L’Étude de la poésie grecque représente la partie de l’oeuvre du cadet des Schlegel antérieure à l’avènement du premier romantisme concrétisé par la publication de l’Athenäum dont les initiateurs furent les frères Schlegel et le jeune Novalis. Contrairement à ce que semble indiquer la date d’impression de L’Étude de la poésie grecque (1797), c’est à partir de 1795 que Friedrich Schlegel rédige son traité. À cette date, il est encore tenant d’une esthétique normative du Beau, objective et naturelle. Il lui oppose celle des Modernes qui relève, selon lui, du subjectif, de l’artifice, voire du laid.
Pour autant, son analyse, fouillée et subtile, par endroits d’une interprétation délicate, révèle un analyste en chemin vers une conception de l’art qui trouvera à se formuler justement dans les livraisons de la nouvelle revue. Vue sous cet angle, L’Étude de la poésie grecque est le moment clé où se produit le basculement annonciateur de la nouvelle axiologie.
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Table des matières
Aux prémices critiques du premier romantisme allemand. L’Étude de la poésie grecque, une oeuvre charnière, par Alain Muzelle
Notice éditoriale
Notices biographique et bibliographique
L’Étude de la poésie grecque
Préface
Premier chapitre
De l’état confus dans lequel se trouve actuellement la poésie moderne. Où chercher sa mission. Du principe de l’artificialité dans les origines de la poésie moderne, l’histoire de son développement, de même que dans ses traits caractéristiques. De la tendance philosophique dominante, en particulier dans l’art tragique des Modernes.
Deuxième chapitre
Développement et opposition de l’intéressant et du beau. Objections des adversaires concernant la mission de la poésie moderne et leur possible résolution. Du rapprochement vers la beauté objective. De la possibilité d’une nouvelle renaissance de la poésie. Du besoin qu’a l’art, en plus de la théorie, d’une conception parfaite, comme
les oeuvres des Grecs en offrent le modèle.
Troisième chapitre
Rapide vue d’ensemble de l’idéal de beauté dans les oeuvres de la poésie grecque et de sa perfection classique, de l’époque la plus ancienne du premier épanouissement naturel jusqu’à l’époque tardive de l’art déjà en décadence, en passant par toutes les étapes de la culture ancienne, en suivant tout son développement cyclique. Et comment, à l’apogée de l’art tragique accompli, on a atteint le sommet de la plus grande beauté.
Quatrième chapitre
Objections formulées contre la poésie grecque, particulièrement à cause de ses défauts et de ses manques éthiques. Essai de fondation d’une théorie complète de la laideur et de ce qui est contraire aux règles de l’art dans toutes ses variantes, comme antithèse à l’idée de beau dans l’art. Examen de ces objections et de ces défauts et réponse qui leur est apportée.
Cinquième chapitre
Des fautes et des erreurs dans l’imitation de la poésie antique et des difficultés que rencontre généralement le poète moderne sur son chemin. Conclusion de l’ensemble. De la renaissance de la poésie moderne, particulièrement en Allemagne.
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