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Appels à contributions
Éditer en exil en temps de régimes autoritaires en Europe médiane 1918-1989 (Inalco, Paris)

Éditer en exil en temps de régimes autoritaires en Europe médiane 1918-1989 (Inalco, Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Nicolas Pitsos)

"Éditer en exil en temps de régimes autoritaires en Europe médiane (1918-1989)"

Colloque organisé par Catherine Servant (CREE-Inalco), Nicolas Pitsos (BULAC, CREE-Inalco)

Institution organisatrice : CREE (Inalco)

Partenaires : Réseau Transfopress, CHCSC/Université Paris-Saclay, Centre culturel tchèque

Les 1er et 2 juin 2023

Maison de la Recherche de l’Inalco, 2, rue de Lille, 75007 Paris

De la fin de la Première Guerre mondiale à la fin de la Guerre Froide, des régimes autoritaires ont accédé au pouvoir dans une série de pays à travers le monde, en particulier en Europe médiane, soit dans l’espace qui se déploie entre les pays baltes dans le Nord et la Grèce en son extrémité méridionale, tout en étant délimité par l’Allemagne à l’Ouest et la Russie à l’Est. Au-delà d’une typologie idéologique multiple de ces séquences politiques, ces régimes ont eu en commun une abolition du fonctionnement démocratique et libéral de la société, ainsi que la formation de groupes de réfractaires et dissidents. Certains d’entre eux ont pris le chemin de l’exil, notamment vers la France, afin d’échapper aux persécutions et de pouvoir s’exprimer plus librement. Parmi les activités développées par ces résistants en exil, l’édition a occupé une place importante. Il a également pu arriver que certains pays d’Europe médiane deviennent eux-mêmes des lieux d’accueil pour des dissidents essayant de fuir des régimes dictatoriaux. Ce fut le cas des intellectuels allemands installés à Prague dans les années 1930.

À l’occasion de ces journées, il s’agira précisément d’appréhender l’Europe médiane à la fois comme lieu de départ de dissidents s’exilant ailleurs dans le monde et lieu d’accueil pour certaines éditions d’exil. L’attention se portera avant tout sur l’expérience liée à la création de maisons d’éditions dans ces différents contextes. De Paris à New-York, de Berlin à Rome, en passant par des villes comme Prague ou Bucarest, ce phénomène éditorial constitue un objet d’étude en soi, ainsi qu’un observatoire privilégié pour mieux cerner les différentes dissidences ainsi exprimées. Si les orientations idéologiques des éditeurs varient en fonction des situations politiques en vigueur dans leurs pays de départ, les pratiques linguistiques connaissent elles aussi des variations entre des documents édités dans la langue officielle et / ou les langues étrangères. Une place particulière est occupée au sein de ce corpus par l’édition allophone, autrement dit, les publications dans des langues autres que celles établies / reconnues comme officielles et / ou minoritaires dans l’espace où elles voient le jour.

Parmi les axes de recherche proposés dans le cadre de ces journées, les communications pourront contribuer à :

- cartographier ce paysage éditorial en exil

- esquisser les trajectoires de ses principaux acteurs (éditeurs, auteurs, imprimeurs…)

- étudier les différents types de publications

- explorer les réseaux qui les ont portées, les relations établies entre les maisons d’éditions

- interroger le rôle de ces établissements dans le mouvement général de circulation des personnes et des idées, les transferts culturels auxquels ils ont donné lieu, les identités métissées qui en ressortent, les stratégies de leurs acteurs dans la promotion de prérogatives idéologiques et esthétiques

- évaluer l’influence de cette presse dans les pays d’origine de leurs éditeurs et de leurs lecteurs (influence culturelle, politique...)

Modalités de contribution :

Si vous souhaitez participer aux travaux de ces  journées, veuillez envoyer aux adresses suivantes : catherine.servant@inalco.fr, nicolas.pitsos@bulac.fr votre proposition en français ou en anglais, de 1500 caractères maximum, suivie d’une brève présentation biobibliographique d’ici le 15 mars 2023.

Les notifications d’acceptation seront communiquées fin mars 2023. Les langues de travail de cette rencontre seront le français et l’anglais.

Comité scientifique :

Etienne BOISSERIE (CREE, Inalco)
Diana COOPER-RICHET (CHCSC/Université Paris-Saclay)
Iryna DMYTRYCHYN (CREE, Inalco)
Benjamin GUICHARD (Bulac)
Jiří HNILICA (Centre tchèque de Paris)
Alexandra KOLAKOVIC (Institut d’Études politiques, Belgrade)
Anne MADELAIN (CREE, Inalco)
Antoine MARES (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/UMR SIRICE)
Françoise MAYER (I.T.I.C, Université Paul Valéry - Montpellier III)
Nicolas PITSOS (Bulac, CREE, Inalco)
Catherine SERVANT (CREE, Inalco)
Marie VRINAT-NIKOLOV (CREE, Inalco).