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Ethiopiques, n° 110 :

Ethiopiques, n° 110 : "Jeunesses africaines contemporaines"

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : Cheick Sakho)

Éthiopiques n° 110.

Littérature, philosophie, sociologie, anthropologie et art.

1er semestre 2023.

Jeunesses africaines contemporaines.

Le changement démographique que connaît le monde actuel a redessiné le profil démographique du continent africain, avec l’irruption des jeunes sur le devant de la scène sociale et politique. 

Cette présence des jeunes dans l’espace public, tout comme leurs interprétations des réalités sociales, prend toute son importance si l’on prend en compte qu’ils sont aujourd’hui le secteur numériquement le plus important de la population. 

L’abaissement régulier de l’âge de l’éligibilité et de l’électorat, l’émergence de la notion de citoyenneté, l’obligation scolaire, l’importance donnée à la question de l’instruction et de la transmission des valeurs contribuent également à donner à la jeunesse une existence et une centralité incontestable.

Même si la catégorie de jeunesse ne laisse d’ailleurs pas d’être problématique, elle apparaît comme l’âge des ruptures, des transformations et des élancements infinis. La jeunesse représente une force vive, elle est riche des aspirations propres à ce moment de l’existence.

Il n’a jamais été accordé autant d’importance qu’aujourd’hui à la question de la définition de la jeunesse, et à ce que signifie être jeune. Y a-t-il sens à parler d’une jeunesse ? À quoi cela renvoie ? Un moment de l’existence ? Une puissance d’intervention dans l’Histoire ? Un imaginaire, un idéal, un ensemble de valeurs ? 

Il importe de s’intéresser davantage cependant aux conditions sociales d’existence de la jeunesse, de comprendre les processus au cœur du devenir des sociétés africaines contemporaines et de saisir comment ils impriment leurs marques sur l’expérience des jeunesses. 

La succession de crises polymorphes (pandémie, guerre, crise énergétique, dérèglements et chocs climatiques) qui caractérise notre époque, met constamment l’État et la société sous pression, conduisant à une remise en question des repères et des certitudes, percutant frontalement la jeunesse et impactant fortement la manière dont elle  conçoit son identité, son rôle ou son action. D’où un sentiment de dépossession, de perte, d’injustice, chez cette jeunesse soumise à des conditions de vie précaires (chômage, exclusion, pauvreté, particulièrement nuisibles aux jeunes défavorisés). Leurs trajectoires professionnelles sont marquées par la flexibilité et l’instabilité. 

Un gâchis de potentiel et d’énergie qui se convertit en actes de révolte, d'impatience, d'idéalisme effréné, d'affrontement avec leurs aînés. Ces manifestations de colère ou de révolte, les affrontements violents, les destructions de biens publics, la mise en danger de son intégrité physique ou de celle d’autrui procèdent de l'échec des projets de changement social et de la rigidité des politiques. C’est pourquoi la jeunesse fait peur, car, au moins dans l’imaginaire social, cette jeunesse ardente, souvent en lutte, insurrectionnelle, rime avec engagement et rébellion. Associée également à la débauche et au crime, cette jeunesse incontrôlée, entassée dans les quartiers populaires, doit être encadrée, « domestiquée ». L’encadrement des pratiques juvéniles est une constance, au cœur des référentiels d’action publique, tant les jeunes ont été l’objet de volonté de canalisation de leurs expressions politiques, de leurs « déviances », de leurs choix.

Mais c’est dans les brèches ouvertes par ces différentes crises de l’époque, que se déploient, le plus souvent, les innovations sociales et c’est ainsi que les jeunes d’aujourd’hui font entendre leur voix pour façonner le présent et l’avenir de leur pays. Longtemps objets plus que sujets, plus parlés qu’ils ne parlent, les jeunes veulent désormais être entendus, être inclus dans les débats menant à la prise de décision et être moteurs du changement. 

Refusant d’être instrumentalisés par les pouvoirs politiques ramenant les pratiques juvéniles à deux pôles contraires (soit l’héroïsation, soit la condamnation), les jeunes se caractérisent aujourd’hui par leur propension à « changer la donne », à imposer de nouvelles grilles de lecture de la société ou encore à se les approprier, posant entre autres, les questions de l’engagement, de l’innovation sociale, de la promotion et de l’approfondissement de la démocratie. 

L’objectif de ce numéro d’Éthiopiques est de susciter des problématiques autour de la place et du rôle des jeunesses africaines actuelles, en lien avec les relations entretissées avec leur environnement social et historique, de radiographier les identités et cultures juvéniles ainsi que les formes de mobilisation et de protestation spécifiques mises en œuvre.

Il s’agira, selon une  perspective pluridisciplinaire privilégiant  la diversité des ancrages théoriques et scientifiques, d’examiner les modalités de figuration et de représentation des façons de vivre, de pensées, de dire l’expérience jeune,  celle de cette jeunesse africaine au carrefour : entre famille, communauté, État et société. Le questionnement portera aussi sur les communautés d’appartenance de ces jeunesses, leurs modes d’intervention ainsi que les dynamiques de transformation dans lesquelles elles sont engagées. 

Il faudra enfin analyser, au prisme de leurs innovations, de  leur créativité et de leur capacité à  changer le monde,  les nouvelles matrices culturelles mises en avant par les jeunes qui vivent en même temps une précarité sociale concomitante des bouleversements historiques et sociaux actuels.

