Préfacé et traduit de l’anglais par Thierry Beauchamp
Nat Love fut le plus célèbre des nombreux cow-boys noirs qui écumèrent les Grandes Plaines. Son autobiographie en est sans doute la raison, mais aussi la facture de ce livre, un roman populaire raconté avec la gouaille des rudes gars de la piste.
Ce western se fonde néanmoins sur l’existence véritable de celui qui, d’esclave à l’origine, devint cow-boy puis finit ses jours comme porteur de bagage dans une compagnie de train.
Nat Love n’évoque pourtant jamais la « question de la race » en faisant le récit de sa vie mouvementée. Mais par cette insouciance même, il révèle l’ordinaire de la présence des cow-boys noirs sur les pistes, et témoigne simultanément de leur effacement de l’histoire.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article se Philippe Artières sur cette édition :
"Le cow-boy retrouvé", par Philippe Artières (en ligne le 14 septembre 2023).
On sait depuis les travaux d’historiens de la conquête de l’Ouest, et en particulier depuis les ouvrages de Didier Gondola, que le western avec ses chevaux sauvages et ses grands troupeaux a été « blanchi ». Un quart des cow-boys étaient d’anciens esclaves qui travaillaient dans des ranchs, payés une misère. La traduction de l’autobiographie de Nat Love (1854-1921), qui fut l’un d’entre eux, nous permet de suivre au quotidien l’une de ces vies de peine.