Questions de société
Andrea Dworkin, Notre sang. Discours et prophéties sur la politique sexuelle

Andrea Dworkin, Notre sang. Discours et prophéties sur la politique sexuelle

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

Figure de proue du féminisme américain, Andrea Dworkin a été prise pour cible de la haine antiféministe pour son franc-parler et ses partis pris sans compromis. Après la parution de Woman Hating (1974), son premier livre, elle se tourne vers l’art oratoire pour survivre. Le milieu éditorial américain lui reproche le manque de «féminité » de son écriture, combative et corsée, qui choque et décille les consciences. Mais elle sait qu’elle a trouvé son public et se déplace de campus en associations, où elle suscite l’admiration, la colère et le débat.

Notre sang : Discours et prophéties sur la politique sexuelle (1976, 1981) rassemble en un recueil ses discours pour porter sa voix plus loin, plus haut. Neuf discours, sur des problématiques aussi diverses que l’art, le rapport des filles à leur mère, la chasse aux sorcières, le lesbianisme, la non-violence ou l’histoire « amérikaine ». Toutes visent le même objectif : un appel à la sororité pour galvaniser les femmes dans la lutte contre la domination masculine jusqu’à son abolition totale.

Ceux-là, les masculinistes, nous ont raconté qu’ils écrivent sur la condition humaine, que leurs thèmes sont les grands thèmes – l’amour, la mort, l’héroïsme, la souffrance, l’Histoire même. Ils nous ont raconté que nos thèmes – l’amour, la mort, l’héroïsme, la souffrance, l’Histoire même – sont insignifiants parce que, par nature, nous sommes insignifiantes. Je renie l’art masculiniste. Ce n’est pas un art qui éclaire la condition humaine – il éclaire seulement, et pour toujours à la honte éternelle des hommes, le monde masculiniste – et à bien regarder autour de nous, ce n’est pas un monde dont on peut être fier. A.D.

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