La littérature exploite pleinement notre capacité à créer en pensée des êtres et des mondes à partir de marques imprimées sur des pages. Des mots, des phrases font naître des figures, issues de notre imagination. Nous les faisons vivre en nous, nous les laissons se développer, se transformer, habiter nos pensées et peu à peu se libérer de notre emprise. Le personnage d’un roman nous habite longtemps après avoir refermé le livre. Le visage d’un être aimé, décrit finement, devient une figure obsédante. Un théâtre s’anime, peuplé d’êtres imaginaires que nous avons fait nous-mêmes apparaître.
Au bout des doigts explore cet espace imaginaire qui s’ouvre et s’anime au contact des fictions. Les lectures proposées abordent de nombreuses figures et leurs parcours ; elles interrogent aussi les rapports entre perception et imagination, les liens entre mémoire et oubli, entre création et répétition, l’imaginaire de la fin et les apocalypses intimes, les formes que prend l’idiotie quand elle s’incarne en figures. Une exploration soutenue des pouvoirs de l’imaginaire.
Professeur titulaire au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, Bertrand Gervais est le directeur du Laboratoire NT2 et le chercheur principal du projet de recherche en partenariat Littérature québécoise mobile (CRSH). Il a repris en 2022 la direction de Figura, le Centre de recherche sur les théories et les pratiques de l’imaginaire, qu’il a fondé en 1998. En 2018, il a été élu à l’Académie des arts, des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada. Il mène des recherches sur les théories de l’imaginaire, sur le contemporain et sur la culture numérique.
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Table des matières
Introduction. Figures et imaginaire, p. 7
Figurer
1. Le son du trombone qui tombe. Lecture et imaginaire, p. 17
2. La figure au bout des doigts. Oubli et mémoire dans Le nom sur le bout de la langue, p. 29
3. Figure de l’envoûtement. L’effet Tadzio dans La mort à Venise, p. 41
4. À qui la faute ? Merveilles et signes de la fin chez Nathaniel Hawthorne, p. 53
Parcours figural
5. Chet Baker est une figure. Sur une fiction critique d’Enrique Vila-Matas, p. 71
6. L’entité sentinelle Chloé Delaume. Parcours d’un avatar littéraire, p. 89
7. Une figure suspendue. Reprise et dédoublement d’une figure des attentats du 11 septembre 2001, p. 101
8. La vie secrète des événements. Poétique de Paul Auster, p. 119
Figures idiotes
9. L’idiot en souverain. Figures de l’oubli et du politique dans Oublier Elena, p. 135
10. L’idiot de la banlieue. Bienvenue au conseil d’administration de Serge Cardinal, p. 147
11. Un pli ténu et persistant. Gaucher Contrarié contre Devenir Droitier, p. 159
12. Dali attaqué par le réel ! Variations sur une figure de l’immersion, p. 179
Conclusion. La grande illusion, p. 189
Bibliographie, p. 195
Repères bibliographiques, p. 203
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PDF téléchargeable (DOI : 10.34847/nkl.bc4e9z2o)
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Version web (plateforme PubPub) (DOI web : 10.47123/f51e9fed.87d4f256)