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Éthiopiques n° 112 :

Éthiopiques n° 112 : "Les transferts culturels"

Publié le par Marc Escola (Source : Cheick Sakho)

Éthiopiques n° 112.

Revue de Littérature, philosophie, sociologie, anthropologie et art.

1er semestre 2024.

 Thème : Les transferts culturels

C’est aux historiens Michel Espagne et Michael Werner que nous devons la notion de « transfert culturel ». Elle a permis à ses auteurs de donner un cadre théorique à leurs recherches, littéraire, artistique et philosophique, sur les échanges culturels franco-allemands des XVIIIe et XIXe siècles. Il s’agissait, pour eux, de voir comment aborder l’œuvre d’un écrivain allemand qui a passé l’essentiel de sa vie ou de sa carrière en France.

La notion de « transfert culturel » a vu, par la suite, son champ d’études s’élargir. Elle implique aujourd’hui « un mouvement d’objets, personnes, populations, mots, idées, concepts… entre deux espaces culturels (États, nations, groupes ethniques, espaces linguistiques, aires culturelles et religieuses). Cet objet nouveau de recherche, la théorie des « transferts culturels » propose d’en analyser les supports et les logiques. Elle s’intéresse à tous les domaines possibles de l’interculturel, du métissage – zones frontières entre cultures, langues, systèmes religieux ou politiques » (Joyeux-Prunel, 2003 : 151).

Les « transferts culturels » renvoient ainsi aux interactions et aux transformations sémantiques et linguistiques qui résultent du passage d’objets culturels d’un espace à un autre. Le terme implique alors « le déplacement matériel d’un objet dans l’espace. Il met l’accent sur des mouvements humains, des voyages, des transports de livres, d’objets d’art ou bien d’usage courant à des fins qui n’étaient pas nécessairement intellectuelles. Il sous-tend une transformation en profondeur liée à la conjoncture changeante de la structure d’accueil » (Espagne, 1999 : 286). Il implique également les interférences des récits ou textes transposés ou traduits, des œuvres d’art, des valeurs, des modes de pensées, des modèles architecturaux, mais aussi des vecteurs humains tels que les voyageurs, les migrants, les enseignants, les artistes, etc.

Vu sous cet angle, il appert que la notion de transfert culturel ne concerne plus seulement l’histoire des arts et des idées franco-allemandes ; elle s’applique à plusieurs domaines : la langue à travers la traduction, la littérature à travers la circulation des genres et des œuvres littéraires, les productions artistiques, la culture de masse à travers le cinéma, la télévision, Internet, les TIC et les nouveaux médias, etc.

Le commerce triangulaire, encore appelé la traite atlantique ou la traite négrière, reliait l’Europe, l’Afrique et l’Amérique. Les Européens venaient en Afrique capturer ou acheter des esclaves qu’ils allaient (re)vendre aux Amériques. La plupart des côtes de l’Afrique occidentale étaient reliées aux Caraïbes, au Brésil et au Sud des États-Unis. Les esclaves sont partis avec leurs musiques, leurs cultures, leurs religions, etc. L’Atlantique noir est ainsi le résultat de transferts culturels puisqu’il sert de pont entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Plus anciens, les échanges avec le monde arabe à travers le commerce transsaharien et l’expansion musulmane ont aussi été riches en circulation des savoirs et d’objets culturels qu’il sera utile d’interroger.

Les mouvements migratoires contemporains sont aussi vecteurs de transferts culturels. Les Africains se retrouvent par plusieurs millions en Europe, en Amérique, en Asie (Chine, Turquie, le Monde Arabe, principalement). Comme jadis pour les esclaves, ils emportent avec eux leurs cultures, les us et coutumes de leurs pays qu’ils reproduisent dans leur pays d’accueil.  C’est d’ailleurs tout le sens du courant anthropologique : le diffusionnisme.

Ce numéro de la revue Éthiopiques entend donc interroger cette notion de « transfert culturel ». Il s’agit, essentiellement, de comprendre la manière dont les œuvres culturelles (productions artistiques, littéraires et philosophiques) ont circulé entre l’Afrique, l’Europe, l’Asie et les Amériques. L’idée est donc de (re)penser la circulation des savoirs dans l’histoire des échanges culturels à travers le monde. 

Bibliographie

Chaubet, François. La notion de transfert culturel dans l’histoire culturelle, In : L’histoire culturelle en France et en Espagne [en ligne]. Madrid : Casa de Velázquez, 2008 (généré le 16 juillet 2023). Disponible sur Internet : ISBN : 9788490962879.

Espagne, Michel. 2013. « La notion de transfert culturel ». Revue Sciences/Lettres, n°1, 2013. 

Espagne, Michel. 2009. L'histoire de l'art comme transfert culturel : l'itinéraire d'Anton Springer, Belin, Paris.

Espagne, Michel. 1999. Les transferts culturels franco-allemands, PUF, Paris

Joyeux-Prunel Béatrice. 2003. « Les transferts culturels. Un discours de la méthode », Hypothèses, 1, 6, pp.149-162.

