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Appels à contributions
Poussière & création (journée d'étude, Paris 8)

Poussière & création (journée d'étude, Paris 8)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Gilles Picarel)

Journée d’étude

Poussière & création

13 et 14 juin 2023

Université Paris 8 – 2 rue de la Liberté – 93526 Saint-Denis

 


Sous la direction de :
Biagio D’Angelo, Professeur des universités, Université de Brasilia
Gilles Picarel, Artiste, Chercheur associé Labo AIAC, Université Paris 8 


Comité scientifique

Brésil
Maria Adélia Menegazzo, Professeur des Universités, UFMS, Université Fédérale de Mato Grosso do Sul
Flavia Galli Tatsch, Professeur des Universités, UNIFESP, Université Fédérale de Sao Paulo
Elena N. Vássina, Professeur des Universités, USP, Université de Sao Paulo
Suzete Venturelli, Professeur des Universités, UnB-Universidade Anhembi-Morumbi, Sao Paulo


France
Hélène Campaignolle, Professeur des Universités, Université Paris Sorbonne Nouvelle, UMR THALIM/ CNRS
Patrick Nardin, Professeur des universités, Université Paris 8
François Soulages, Professeur émérite des universités, Université Paris 8

 

Argumentaire

Et si, en œuvrant de manière invisible au cœur du Capitalocène, la poussière défaisait la place du sujet, imposant sa présence singulière dans les pratiques et esthétiques des arts plastiques et des littératures actuelles ? En quoi prendre le point de vue de la poussière, du minuscule, du microscopique ou du moléculaire, serait-il une manière de penser autrement notre monde ? En quoi la poussière pourrait-elle conditionner le surgissement d’un autre ? Face aux dangers spécifiques auxquels nous sommes désormais exposés, les pratiques artistiques ne sont-elles pas conduites à plonger dans le minuscule comme condition nécessaire à un contact retrouvé avec le monde ? Cette ouverture à la poussière n’ouvrirait-elle pas les arts actuels à un dépassement de la conscience instauratrice afin d’appréhender l’homme non comme le centre de tout, mais comme une partie du monde ou comme la « chair de la terre » (E. Coccia, 2020) ? Ainsi, c’est à partir de son rapport au vide que la poussière pourrait travailler la création actuelle en l’ouvrant à l’idée de « volonté négative » (R. Graziani, 2019), c’est-à-dire à ce qui délivrerait la création de l’emprise de toute intentionnalité. 

En outre, la poussière n’expose-t-elle pas la création à la porosité et au flux permanent impossible à contenir ? À ce niveau des particules, les pratiques et les esthétiques des arts plastiques et des littératures ne sont-elles pas tiraillées par un principe d’extériorité qui pourrait défaire toute totalité, c’est-à-dire toute forme refermée sur elle-même ? Le flux incontrôlable de poussière ne déplace-t-il pas les arts des formes vers les forces (N. Bourriaud, 2021) ? Ne plonge-t-il pas la création au cœur d’un espace de métamorphose ?

Par ailleurs, la poussière renvoie tout autant les pratiques et les esthétiques des arts plastiques et des littératures à la question de l’existence, car, comme le rappelle Nietzsche dans Le Gai Savoir, « l’éternel sablier de l’existence est sans cesse renversé, et toi avec lui, poussière des poussières ! » (§341) Face à la doctrine nietzschéenne de l’éternel retour qui affirme que l’existence se répète à l’identique, indéfiniment, l’art serait-il une chance ? En quoi les arts pourraient-ils nous éclairer sur l’acquiescement que nécessite la doctrine de l’éternel retour ? En quoi la dialectique du dionysiaque et de l’apollinien avancée par Nietzche pourrait-elle, à travers les arts actuels, nous conduire à mieux vivre ensemble, humains et non-humains ? 

Enfin, dans un contexte qui généralise la minceur du temps, d’un temps réduit à sa fonction économique d’assouvissement des désirs, la poussière ne conduirait-elle pas la création à expérimenter une autre relation à la temporalité ? Loin d’un investissement consumériste du temps, la poussière n’ouvre-t-elle pas la création à une temporalité faible ? N’implique-t-elle pas d’appréhender le temps à partir d’une légèreté comme condition possible d’un surgissement et d’un imprévisible ? 

Ainsi, dans un contexte en rapport avec l’Anthropocène (bouleversement climatique, effondrement de la biodiversité, accélération démographique, etc.) cette Journée d’étude pense les pratiques et les esthétiques des arts plastiques et des littératures à partir de la poussière, c’est-à-dire à partir d’un élément minuscule œuvrant au sein de la création comme une condition de possibilité d’un vivre ensemble autrement. 

 
Modalités de contribution :

Les propositions sont à retourner pour le 30 avril 2023 à l'adresse suivante :
gilles.picarel@gmail.com 

 Il est demandé un résumé en français (entre 1000 et 2000 signes) présentant la proposition de communication. Merci de joindre une courte bibliographie, ainsi qu’une biographie de 4 lignes environ.  

 
Calendrier :
30 avril 2023 : date limite de retour des propositions  

15 mai 2022 : retour sur l’acceptation ou non de la proposition de communication  

Merci d’envoyer vos questions et demandes d’information complémentaire à 

Gilles Picarel : gilles.picarel@gmail.com