« Je pense, donc je suis » – cogito ergo sum– est sans doute la proposition la plus célèbre de l’histoire de la philosophie. Au point d’avoir depuis longtemps échappé aux spécialistes pour devenir absolument populaire et donner lieu à des détournements en tous genres (« Je pense, donc je nuis » ; coïto ergo sum, etc.).
À quoi tient une telle consécration ? À la puissance de cet énoncé, affirme Denis Moreau qui s’emploie, en douze brefs chapitres, à en cerner les caractéristiques et les enjeux. Il le fait avec limpidité toujours, humour parfois, un enthousiasme communicatif et sans ignorer les prolongements contemporains de son enquête : le cogito est-il genré ? Une intelligence artificielle peut-elle dire « je pense, donc je suis » ?
Au fil de ces pages éclairantes, il apparaît que le cogito est d’abord une authentique expérience philosophique que chacun peut réaliser pour son propre compte, et que les Méditations métaphysiquessont un livre dont vous êtes le héros. Descartes y affronte, en un geste d’une radicalité à ce jour encore inégalée, une question qui hante notre modernité : celle de la vérité.
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Denis Moreau est professeur de philosophie à l’université de Nantes. Auteur de plusieurs ouvrages sur Descartes et l’histoire de la philosophie moderne, il a aussi publié une traduction en français moderne du Discours de la méthode (Dunod, 2023) et des essais plus personnels : Comment peut-on être catholique ? (Seuil, 2018), Résurrections (Seuil, 2022).
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On peut lire sur nonfiction.fr un article sur cet ouvrage :
"Le cogito de Descartes : de la banalité à la radicalité", par Christian Ruby (en ligne le 26 septembre 2023).