Gustave Kahn publia Le Conte de l’or et du silence en 1898, brouillant les conventions du roman au nom de l’esthétique symboliste. Avec un langage qui s’apparente davantage à la poésie qu’à la prose, ce « conte lyrique et mythique » s’inspire d’un mélange de traditions bibliques, grecques, orientales et arthuriennes. Mais Kahn se débarrasse aussi des conventions de la narration : on y suit le parcours énigmatique du roi Balthazar à travers le temps et l’espace, naviguant plusieurs siècles et plusieurs cadres – bibliques et moyenâgeux. Œuvre complexe et élégante d’hier et d’aujourd’hui, Henri Ghéon signera sa sophistication en ces mots : « [Le Conte] n’a pas d’analogue dans notre littérature et manifeste une volonté de complication artistique sans exemple. » Cette réédition, la première depuis sa parution, est agrémentée d’une introduction fournissant des clefs de lecture permettant de (re)découvrir ce chef-d’œuvre de la prose finiséculaire dans toute sa richesse.