopolitique, pour aborder la guerre, la frontière, l’identité culturelle et religieuse et les crises économiques.
-La sociocritique, pour l’étude des cultures, de l’économie et des sociétés.
-L’interculturalité, pour l’analyse des thèmes culturels surtout celui de l’espace-culture qui s’associe aux problématiques posées par la globalisation.
-La géocritique, pour l’étude de l’interaction entre la globalisation et l’espace.
-La mythocritique, pour une ouverture sur les imaginaires collectifs des peuples.
-L’anthropologie, pour une approche approfondie des sociétés archaïques.
Pour ce numéro dont la publication est prévue en fin décembre 2023, les propositions d’articles – en français ou en anglais – n’excédant pas une demi-page (en Times New Roman ; 12 ; simple), devront être accompagnées d’une brève notice biobibliographique de l’auteur (institution de rattachement, Labo, publications…). Elles sont à faire parvenir, au plus tard le 01 novembre 2023, en un seul document Word, à l’adresse suivante : contact@meditationslitteraires.com
La rédaction communiquera les résultats de la sélection au plus tard le 03 novembre 2023.
Après acceptation des propositions, le retour des articles complets est attendu pour le 20 décembre 2023. Ceux-ci seront soumis à une double expertise anonyme (double aveugle) après validation du comité de rédaction.
La date prévue pour la publication électronique de ce numéro est la fin décembre 2023. La version papier sera publiée, dans les Éditions Orchidées, à la mi-janvier 2024.
Rédacteur en chef
Khalil BABA (Professeur de l’Enseignement Supérieur HDR, Maroc)
Comité de rédaction
Amel FAKHFAKH (Professeur de l’Enseignement Supérieur, Tunisie)
François LE GUENNEC (Chercheur, France)
Zsuzsa SIMONFFY (Maître de conférences HDR, Hongrie)
Catherine WEBSTER (Professeur de l’Enseignement supérieur, États-Unis d’Amérique)
Chargée de communication web
Inès MESSAOUD (Inesart) (Enseignant-chercheur, France)
Méditations Littéraires
Revue internationale de Littérature Générale et Comparée, indexée et référencée dans plusieurs bases de données scientifiques
Publication de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines-Oujda (Maroc)
e-ISSN 2658-9451
p-ISSN 2737-8462
Dépôt légal 2021PE0021
CC-BY-NC 4.0
00212.6.99.42.82.82
B.P. 3236 Oujda – Maroc