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Zombis, dorlis, soukounyan : figures mythiques, créatures fantastiques, bestiaire merveilleux de la Caraïbe (Aix-en-Provence)

Zombis, dorlis, soukounyan : figures mythiques, créatures fantastiques, bestiaire merveilleux de la Caraïbe (Aix-en-Provence)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Marine Cellier)

information de mise à jour : l'appel à communication est prolongé jusqu'au 10 janvier 2024

« Zombis, dorlis, soukounyan : figures mythiques, créatures fantastiques, bestiaire merveilleux de la Caraïbe »

Organisatrices : Marine CELLIER (Aix-Marseille Université, CIELAM) et Cécile CHAPON (Université de Tours, ICD)

25-26 avril 2024

Maison de la Recherche - 29, avenue Robert Schuman – Aix en Provence

À l’occasion de la célébration de ses cinq premières années d’existence, et dans le cadre de ses rencontres annuelles, le prochain colloque de l’association CARACOL (Observatoire des littératures caribéennes[1]) aura lieu les jeudi 25 et vendredi 26 avril, en présentiel, à Aix-en-Provence (Aix-Marseille Université), siège et berceau de l’association. 

Le thème retenu pour cette 6e rencontre est le suivant :

Zombie, soukounyan, bizango, dorlis, sirène, loup-garou, loa, orisha, trickster, gardien de la forêt, ciguapa : ce colloque entend se concentrer sur un type de personnage et un rapport particulier au sacré/surnaturel qui n’a pas encore été travaillé de près dans les rencontres précédentes de l’association et qui a fait l’objet d’un certain nombre de travaux anthropologiques ou culturalistes, mais qui est rarement traité d’un point de vue littéraire, en dehors de la catégorie du réalisme magique, à la fois opérante et trop lissante. Les littératures caribéennes sont en effet fréquemment habitées par tout un cortège d’entités – divines (dieux des panthéons religieux afrocaribéens), humaines (soukounyans, zombies, ciguapas, bizangos), animales et monstrueuses (Anansi ; Sirènes), métamorphiques (loup-garous) – que nous souhaiterions examiner ensemble, non pas pour en tirer une classification anthropologique, mais pour étudier la manière dont ces figures récurrentes (dé)structurent les textes d’un point de vue générique et nourrissent un imaginaire commun. 

Le titre, qui convoque trois termes connexes mais qui seront à distinguer (mythique, fantastique, merveilleux), permet de nouer et d’interroger de façon systématique le lien entre la figure convoquée et une coloration générique. Si le conte antillais est, sans conteste, le genre spécifique qui vient d’abord à l’esprit pour l’étude de ces figures, il s’agira aussi d’explorer leur présence au-delà des formes brèves narratives en partie issues des traditions orales.

Plusieurs axes de travail seront envisagés : 

- perspective transculturelle : comment certaines figures issues de transferts culturels (des panthéons africains pour les loas/orishas, des mythes et légendes antiques et médiévaux européens, des cultes hindouistes etc.) sont-elles reconfigurées dans les textes caribéens ? Inversement, on pourra envisager l’émergence ou la résurgence de certaines figures “autochtones” issues des cultures amazoniennes et arawaks.

- perspective générique : comment caractériser, d’un point de vue générique, les textes dans lesquels apparaît ce type de personnages ? Y a-t-il des constantes ou au contraire d’importantes variations dans le traitement narratif de ces figures et leur inclusion dans une narration plus ou moins réaliste ? Qu’en est-il des corpus poétiques et théâtraux, construisent-ils autrement ces figures ? Dans le cas de la littérature jeunesse, ces figures ont-elles seulement pour rôle de transmettre un patrimoine culturel ou un imaginaire commun ? Dans le cas des perspectives plus contemporaines, de l’afrofuturisme ou des approches féministes par exemple, comment ces figures servent-elles à reconfigurer un rapport au genre (dans les deux sens du terme) et à la mémoire historique ?

- perspective intermédiale : comment apparaît une même figure – par exemple, celle du zombie – dans les textes littéraires et dans d’autres supports (graphiques, cinématographiques) ?

- perspective comparatiste et transaréale : il s’agira de confronter les usages et représentations de figures récurrentes (la vieille femme sorcière, le revenant, le gardien de la forêt, le trickster) dans des espaces culturels et linguistiques éloignés (par exemple dans les corps scandinaves, slaves ou orientaux).

Les communications pourront porter sur un seul type de figure dans un corpus textuel ou intermédial varié, aussi bien que sur le travail d’un.e auteur.ice qui met en scène divers types de figures dans ses oeuvres. Les perspectives comparatistes sont bienvenues, ainsi que le suggèrent les axes de travail, et le dialogue avec d’autres disciplines, en particulier l’anthropologie religieuse, est tout à fait possible, tant que l’accent est mis sur l’étude littéraire, esthétique et symbolique des oeuvres. 

Modalités de soumission des propositions 

Les propositions (500 mots max), accompagnées d’une brève bio-bibliographie, sont à envoyer par courriel avant le 15 décembre à l’adresse suivante : caracol.olc@gmail.com

Modalités de participation

Les participant.e.s devront s’acquitter d’une cotisation à l’association CARACOL, d’un montant minimum de 10 euros. Les frais de déplacement et d’hébergement sont à la charge des laboratoires de rattachement des participant.e.s, ou, le cas échéant,  des participant.e.s eux-mêmes. En cas d’absence de financement, une aide pourra éventuellement être octroyée selon le budget restant.  

