Tout autre chose : un inventaire de choses plus ou moins matérielles, plus ou moins banales, ordinaires. Des portraits d’objets. Dans une langue à la fois sombre et précise, ces courts textes — mélange subtil de gravité, d’hallucination et d’humour — expriment l’inquiétude vis-à-vis de ces objets (couteau, barbe, ampoule, clou, caillou, ombre…) qui — investis par le regard et les affects de l’observateur — s’animent d’une présence étrange, d’une sorte de vie onirique, voire cauchemardesque. Car il s’agit ici de leur faire rendre gorge, de les machiner avec nos pulsions, de les traiter comme une chose animée, voire animale, et de les laisser se retourner contre nous. Le quotidien en ressort modifié, il semble changer d’échelle, s’animer d’une puissance énigmatique et hors contrôle.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Une chose amenant l’autre", par Laurent Albarracin (en ligne le 3 octobre 2023).
Claro s’attaque aux choses. Il s’en prend aux objets familiers. Ce sont eux désormais qui feront les frais de son atrabile. Il s’y attaque avec son mordant habituel et toute la verve stylistique dont il est capable. S’il les plonge dans un bain d’acide caustique, ce n’est pas, on s’en doute, pour les rendre inopérants, mais afin de leur redonner tout leur tranchant et toute l’agressivité dont ils sont capables.