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L’étude du français et de ses variations : nouvelles perspectives entre langue et littérature (Colloque SUSLLF 2023, Salerne)

L’étude du français et de ses variations : nouvelles perspectives entre langue et littérature (Colloque SUSLLF 2023, Salerne)

Publié le par Marc Escola (Source : Adelaide Pagano)

L’étude de la langue française et de ses variations (Gadet 2004 ; Detey 2017 ; Cozma 2018 ; Falkerts 2019) occupe de plus en plus de place dans la discussion scientifique du domaine de l’analyse linguistique ou littéraire. Françoise Gadet souligne que « la notion de variation se situe ainsi au centre de débats majeurs des sciences du langage, engageant rien moins que la conception de la langue et ses effets sociétaux. Et c’est sans doute pourquoi on rencontre aujourd’hui le terme dans des travaux fort divers […] » (2021 : 331). Ce secteur polymorphe peut être appréhendé de différentes perspectives, tant linguistiques que littéraires, car les points de vue internes, qu’il s’agisse des aspects phonétiques/phonologiques, morpho-syntaxiques, stylistiques et lexico-sémantiques, s’enrichissent et se complètent quand ils se croisent avec les points de vue externes :

- facteurs de variation diatopique, diastratique, diamésique, diaphasique et pragmatique ;

- contacts de langue, alternance et mélange codiques ;

- étymologie, histoire des mots et lexicographie diachronique et synchronique.

L’étude de la variation offre également des perspectives herméneutiques fécondes pour l’analyse du texte littéraire, avec des retombées importantes tant sur le plan formel que thématique. L’alternance entre différentes variétés de langue peut servir par exemple à définir l’identité sociale des personnages et leurs relations ; elle peut être liée même, surtout dans les siècles classiques, à la hiérarchie des genres littéraires, dont elle contribue à définir les contours. En outre, l’alternance codique (voir Gumperz 1982 : 59 et Hymes 1980 : 88), qui présente déjà la variation stylistique comme une forme de code-switching) pose également des problèmes au traducteur, qui doit en déchiffrer les implications avant d’essayer d’en reproduire les effets dans le texte-cible.

À partir de ces considérations, le Colloque invite à soumettre des communications innovantes se rattachant à toutes ces approches, y compris aux enjeux linguistiques ou littéraires du français dans le processus d’auto-traduction et dans les humanités numériques.

Les directions de recherche possibles : 

- Approche linguistique et sociolinguistique de la variation ;

- Réflexion didactique par rapport aux phénomènes de la variation et élaboration de parcours d’apprentissage pour sensibiliser à la variation ;

- Traduction et répercussions traductologiques que la variation entraîne (aussi bien dans l’absolu que comme procédé stylistique, à l’intérieur d’un même texte, en référence à l’auto-traduction, à l’hétéro-traduction et à la dimension diachronique des traductions d’un même texte à des époques différentes et destinées à des publics différents, aux questions de réception, etc.) ;

- Fonctions que peut revêtir la variation dans l’élaboration littéraire, tant à des fins de mimesis que de conception esthétique de l’œuvre littéraire, sans exclure l’analyse des versions successives d’une même œuvre ;

- Variation linguistique et construction de l’identité sociale ;

- Enjeux politiques de la variation dans le texte littéraire et paralittéraire ;

- Fonctions esthétiques de la variation : effets comiques, pathétiques, etc. ; 

- Codes esthétiques, variation et évolution des genres littéraires ;

- Variation dans les formes hybrides entre oralité et écriture : dialogue, théâtre, conversation.

Plus précisément, on propose d’organiser les travaux autour de trois axes : linguistique (axe 1), littéraire (axe 2) et traductologique (axe 3). Pour ce qui est de l’axe littéraire, les communications peuvent porter sur toutes les périodes de la littérature française et d’expression française. Les propositions de communication (maximum de 500 mots), au format Word ou PDF, ainsi que 5 mots-clés et une petite notice biographique, sont à faire parvenir avant le 15 mars 2023 à l’adresse suivante : susllf2023salerno@unisa.it

La langue de travail sera le français. Un avis d’acceptation de la proposition présentée sera envoyé d’ici le 30 avril 2023. Les recherches présentées au Colloque seront publiées dans le numéro 2024 de la revue du Dipartimento di Studi Umanistici de l’Université de Salerne, Testi e Linguaggi, qui figure dans la liste des revues de « Classe A » de l’ANVUR. À la fin des travaux du Colloque aura lieu l’Assemblée générale ordinaire de la SUSLLF.

Comité Scientifique

Ruggero DRUETTA, Università degli Studi di Torino

Patrizia OPPICI, Università degli Studi di Macerata

Anna BETTONI, Università degli Studi di Padova

Laura SANTONE, Università degli Studi Roma Tre

Francesco SPANDRI, Università degli Studi Roma Tre

Eleonora SPARVOLI, Università degli Studi di Milano

Fabio VASARRI, Università degli Studi di Cagliari

Caterina FALBO, Università degli Studi di Trieste

Jana ALTMANOVA, Università degli Studi di Napoli “L’Orientale”

Rosario PELLEGRINO, Università degli Studi di Salerno

Vincenzo DE SANTIS, Università degli Studi di Salerno

Comité d’Organisation

Valeria Anna VACCARO, Università degli Studi di Salerno

Michele BEVILACQUA, Università degli Studi di Salerno

Adelaide PAGANO, Università degli Studi di Salerno