Revue
Nouvelle parution

"Exils : mettre en scène les phénomènes migratoires en Europe depuis 2000" (Double jeu, n° 19)

Publié le par Esther Demoulin (Source : éditeur)

Depuis le début des années 2000 et surtout depuis la crise humanitaire de 2015, les questions migratoires mobilisent l’attention des médias dans lesquels reviennent régulièrement les traversées meurtrières de la Méditerranée et de la Manche, ou les arrivées chaotiques dans des pays européens assez peu préparés à un tel accueil. Ces expériences donnent lieu à une littérature ou des formes artistiques « exiliques ». On assiste ainsi, depuis les années 2000, à une production importante, à l’échelle européenne, de films et de pièces de théâtre, qui se sont confrontés à l’écriture cinématographique et théâtrale du fait de société qu’est l’immigration. Arts engagés par excellence, le cinéma et le théâtre accompagnent ainsi ces parcours de migrants, donnant un visage plus humain à des millions de voyageurs anonymes.

Comment le cinéma et le théâtre contemporains européens appréhendent-ils la question migratoire et celle de l’exil par rapport à la littérature, par rapport à d’autres cinématographies et écoles théâtrales dans lesquelles sont ancrés historiquement ces motifs ? Comment articuler le geste documentaire, qui permet d’investir « l’ici et maintenant » du réel, avec la part fictionnelle et esthétique du cinéma et du théâtre au risque du romanesque ? Théâtre et cinéma donnent un visage humain à l’exil mais pas seulement ; ils doivent nourrir aussi l’analyse politique.

Comment les artistes interpellent-ils les citoyens sur ces situations tragiques dont les dépêches factuelles et innombrables tendent à dissoudre la gravité ? Comment les mises en scène proposées peuvent-elles responsabiliser les spectateurs, au-delà du temps de la représentation ? Comment, enfin, s’articulent le regard poétique d’un côté et le propos politique de l’autre ?

SOMMAIRE

Yann Calvet & Marie Cléren : Avant-propos           

Actualité et textes fondateurs

Yann Calvet : Nos corps sans tombeaux… La spectralisation des migrants au cinéma       

Delphine Edy : Le temps et ses gonds : Empire de Milo Rau, histoire(s) d'exils     

Anne Schneider : De la Shoah à la migration : les leçons du fim d'animation Où est Anne Frank ! par Ari Folman

Du documentaire à la fiction, la confrontation des points de vue

 Julia Wahl : Le parcours migratoire dans Enterre-moi mon amour          

Delphe Kifouani : De pères en fils : la fabrique des récits de départ et de retour dans les films documentaires de Sani Magori et Alassane Diago          

Guglielmo Scafirimuto : Animation et migration : la mémoire auto- biographique diasporique dans les documentaires animés

Léa de Truchis : K par K, mettre en cirque les phénomènes migra- toires

De l'esthétique au politique ?

Virginie Brinker : Bamako-Paris de Ian Soliane, mis en scène par Cécile Cotté : de la traversée à la transgression

Camille Cellier : Exils cinématographiques pluriels chez Aki Kaurismäki 

Sophie Lacombe : Déjouer la « crise migratoire» sur scène. Traverses, de Leyla-Claire Rabih

Laura Lahaye Vantroyen : Traversant(es) / traversé(es) : dramaturgie de l'exil liquide dans Et insubmersible dans la seconde qui suit de Claire Rengade et Les chants anonymes de Philippe Malone

Résumés                                                                                                

Notes sur les auteurs