Giger, Dalì, et Cie : Partages de surréalisme
Université de Perpignan (France), 25-27 avril 2024
Figure majeure de l’art fantastique et de l’esthétique biomécanique qu’il contribua très largement à développer, l’artiste suisse Hans Ruedi Giger (1940-2014), malgré une notoriété internationale liée au couronnement de son travail de décorateur sur le film Alien de Ridley Scott en 1979, est cependant resté dans une ombre relative, comme soustrait au regard de l’institution universitaire. La richesse de son œuvre, sa diversité, sa puissance visionnaire et sa postérité populaire semblent pourtant appeler un regain d’intérêt vis-à-vis de l’enfant terrible helvétique du dessin fantastique. En octobre 2021, l’université de Lausanne organisait le premier colloque universitaire consacré à cet artiste protéiforme et polémique en proposant de délimiter les contours des « mondes de H.R. Giger » entre la littérature et les arts. L’objectif du colloque de Perpignan est de s’interroger plus avant sur les rapports que l’œuvre de Giger a pu entretenir avec les courants surréalistes, ceux des origines, mais aussi ses excroissances et ses survivances contemporaines.
S’il est incontestable que certains des travaux de Giger sont redevables à l’imagerie surréaliste d’un Hans Bellmer, d’un André Masson et même d’un Salvador Dali, il apparaît que c’est l’ensemble de sa production qui invite à être pensée sous l’égide du courant artistique avant-gardiste et visionnaire, qui fêtera officiellement son centenaire en 2024.
Le choix d’organiser ce colloque à Perpignan, conjointement à une exposition d’une sélection d’œuvres de Giger dans une ville dont Dalì aimait à dire, non sans gouaille, qu’elle était située au « centre cosmique de l’univers », s’explique aussi par sa proximité du lieu de la rencontre entre Giger et le maître catalan dans la résidence de ce dernier à Portlligat (Cadaqués), durant l’été 1975. Cette rencontre fut certes éphémère mais néanmoins iconique, signant une collusion sinon d’intérêts, à tout le moins de visions extralucides et extraordinaires. Au-delà des seuls effets géographiques et « paranoïaques-critiques », l’objectif de ce colloque est d’ouvrir la voie à une appréciation complète de la présence surréaliste dans l’ensemble des œuvres de Giger. Les propositions de communication pourront ainsi porter sur les problématiques suivantes :
- Les sphères d’« influence » surréaliste dans l’œuvre de Giger (Ernst, Bellmer, Dalì…)
- Les rapports de Giger avec les nouveaux surréalismes et avant-gardes des années 60 et 70
- La déstabilisation de l’« effet de réel » et l’anamorphose
- Les potentalités créatives de l’image-mouvement (cinéma, films d’animation, effets spéciaux)
- Les stratégies de composition surréaliste chez Giger
- La part de l’irrationnel et du délire dans le processus créatif
- Le rapport ludique, réflexif et critique à la psychanalyse
- L’érotisme, la sexualité et la transgression
- La place de la religion et l’anticléricalisme
- L’humour noir dans le processus créatif
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Organisé par l’équipe de recherche CRESEM de l’université de Perpignan en collaboration avec l’université de Valencia, ce colloque international accompagnera une exposition d’une vaste sélection de l’œuvre de HR Giger au centre d’art contemporain « A Cent mètres du centre du monde ».
Les contributions pourront porter sur l’ensemble de la production artistique de l’artiste, mais aussi sur ses manifestations dans d’autres champs créatifs comme la musique, l’architecture, le cinéma, la culture populaire, le body art, les arts numériques.
Les propositions de communications, d’une longueur de 300 mots environ, doivent être accompagnés d’une bio-bibliographie et envoyés aux organisateurs aux adresses électroniques suivantes : jocelyn.dupont@univ-perp.fr et Carlos.Arenas@uv.es avant le 20 octobre 2023.
Les langues de travail seront le français, l’anglais et l’espagnol.