Rabault-Feuerhahn, Pascale. 2018. « La langue comme objet de transfert culturel : ou comment les études orientales affectent les langues qu’elles étudient, et vice-versa ». Michel Espagne et Li Hongtu (dir.), Chine France - Europe Asie, Itinéraires de concepts. Éditions Rue d'Ulm, p. 175-196.

Axes d’analyse

Les études de transferts culturels : méthode de recherches ;

Transferts culturels : pratiques et productions artistiques, culturelles et littéraires ; 

Transferts culturels et humanités numériques ; 

Musique et transferts culturels ; 

Transferts culturels et interférences linguistiques ; 

Transferts culturels transatlantiques : Interculturalité et intertextualité ; 

Circulations des mémoires et transferts culturels d’Afrique vers les Amériques, l’Europe et/ou l’Asie.

Les propositions seront envoyées avant le 31 mars 2024 à : senghorf@orange.sn et sakhosi2002@yahoo.fr 

Protocole de rédaction

Revue Éthiopiques

L’article doit scrupuleusement respecter le protocole de rédaction suivant.

1. Présentation du manuscrit

a) Le texte doit être lisible et uniforme dans la présentation, écrit en format Word, interligne 1,5, en police Time New Roman 12, et comporter entre 25000 et 30000 maximum, espaces compris.

b) Le texte doit être entièrement paginé en bas au centre. Utiliser l’option pagination automatique ; il doit aussi être entièrement justifié, y compris les notes en bas de page.

c) Sur la première page, ne mettre que le nom et le-s prénom-s,  l’institution d’attache, le titre de l’article, un résumé de 5 à 10 lignes maximum et 5 mots-clés, et une brève notice biobibliographique.

d) Pour les besoins de l’anonymat en vue de l’évaluation de l’article, le texte commencera à la 2e page, précédé du titre. 

e) Le manuscrit ne doit pas avoir plus de 4 titres et intertitres. Les mettre en gras.

f) Si le texte comporte des photos ou tout autre illustration graphique, les insérer en haute résolution ou les envoyer dans un fichier image à part en les numérotant par ordre croissant (photo 1, photo 2 ; illustration 1, illustration 2, etc.).

g) Mettre le nom complet d’une association, d’un organisme ou d’une institution à la première notation, suivie de son acronyme entre parenthèses. Utiliser ensuite uniquement l’acronyme aux occurrences suivantes. Exemple : l’Association des Ecrivains du Sénégal (AES).

2. Insertion des citations

a) Mettre toutes les citations de plus de 4 lignes en retrait d’1cm à gauche et à droite, sans interligne, police 10 et sans guillemets. Utiliser l’option automatique de réduction des marges pour cela. Mettre ensuite entre parenthèses à la fin de la citation le nom de l’auteur, l’année de publication du texte et la page de l’extrait (exemple : Senghor, 1948 : 18). 

b) Toutes les autres citations de moins de 4 lignes doivent être directement insérées entre guillemets dans le texte et suivies, entre parenthèses, du nom de l’auteur, de l’année de publication du texte, de la page de l’extrait (exemple : Kesteloot, 2006 : 32). 

Les références complètes des textes et des articles cités seront mises dans la bibliographie finale.

c) Mettre toujours la ponctuation (points, virgules, points-virgules) après la parenthèse, l’appel de note ou le guillemet fermant. Ne pas laisser de guillemet orphelin en fin de ligne. Utiliser pour cela l’option « espace insécable ».

  3. Notes de bas de page, bibliographie et webographie 

a) Ne mettre en notes en bas de page que les notes explicatives (précisions de l’auteur de l’article, extensions d’une définition théorique, extraits d’entrevues, extraits supplémentaires, etc.). Éviter de mettre en notes en bas de page des mentions comme « Ibid + page », une simple référence à un livre, etc. Utiliser le système automatique d’appel de notes suivies et de traitement de texte.

b) Mettre en fin d’article la bibliographie finale composée de la liste des ouvrages et articles uniquement cités, avec leurs références complètes. Mettre en italique les ouvrages et les titres de revues et autres périodiques, et mettre entre guillemets les articles ou entretiens selon les modèles suivants :

SENGHOR Léopold Sédar, Œuvre poétique, Paris, Seuil, 2006 [1990].

GADJIGO Samba et NIANG Sada (dir.), Présence francophone, n°71, « Ousmane Sembène cinéaste », 2008.

SEMUJANGA Josias, « La mémoire transculturelle comme fondement du sujet africain chez Mudimbe et Ngal », Tangence, n°75, 2004, pp.15-39.

DIOUF Mbaye, « La philosophie senghorienne du dialogue interreligieux », dans Pierre Halen et Florence Paravy (dir.), Littératures africaines et spiritualité, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Littératures des Afriques », 2, p.181-198, 2016.

c) Dans le cas d’une référence à un site Internet, prière d’indiquer entre crochets le lien URL complet et la dernière date de consultation. Mettre une webographie complète à la suite de la bibliographie finale. 

Exemple : http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article8 [consulté le 25 juillet 2019].

 Pour toute question, s’adresser à : senghorf@orange.sn

NB : Tout texte non conforme à ce protocole sera retourné à son auteur.