Le colloque se tiendra essentiellement en présentiel, afin de faciliter les rencontres et les échanges[2]. 

Bibliographie

Argyriadis, Kali, La Religion à La Havane : actualité des représentations et des pratiques cultuelles havanaises, Amsterdam, Paris, Éditions des Archives contemporaines, 1999.

Argyriadis, Kali, Capone, Stefania et al. (dir.), Religions transnationales des Suds. Afrique, Europe, Amériques, Louvain-la-Neuve, Academia, L’Harmattan, 2012. 

Bastide, Roger, Les Amériques noires [1967], Paris, Payot & Rivages, 1973.

Blérald, Monique, « Anansi l'araignée en terre guyanaise: Adaptation et évolution d'un personnage mythique», Nouvelles Études Francophones, Vol. 23, No. 2 (Automne 2008), p. 98-110.

Bernd, Zila (dir.), Dicionários de figuras e mitos literários das Américas, Porto Alegre, Tomo editorial e Editadora da UFRGS, 2007.

Cabrera, Lydia, La Forêt et les dieux [El Monte, 1954], trad. Béatrice de Chavagnac, Paris, Jean-Michel Place, 2003.

Coadou, Martine, Serpent, manicou et... dorlis : bestiaire symbolique martiniquais, Matoury (Guadeloupe), Ibis rouge, 2000.

Curtius, Anny Dominique, Symbioses d’une mémoire: manifestations religieuses et littérature de la Caraïbe, Paris, l’Harmattan, 2006.

Des Rosiers, Joël, Métaspora. Essai sur les patries intimes, Les Éditions Triptyques, Montréal, 2013.

Fenton, Louise, Representations of Voodoo: the history and influence of Haitian Vodou within the cultural productions of Britain and America since 1850, Ph.D., University of Warwick, Center for Caribbean Studies, 2009.

Harris, Wilson, “History, Fable and Myth in the Caribbean and Guianas”, Selected Essays of Wilson Harris. The Unfinished Genesis of the Imagination, éd. A.J.M. Bundy, London, New-York, Routledge, coll. Readings in Postcolonial Literatures, 1999, p. 152-166.

Heller, Richard Vincent, “La thématique du vaudou dans le roman haïtien”, The University of British Columbia, Mémoire, 1988. 

Laplantine, François et  Nouss, Alexis, Métissages : de Arcimboldo à Zombi, Paris, Pauvert, 2001. 

Laroche, Maximilien, "Mythe africain et mythe antillais: le personnage du zombi.", Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, 9 (3), 1975, p.  479-491.

Laroche, Maximilien, Mythologie haïtienne, Laval, GRELCA, 2002.

Lartiges, André, Vernangeal, Marie et Berry, Gérard, “Le lamantin et Manman Dlo - dans la culture créole et dans l’histoire de la Guadeloupe”, 2004 (mini-mémoire en ligne, http://www.montraykreyol.org/sites/default/files/le_lamantin_dans_la_culture_crole.pdf)

Lohier, Michel,  Légendes et contes folkloriques de Guyane, Éditions caribéennes, 1980.

Maximin, Colette, La Parole aux masques. Littérature, oralité et culture populaire dans la Caraïbe anglophone au xxe siècle, Paris, Éditions Caribéennes, 1991. 

Pageaux, Daniel-Henri, Images et mythes d'Haïti, Paris, Éditions L'Harmattan, 1984. 

Py, Fatima, Le Surnaturel dans le roman féminin guadeloupéen contemporain, Thèse de doctorat en littérature comparée, Université des Antilles, 2017 (en ligne : https://www.theses.fr/2017ANTI0139.pdf).

Sánchez, Jean-Pierre, Mythes et légendes de la conquête de l'Amérique, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1996. 

Scheel, Charles W. (dir.),  « Réel, merveilleux, magie et baroque dans la Caraïbe », Archipélies, 5-2018, Schoelcher, Presses de l’Université des Antilles.

Van Duin, Lieke, « Anansi as Classical Hero », Journal of Caribbean Literatures, Vol. 5, No. 1 (été 2007), p. 33-42.

 

 

 

 

 

 

 

 


 
[1] Cette association a pour vocation de réunir les doctorant·e·s et jeunes chercheur·e·s qui travaillent autour des littératures de l’espace caribéen (entendu au sens large et incluant les côtes continentales du Brésil, de la Colombie, des Guyanes, etc.), afin de constituer un espace de fédération et d’échange. L’association se propose de stimuler les liens entre ses membres à travers l’organisation de rencontres scientifiques dans le cadre de journées d’études, ou de séminaires en ligne. L’association est ouverte à toute personne intéressée par son objet et à toutes les propositions susceptibles de participer au rassemblement et au rayonnement des travaux sur les littératures caribéennes. Plus d’informations sur https://caracol.hypotheses.org/.
[2] Pour pallier les distances souvent importantes qui séparent ses membres, l’association CARACOL propose régulièrement des séminaires en ligne et des ateliers de traduction en ligne ouverts à tou.te.s, qui permettent aux chercheurs de se retrouver et de dialoguer sans se déplacer. Les rencontres annuelles ont, elles, vocation à réunir les participant.e.s dans un même lieu, si possible pendant toute ou la plus grande partie de la durée du colloque.