Axes d’analyse

- Jeunesses et rapports à l’espace public

- Jeunesses, valeurs, citoyenneté.

- Jeunesses et nouvelles formes d’engagement.

- Jeunesses, idéologies et religions.   

- Imaginaire de la jeunesse dans le discours social et médiatique.

- Une jeunesse en panne d’avenir. 

- Relations intergénérationnelles.

- Identités et cultures juvéniles.  

- Formes d’expressions artistiques des jeunes : rap, slam, tags, etc… 

- Représentation de la jeunesse dans la fiction romanesque et les arts en général

- La jeunesse comme fer de lance des protestations et des mobilisations populaires

- Jeunesse et agentivité : capacité à être acteur ou producteur de changement

- Genres littéraires, imaginaires, univers référentiel et esthétique caractéristiques des œuvres de jeunes ou sur les jeunes.

Les propositions seront envoyées avant le 15 mai 2023 à : senghorf@orange.sn et sakhosi2002@yahoo.fr 

Protocole de rédaction

Revue Éthiopiques

L’article doit  scrupuleusement respecter le protocole de rédaction suivant.

1. Présentation du manuscrit

a) Le texte doit être lisible et uniforme dans la présentation, écrit en format Word, interligne 1,5, en police Time New Roman 12, et comporter entre 25000 et 30000 maximum, espaces compris.

b) Le texte doit être entièrement paginé en bas au centre. Utiliser l’option pagination automatique ; il doit aussi être entièrement justifié, y compris les notes en bas de page.

c) Sur la première page, ne mettre que le nom et le-s prénom-s,  l’institution d’attache, le titre de l’article, un résumé de 5 à 10 lignes maximum et 5 mots-clés, et une brève notice biobibliographique.

d) Pour les besoins de l’anonymat en vue de l’évaluation de l’article, le texte commencera à la 2e page, précédé du titre. 

e) Le manuscrit ne doit pas avoir plus de 4 titres et intertitres. Les mettre en gras.

f) Si le texte comporte des photos ou tout autre illustration graphique, les insérer en haute résolution ou les envoyer dans un fichier image à part en les numérotant par ordre croissant (photo 1, photo 2 ; illustration 1, illustration 2, etc.).

g) Mettre le nom complet d’une association, d’un organisme ou d’une institution à la première notation, suivie de son acronyme entre parenthèses. Utiliser ensuite uniquement l’acronyme aux occurrences suivantes. Exemple : l’Association des Ecrivains du Sénégal (AES).

2. Insertion des citations

a) Mettre toutes les citations de plus de 4 lignes en retrait d’1cm à gauche et à droite, sans interligne et sans guillemets. Utiliser l’option automatique de réduction des marges pour cela. Mettre ensuite entre parenthèses à la fin de la citation le nom de l’auteur, l’année de publication du texte et la page de l’extrait (exemple : Senghor, 1948, p.18). 

b) Toutes les autres citations de moins de 4 lignes doivent être directement insérées entre guillemets dans le texte et suivies, entre parenthèses, du nom de l’auteur, de l’année de publication du texte, de la page de l’extrait (exemple : Kesteloot, 2006, p.32). 

Les références complètes des textes et des articles cités seront mises dans la bibliographie finale.

c) Mettre toujours la ponctuation (points, virgules, points-virgules) après la parenthèse, l’appel de note ou le guillemet fermant. Ne pas laisser de guillemet orphelin en fin de ligne. Utiliser pour cela l’option « espace insécable ».   

3. Notes de bas de page, bibliographie et webographie 

a) Ne mettre en notes en bas de page que les notes explicatives (précisions de l’auteur de l’article, extensions d’une définition théorique, extraits d’entrevues, extraits supplémentaires, etc.). Éviter de mettre en notes en bas de page des mentions comme « Ibid + page », une simple référence à un livre, etc. Utiliser le système automatique d’appel de notes suivies et de traitement de texte.

b) Mettre en fin d’article la bibliographie finale composée de la liste des ouvrages et articles uniquement cités, avec leurs références complètes. Mettre en italique les ouvrages et les titres de revues et autres périodiques, et mettre entre guillemets les articles ou entretiens selon les modèles suivants :

SENGHOR Léopold Sédar, Œuvre poétique, Paris, Seuil, 2006 [1990].

GADJIGO Samba et NIANG Sada (dir.), Présence francophone, n°71 «Ousmane Sembène cinéaste », 2008.   

SEMUJANGA Josias, «La mémoire transculturelle comme fondement du sujet africain chez Mudimbe et Ngal », Tangence, n°75, 2004, pp.15-39.  

DIOUF Mbaye, « La philosophie senghorienne du dialogue interreligieux », dans Pierre Halen et Florence Paravy (dir.), Littératures africaines et spiritualité, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, coll. « Littératures des Afriques » 2, p.181-198, 2016.   

c) Dans le cas d’une référence à un site Internet,  prière d’indiquer entre crochets le lien URL complet et la dernière date de consultation. Mettre une webographie complète à la suite de la bibliographie finale. 

Exemple : http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article8 [consulté le 25 juillet 2019]. 

Pour toute question, s’adresser à : senghorf@orange.sn

NB : Tout texte non conforme à ce protocole sera retourné à son auteur.